L’ABOLITION DU SERVICE MILITAIRE

L’abolition du service obligatoire est devenu au cours des années 1970 à 1990, un leitmotiv qui revient souvent dans le débat politique.

Beaucoup de politiciens ne souhaitent pas d’une armée professionnelle trop puissante. Il faut dire que la tentative de coup d’état de 1961, par des généraux appuyés par des régiments professionnels a de quoi inquiéter. Ce coup d’état n’avait-il pas échoué grâce à l’intervention énergique du contingent qui s’était opposé par la force aux militaires professionnels.


Les appelés du 4e Régiment de Cuirassiers

Mais les effectifs mobilisables deviennent trop importants pour alimenter en recrues les 3 armes et de nombreuses dispenses sont accordées. L’obligation de servir pendant 10 à 12 mois devient une charge inutile pour l’opinion publique et plus encore pour les jeunes gens qui ne comprennent plus pourquoi perdre un an alors que la France n’est plus en guerre avec ses voisins et n’est menacé sur son sol par aucune armée. L’injustice devient flagrante entre ceux qui sont appelés et ceux qui sont exemptés, dans un pays en crise d’emploi. Les gouvernements tentent d’intéresser les jeunes par d’autres formes de service. Les missions de gardien de la paix, gendarme, pompier, sécurité civile, coopérant permettent d’intégrer des jeunes recrues potentielles dont le nombre est trop important pour les besoins des forces armées.

Cette incorporation de nombreuses recrues mobilise un grand nombre de professionnels pour les encadrer, les instruire. Professionnels qui pourraient être mieux employés.

La sophistication des armements exige désormais des mois de formation. Instruire un appelé pour qu’il quitte le service à peine a-t-il acquis les compétences nécessaires, ne présente plus aucun intérêt.

On demande désormais au soldat d’être un athlète de bon niveau, capable de parcourir sac au dos le djebel, la jungle ou le désert, capable de savoir se servir d’un matériel de plus en plus complexe, capable de partir en quelques heures au bout du monde. Ce n’est plus compatible avec la conscription où les disparités physiques sont trop importantes . Mais beaucoup de généraux sont toujours favorables au maintien du service militaire universel.

27 juin 2001: communiqué commun de la Présidence de la République et de l'Hôtel Matignon. Il est annoncé, la fin immédiate des incorporations, la suspension (et non la suppression) du service militaire, la professionnalisation des armées, la réduction des effectifs pour diminuer les coûts, la restructuration des industries de défense et la création d’une force de projection européenne musclée destinée à devenir le pilier d’une force européenne au sein de l’OTAN.

Fin 2001, il n’y a plus d’appelés du contingent. Une vaste campagne de publicité ayant été montée pour recruter des engagés, ceux ci sont en nombre suffisant pour constituer la nouvelle Armée Française. Le système des réserves est également modifié, seuls des volontaires s’y engagent. Par contre, dans ce domaine il y a une crise du recrutement.


Les derniers appelés ou presque !
Regardez le sac à paquetage et le sac à dos, ils ne vous rappellent pas ceux de 1944 et de 1956 ?

2002

Ceux du contingent 2001/06 sont libérés à la fin du mois de novembre 2001, les derniers appelés fêtent « la quille. Le service militaire obligatoire est suspendu (et non pas supprimé).

L'obligation de Recensement des Français est maintenue : toute personne de nationalité française doit se faire recenser dès l'âge de 16 ans. Lorsqu'une personne acquiert la nationalité française (naturalisation, réintégration...) entre son 16e et son 25e anniversaire, elle doit se faire recenser avant la fin du 1er mois suivant la date d'acquisition de la nationalité française, ou de la notification de cette acquisition. Le service national se limite désormais pour les garçons et les filles à la Journée d'appel de préparation à la défense. Prise en charge par les services du ministère de la Défense tant pour les services (repas...) que pour les obligations, de se conformer aux instructions du personnel d'encadrement, sous peine de sanctions.

2006-2007

Le débat reprend sur l'opportunité d'instituer un service national.


La V° République



Les Femmes