LA PREPARATION DU RAID

THE RAID PREPARATION

Les responsables : MACKENZIE KING Premier Ministre Canadien, Winston CHURCHILL Premier Ministre britannique, Sir Dudley POUND Premier Lord Naval, le Général Alan BROOKE, chef de l'Etat Major Impérial, le lieutenant général Gérard MONTGOMERY commandant de la région du sud-est de Grande Bretagne, Lord Louis MOUNBATTEN directeur des Opérations Combinées mais aussi contre-amiral dans la Navy, général dans l'armée de terre et air-marschal de la R.A.F., le capitaine de vaisseau John HUGHES-HALLETT chef d'état-major des Opérations Combinées, l'air-marshall Sir Sholyo DOUGLAS et le général Sir Bernard PAGET adjoints au chef des opérations combinées, le lieutenant-colonel puis général Churchill MANN chef du bureau des opérations, l'air marshall Sir Arthur HARRIS chef de l'aviation de bombardement, l'air vice-marshall Trafford LEIGH-MALLORY chef de la 2ème brigade aérienne, le général RGL MacNAUGHTON commandant les Forces Canadiennes en Grande Bretagne, le lieutenant-général Harry CRERAR commandant le Premier Corps d'armée Canadien.

  

Lieutenant-Général CRERAR

 

Général R.G.L.MacNAUGHTON

 

Vice-air Marshall LEIGH-MALLORY

 

Air marshall HARRIS 

 

Maintenant que la cible est choisie, quand ? qui ?

Quand ? Compte tenu des délais, il n'est pas envisageable d'exécuter cette mission avant Juillet ou Août 1942.

Qui ? Quelles sont les troupes disponibles ? Les Américains ne s'estiment pas encore prêts mais il faut quand même envisager d'en utiliser. Les Anglais, ils supportent jusqu'alors toutes les opérations, il ne faut pas les écarter, d'autant que la Royal Navy et la Royal Air Force sont indispensables. Les autres forces du Commenwealth, peut être, d'autant que les Canadiens sont volontaires pour toutes les actions à venir. Les autres, Français, Polonais, Tchèques, oui mais au sein d'autres unités, leurs effectifs étant trop faibles. Il va falloir choisir. L'avantage des Canadiens c'est qu'ils constituent des unités cohérentes regroupées en divisions organisées. Et dans toutes les unités canadiennes, les soldats sont des militaires de carrière, des réservistes et des volontaires engagés pour la durée de la guerre, donc des professionnels (Le Canada ne mobilisera des conscrits qu'en toute fin du conflit). Ils sont par ailleurs "frustrés" de n'avoir pas combattu en 1940,"frustrés" que les autres troupes du Commenwealth combattent aux quatre coins du monde. La plupart des premiers Canadiens qui sont arrivés le 10 novembre 1939 n'ont pas encore combattu. Parmi ceux restés au Canada, 1975 partis de Vancouver avaient été envoyés en mission à Hong Kong, l'invasion japonaise avait entrainé la mort de 557 d'entre eux.Le barrage des communautés entre Canadiens francophones et anglophones est aboli. Les dirigeants Canadiens insistent pour qu'ils soient choisis. Va pour les Canadiens et puis ils sont les fils de ceux qui ont combattu en 1917 à Vimy. Ce sera la deuxième division canadienne. Y sont adjoints des Américains, des Anglais, des fuyards de l'Europe occupée.

Les exécutants : le général John Hamilton ROBERTS commandant la 2ème Division Canadienne, commandera les forces terrestres, le vice-marshall LEIGHT-MALLORY commandera les forces aériennes, le contre-amiral H.T. BAILLIE-GROHMAN commandera les forces navales (il sera remplacé par John HUGUES-HALLETT), et les généraux Sherwood LETT (réserviste, avocat à Vancouver) et William Wallace SOUTHAM ( réserviste, éditeur àToronto) commanderont les 4ème et 6ème Brigades Canadiennes. Nous retrouverons les commandants de bataillon et de commandos.

La 5ème Brigade (Régiment de Maisonneuve et Calgary Highlanders) et le groupe de reconnaissance du 14ème Hussards qui appartiennent également à la 2ème Division Canadienne ne participeront pas au raid.

