LES CAMPAGNES DE LA RÉVOLUTION et de L'EMPIRE
(note : toutes les batailles de cette période ne figurent pas dans mon récit, je n'ai relaté que les principales ou les plus remarquables)
Avril : l'Armée française entre en Belgique. A Tournai et à Mons c'est un désastre. L'Armée est totalement désorganisée. Elle est encore incapable de résister à une armée professionnelle et il y a deux armées professionnelles en face, les Autrichiens et les Prussiens. Pour ajouter à la confusion, on verra les troupes qui marchaient sur Tournai, après avoir battu en retraite, massacrer leur général (comte Théobalt Dillon). En mai, le Régiment de Hussards de Saxe passe à l'ennemi avec armes et bagages. Après ceux de Berchery et le Royal allemand , c'est le troisième régiment qui change de camp. A noter que des Suisses resteront jusqu'au bout fidèle au Roi et le paieront de leur vie alors que d'autres ont rejoint les armées de la Révolution.
11 juillet : l'Assemblée législative décrète la "Patrie en Danger" et appel est lancé aux volontaires pour rejoindre les armées. A Paris des cérémonies grandioses permettent à 15 000 citoyens de s'enrôler.
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23 août : perte de Longwy, prise par 60 000 Prussiens, 20 000 Autrichiens et des émigrés. L'artillerie ennemie a paniqué la population qui oblige la garnison de 18 000 hommes à se rendre. Le 2 septembre, Verdun capitule à son tour dans les mêmes conditions. Le commandant de la garnison (colonel Beaurepaire) qui a tenté de s'opposer à cette reddition a été assassiné. Mais le 6 septembre à Thionville, malgré 2 jours de siège, les troupes ennemies doivent se rendre à l'évidence. La population et la garnison ne sont pas prêtes à capituler. La promenade militaire de "l'Armée des émigrés" du duc de Brunswick prend une autre tournure.
20 septembre : Valmy, 52 000 Français sont adossés au moulin qui va devenir célèbre, en face d'eux 37 000 soldats prussiens. Les Français ont 36 canons. Les Prussiens qui montent à l'assaut sont surpris par ces Français qui ne bronchent pas. En quelques semaines, l'état d'esprit a profondément changé. La confiance est revenue avec l'arrivée des renforts. Les généraux français ont repris les troupes en main. Au cri de Dumouriez qui crie "Vive la Nation" les soldats répondent en chantant "La Marseillaise". Lorsque les Prussiens attaquent, les Français ne reculent pas et c'est une surprise pour les Prussiens. La canonnade commence, quelques pertes de part et d'autre et tout s'arrête. Le lendemain matin, les Prussiens retraitent vers les frontières.
Devant Lille, informé de leur défaite à Valmy, les Prussiens lèvent le siège. Malgré 7 jours de bombardement intensif, les troupiers d'Albert de Saxe-Teschen n'ont pu entamer le moral de la garnison (général Ruault) et moins encore celui de la population. Les Prussiens battent en retraite.
En septembre également dans le sud-est, larmée française du général de Montesquiou entre en Savoie et défile dans Chambéry le 24 septembre. L'armée du Var (général Modeste Anselme) entre à Nice le 29 septembre, les troupes piémontaises ont fuit.
En octobre : lArmée du Rhin (général Custine) entre en Rhénanie, prend Spire, Worms, Mayence, Mannheim, Francfort-sur-le-Main.
LArmée du Nord (général Dumouriez) reprend aussi l'offensive. Le 6 novembre 1792 : bataille de Jemmapes. La horde de va nu-pieds monte à l'assaut de six redoutes autrichiennes. Repoussés, les Français repartent à l'assaut. Fernand de la Caussade réussit à rassembler six corps de troupe qui enfoncent les lignes autrichiennes : 50 000 Français sont morts ou blessés. L'une des meilleures armée professionnelle d'Europe n'a pu résister aux soldats de la République qui inlassablement repartaient à l'assaut en chantant l"a Marseillaise".L'Armée du nord sur deux axes remonte à travers la Belgique. Une colonne se dirige sur Anvers, l'autre vers Liège. Le 14 novembre, les Français entrent à Bruxelles d'où les émigrés se sont enfuis en toute hâte.
En novembre, les Niçois, les Savoyards, les Rhénans demandent leur annexion à la France. Pour la Savoie, c'est chose faite avec la création du département du Mont Blanc. Pour Nice, il faudra attendre le Second Empire pour une réelle intégration à la France.
Le 2 décembre, les Français sont chassés de Francfort. Les troupes de Custine n'auront tenu la ville que 40 jours. Les Prussiens de Brunswick reprennent l'avantage.
Le roi Louis XVI est guillotiné le 21 janvier 1793. La Garde Nationale de Paris mobilisée pour le service d'ordre n'aura pas à intervenir.
Le 1er Février, la Convention déclare la guerre à L'Angleterre. La 24 février, la Convention décrète la mobilisation de 300 000 hommes.
Les huit armées françaises ne comptent plus que 190 000 hommes. Beaucoup de volontaires considérant que la campagne est terminée avec l'hiver sont rentrés chez eux. Les autorités décident l'amalgame des troupes. Deux bataillons de volontaires sont réunis avec un bataillon régulier. Leur statut étant différent, tout ce monde se jalouse. Les rixes sont fréquentes. En réalité, l'amalgame ne se fera quà lhiver 1793-1794. Mais dès lété 1793, lhabit, la solde, les règlements sont uniformisés. Ou plutôt, les autorités vont tenter de les uniformiser, car l'on verra quelques années encore, sur les routes et dans les batailles, des soldats aux uniformes disparates où même encore en civil. Le fusil, le tournevis et le tire-bourre sont fournis par l'État, mais le reste de l'équipement d'un volontaire est fourni par la municipalité dont il est originaire. Les anciennes appellations de régiment sont supprimés, désormais les régiments ne comporteront plus qu'un numéro.
