1944

Sur Dieppe de 1939 à 1949 voir le site : Dieppe 1944 les années noires

6 juin 1944, opération Overlord. Les alliés débarquent en Basse-Normandie. Les Forces Armées Canadiennes, avec aviation et marine, sont présentent également avec des troupes aéroportées et une partie de la Première Armée (Général Crerar). Rappelons que cette Première Armée comprend : la Première Division Canadienne qui est en Italie depuis Juillet 1943 et repousse les Allemands et les Italiens vers le nord, la Deuxième Division de Dieppe , la 4 ème Division Blindée et la 1 ère Division Blindée Polonaise .   3 divisions qui patientent en Angleterre. Ce sont la Troisième Division d'Infanterie et la Deuxième Division Blindée qui vont débarquer sur Juno. voir carte (127ko)

Ces deux divisions débarquent à Courseulles sur Mer et à Bernières sur Mer (nom de code Juno Beach) sur les secteurs Mike, Nan et Love voir annexe. (Il est à noter que quelques hommes rescapés du 19 août 1942et qui ont changé d'unités participent à ce débarquement). Face à eux les fantassins de la 716 ème Division de la Wermacht (division hétéroclite composée de jeunes de 16 ans et de vétérans de plus de 35 ans, commandée par le Général Richter). Au soir du 6 juin, les objectifs sont atteints et les avants gardes de la 3 ème Division sont à 5 kilomètres de Caen. Il faudra plus d'un mois de durs combats pour franchir ces quelques kilomètres.

Les régiments de la Deuxième Division débarquent en Normandie le 7 juillet 1944 sur un terrain déjà conquis. La division est désormais commandée par le major-général Foulkes (rappelons que Roberts a été écarté) et les unités reconstituées ont été renforcées par celles de la 5 ème Brigade et par de l'artillerie. Au coté de la 3 ème Division d'Infanterie, de la 4 ème Division Blindée et de la 1 ère Division Blindée Polonaise, la Deuxième Division Canadienne va très vite être engagée dans la bataille de Caen (ville prise le 9 juillet 1944), puis la bataille de la poche de Falaise. Ensuite direction la Seine, sa mission est de libérer la Seine-Inférieure. Le 20 août, Montgomery donne l'ordre à la Deuxième Division de prendre Dieppe "Je ne doute pas que la Deuxième Division Canadienne s'occupe de Dieppe comme il convient". Après de durs combats dans la forêt de la Londe, la Deuxième Division entre à Rouen le 30 août (Il y a 5 jours que Paris a été libéré).

1 er septembre 1944, opération Fusillade. La ville de Dieppe dans les derniers jours d'août 1944 ne s'est pas remise des destructions du 19 août 1942. De plus, elle a vu le dispositif défensif considérablement renforcé. Au même titre que les autres ports de la Manche, la ville a été transformée en camp retranché. Des centaines de nouveaux blockhaus ont été construits. De nouvelles batteries d'artillerie ont été installées. Un fossé anti-char entoure la ville. Des millions de mines ont été enterrées (4 millions sur les cotes belges, hollandaises et françaises). Les installations de V 1 installées à quelques kilomètres des côtes sont elles aussi très bien défendues. La défense de la ville est assurée désormais par la 245 ème Division de la Wehrmacht (la 302 ème a été envoyée en Russie où elle a été anéantie). Les Dieppois qui subissent depuis des mois les bombardements alliés quittent leur maison le soir pour s'abriter en dehors de la ville ou dans les souterrains creusés dans les falaises. Ils ne sont plus que quelques milliers.

Le système défensif inquiète les Alliés. Une force navale comprenant notamment deux cuirassés accompagnés d'autres navires doit bombarder la ville. Des bombardements aériens doivent être effectués. La Deuxième Division Canadienne doit attaquer par l'intérieur des terres dans le cadre de l'opération Fusillade. Ce que les Alliés ignorent c'est que Dieppe a été "oublié" dans les plans allemands qui prescrivent de défendre jusqu'à la mort les places fortes. Aussi le 31 août, après avoir détruit une bonne partie du port, les régiments de la 245 ème Division sont partis avec armes et bagages. Il n'y a plus un soldat allemand à Dieppe.

Les éléments de reconnaissance de la 2 ème Division Canadienne, qui ont fait la moitié du chemin Rouen-Dieppe la veille, s'approchent de Dieppe. Il est convenu que les bombardements naval et aérien seront lancés dès l'arrivée des premières unités devant Dieppe. Le Premier Septembre, deux motocyclistes du 14 ème Régiment de Hussards entrent à Dieppe par ce qui deviendra l'Avenue des Canadiens. Stupeur : aucun coup de feu, tous les habitants de Dieppe sont dans la rue et attendent leurs libérateurs. Ces deux motocyclistes anonymes (des auteurs citent PEDON et SAUTER des Saskatchewan) sont les premiers soldats alliés à libérer Dieppe. Les bombardements sont annulés.

Les Saskatchewan, les Cameron, les Mont Royal, le Royal Régiment, les Hamilton, les Essex entrent en ville. La liste des unités de la Deuxième Division en annexe. Les Allemands en fuite se vengeront de l'avancée victorieuse des alliés en massacrant des civils, notamment à Bellengreville (à quelques kilomètres de Dieppe).

La guerre n'est pas terminée et les unités canadiennes, qui défilent dans les rues de Dieppe le 3 septembre1944, poursuivent leur mission vers le coeur de l'Allemagne. En mars 1945, elles sont aux Pays Bas.

L'armistice demandé par les troupes allemandes du Nord Ouest, du Danemark et des Pays Bas va les arrêter en Hollande alors que leurs unités de reconnaissance ont franchi la frontière allemande. Le 4 mai 1945, la guerre est terminée pour les Canadiens. Leurs camarades prisonniers des Allemands depuis près de 3 ans sont libérés par les troupes américaines.

   

La Première Armée Canadienne comprend cette unité méconnue, la Première Division Blindée Polonaise (Général Stanislas Maczek).  Les Polonais débarquent en Normandie fin juillet 1944. Au coté des Canadiens, des Français, des Britanniques, des Belges, des Hollandais et des Américains, ils participeront activement à la Bataille de Normandie. A la Libération de l'Europe, bien peu retourneront dans leur pays placé sous le régime communiste.

Tel Antoine Masson, lieutenant à Dieppe et commandant à Courseulles, il sera blessé devant Caen et comme les membres des commandos 3 et 4 incorporés au sein de la 1 st Brigade Special Service.