 

     Major Général

  John Hamilton ROBERTS

Les forces prévues : La deuxième division canadienne composée de deux brigades : les 4ème et 6ème avec : Le South Saskatchewan Régiment, le Royal Hamilton Light Infantry, le Fusiliers Mont Royal, l'Essex Scottish Régiment, le Royal Régiment of Canada, le Queen's Own Camerons du Canada, les Chars du Calgary. Le premier bataillon de Rangers Américains. Les Commandos britanniques 3 et 4. Le commando A des Royal Marines. Des isolés chargés de missions spéciales. La Royal Navy, la Royal Air Force, les Forces Navales Françaises Libres et les navires de guerre des pays occupés qui ont pû fuir.

Les objectifs sont clairement définis : 1) détruire les défenses ennemies au voisinage de Dieppe.      2) démolir les installations de l'aérodrome de Dieppe-Saint Aubin.       3) détruire les stations de radio, les centrales d'énergie, les installations du port et de la gare ainsi que les dépôts de pétrole.       4) emmener les chalands de débarquement pour les réutiliser.     5) s'emparer des documents secrets trouvés à Arques la Bataille (le PC allemand est en fait à Envermeu).     6) faire des prisonniers. Un des objectif ne figure pas dans la liste officielle : provoquer en combat aérien la Luftwaffe.

Décider est une bonne chose, maintenant il faut mettre tout ce monde à un entraînement aussi proche que possible de la réalité. Toutes les troupes prévues pour le débarquement sont regroupées sur l'île de Wight. La dernière opération de cette envergure remonte à 1917 aux Dardanelles et le succès en reste encore à démontrer.

Premier accroc dans le plan, l'air marshall Sir Arthur Harris refuse de risquer ses bombardiers sur Dieppe "dans des démonstrations inutiles". Voilà les troupes au sol privées de bombardement préventif.

Second accroc, qui ne sera connue qu'après le raid : l'insuffisance des renseignements. Dans ce domaine, tout est baclé. Pour garder le secret sur l'opération, les reconnaissances aériennes sont insuffisantes. Aucune aide n'est demandée à la résistance (le rapport sur les défenses de Dieppe dû à l'initiative des résistants locaux arrivera à Londres après le raid, toutes les défenses allemandes y figurent).

Troisième négligence, aucune unité de commandement.

Le premier exercice "Yukon" a lieu dans la nuit du 11 juin. A cinq heures, les troupes débarquent sur les plages de West Bay. C'est une confusion invraisemblable. Des transports abordent à des kilomètres des lieux prévus, d'autres s'égarent et débarquent les chars avec un retard considérable. S'il y avait eu un ennemi ce serait un carnage. Le raid initialement prévu le 21 juin est reporté à juillet. L'exercice Yukon II, le 23 juin, est effectué au même endroit avec plus de réalisme, balles réelles, fumigènes. C'est un succès relatif. Des navires se sont encore trompés, l'écran de fumée est insuffisant, l'horaire n'est pas respecté. Il est évident dès lors, que trop d'autorités s'occupent de cette opération, il manque un chef véritable. Le raid est cependant maintenu.

Le 3 juillet, 200 bateaux prennent la mer pour un exercice baptisé Klondike I, avec à leurs bords les troupes. Dans l'après midi, les colonels parlent à leurs hommes, ce n'est pas un exercice, l'objectif est Dieppe. A l'aube, à l'étonnement général, les falaises de Dieppe n'apparaissent pas, ce sont toujours les côtes de l'île de Wight. Les parachutistes et les planeurs ne sont pas partis. Les prévisions météorologiques leurs sont défavorables. Rutter est abandonné. Il n'y a plus rien de prévu comme opération d'envergure.

Exercise

Le 12 juillet, un nouveau projet voit le jour sous le nom de JUBILEE. C'est Rutter ressuscité mais sans emploi de parachutistes et de planeurs, ils seront remplacés par des commandos. Il n'y a toujours pas de bombardement préventif. HUGHES-HALLETT prend la tête des forces navales et devient l'exécutant d'un plan auquel il a collaboré.

 Capitaine de vaisseau John HUGUES-HALLETT
 

Le jour J est fixé au 19 août 1942. Heure H : 5 heures 50 pour les commandos et les plages principales. Heure de Dieppe qui est l'heure de Berlin. Mais 4H50 à l'heure d'été de Londres employé le plus souvent par les historiens.