1793

Le 24 février 1793, la Convention décrète la levée de 300 000 hommes (décret Barrère) puis le 23 août décrète la “levée en masse” pour une durée de service illimitée. Ce ne sont plus uniquement des volontaires qui sont demandés, mais c’est le début réel de la conscription. Mais à défaut de textes précis les autorités locales vont improviser. Si les levées de 1791 et 1792 s’étaient opérées dans la joie générale, il n’en est plus de même pour celle de 1793. Sur les 300 000 hommes prévus, la moitié seulement se présente. Il faut toute la persuasion énergique des autorités départementales pour que le nombre prévu soit mobilisé.

Levée de 300.000 hommes (Extrait du décret du 23 février 1793)

Article premier

La Convention Nationale fait appel de 300000 hommes qui se réuniront dans le plus court délai aux armées de la république.

Article X

Il sera ouvert pendant les trois premiers jours qui suivront un registre sur lequel se feront inscrire volontairement ceux qui voudront se consacrer à la défense de la patrie.

Article XI

Dans le cas où l'inscription volontaire ne produirait pas le nombre d'hommes fixé pour chaque commune, les citoyens seront tenu de le compléter.

Pour constituer la première armée nationale, tous les Français de 18 à 40 ans sont requis. Les hommes de 20 à 25 ans célibataires ou veufs sans enfant sont appelés sur la base d’un contingent imposé par département, et iront au combat. Pour sélectionner les recrues est institué un tirage au sort lorsque le nombre de disponibles est supérieur au nombre de requis. Les hommes mariés forgeront les armes. Les femmes feront des tentes et des habits. Même les enfants être utiles en transformant du vieux linge en charpie.

Cette mesure permet de jeter aux frontières 750 000 hommes. On pratique l’amalgame des vieux soldats, des volontaires et des réquisitionnés. Les défections sont importantes, au moins 40 000 hommes ’ont pas rejoint.

La Marine :

En fin d’année 1793, le Comité de Salut Public entreprend une œuvre de longue haleine : reconstituer une marine de guerre. Cette marine dispose pour composer ces équipages d’un système de recrutement qui date de Colbert, l’inscription maritime. Mais ce système ne donne plus satisfaction. Chaque marin du commerce ou de la pêche est recensé dans son quartier maritime d’origine. Au moins, ces hommes devraient être tous des marins de métier. Des règlements successifs obligent les armateurs à incorporer des mousses et novices dans les équipages de pêche afin de former des jeunes aux dures réalités du métier de marin. 6 000 à 8 000 hommes de plus sont ainsi disponibles

Dans ce vivier, le ministère de la Rue Royale * va puiser largement pour armer ses navires. Les désertions, les absences aux embarquements font cependant que les effectifs théoriques ne sont jamais atteints. Il faut par ailleurs maintenir des équipages pour la flotte êche.

Premier point très urgent, rétablir la discipline. C’est par la terreur qu’elle est rétablie. Les peines vont de la suppression du vin pour quelques jours aux châtiments corporels (il faudra attendre 1848 pour qu’ils soient abolis). La garcette

(* Nota : La tradition perdure car l’on parle encore de Royale aujourd’hui pour la


Situation en 1792



Loi de 1798