Une offensive manquée en Hollande marque le début de lannée 1793. Les troupes françaises (général Miranda) évacuent Maastricht. A Neerwinden, les troupes de la République sont battues le 18 mars. 4 000 Français sont restés sur le terrain et 10 000 ont pris la fuite. Il reste à l'Armée du nord 40 000 hommes qui vont livrer combats après combats pour retarder l'avance des Impériaux. Liège est perdu le 5 mars. Les Impériaux progressent partout, la Belgique est perdue. Les coalisés entrent en France. Les places de Condé et Valenciennes sont perdues.
Le 4 avril, une nouvelle secoue le pays. Dumouriez, le général en chef de l'Armée du nord est passé à l'ennemi. Ayant fait arrêter les envoyés de la Convention et les avoir livré à l'ennemi, il a tenté de rassembler son armée pour la faire marcher sur Paris. Ses soldats ne l'ont pas suivi.
L'Armée du Rhin se replie sans combat abandonnant Mayence à la garde de 20 000 hommes. La citadelle va tenir 3 mois avant de se rendre avec les"Honneurs de la Guerre" le 23 septembre. L'Armée du Rhin qui compte encore 50 000 hommes recule mais doit combattre à Pirmasens puis à Wissembourg où elle est vaincue le 13 octobre. Les Coalisés entrent en Alsace et en Lorraine.
Sur les Alpes, les Piémontais aussi progressent et s'emparent de la Tarentaise et de la Maurienne et menacent Lyon .
Toulon est pris par les Anglais, qui débarquent 15 000 hommes et s'emparent de toutes les positions côtières. C'est une partie de la population qui a réclamé l'arrivée des Anglais. L'amiral Hood arrive avec ses navires comme un invité. La perte de Toulon est lourde de conséquences, les navires de guerre, les magasins, les fortifications du premier port de guerre français sont entre les mains de l'ennemi. A Marseille, le scénario a été presque identique à l'exception du dénouement. Les troupes de la Convention se sont rendues maître de la ville juste avant l'arrivée des Anglais.
Dans les Pyrénées, 24 000 Espagnols attaquent les maigres garnisons françaises composées de 8 000 hommes. Ces derniers reculent partout mais arrivent à se regrouper devant Perpignan.
1er août 1793, une flotte française de 19 vaisseaux refuse le combat devant l'île de Groix et s'enfuit devant la flotte anglaise qui en a 17. Le commandement fait preuve dune prudence justifiée. Les officiers sont divisés et les équipages refusent dobéir.
La Révolution est au prise avec une révolte intérieure, en Bretagne et en Vendée. Ces provinces travaillées par les prêtres et les nobles prennent prétexte de la levée des 300 000 hommes, pour entrer en rébellion. La révolte commence le 2 mars 1793 à Cholet. Des soldats républicains sont massacrés à Machecoul le 11 mars. Les opérations militaires qui s'ensuivent vont mobiliser de 20 000 jusquà 60 000 soldats (les bleus) contre 80 000 à 100 000 Bretons et Vendéens (les blancs). Le 20 mars, une colonne de soldats réguliers forte de 2 000 hommes (gl Macé) prise sous le feu des Blancs prend la fuite. Le 25 mars, les Vendéens (commandés par Charette) prennent Pornic. Machecoul est repris le 22 avril par les Républicains (gl Beysser). Le chef vendéen Souclu est décapité à la hache. Mais les Bleus échouent devant Legé. Le 27 avril, l'ile de Noirmoutier est reprise par les Républicains (amiral Villaret de Joyeuse). Le 2 mai, les Vendéens commandés par La Rochejaquelein s'emparent de Bressuire. Le 4 mai, à Thouars, le gl Dampierre se rend aux Vendéens avec 4 000 hommes . Le 25 mai, les Vendéens prennent Fontenay-le-Comte. Le 9 juin, les Vendéens prennent Saumur. Le 10 juin, Charette et ses Vendéens reprennent Machecoul. Le 18 juin, les Vendéens de Stofflet et d'Elbée prennent Angers. Le 29 juin, les Vendéens doivent abandonner l'assaut de Nantes et battent en retraite. Le 30 juin, Saumur est reprise par les Bleus (gl Menou). Le 1er juillet, les troupes républicaines venues de Mayence (gl Westermann) reprennent Bressuire, puis reprendront Châtillon mais reculent devant la contre-attaque des Vendéens.
Le 1er août 1793, la Convention décrète "la destruction de la Vendée"et décide de faire incendier les forêts, de détruire les repaires des rebelles, de détruire les récoltes, de saisir le bétail, de confisquer les biens des contre-révolutionnaires. Le 5 août, les Vendéens sont battus devant Saumur par les soldats du gl Rossignol. Le 13 août, les Vendéens échouent dans la prise de Luçon. Le 16 août, les Vendéens de Charette sont défaits devant Montaigu. mais le 18 septembre le corps d'armée de Santerre est mis en déroute par les Blancs. Le 17 octobre 1793, trois fortes colonnes républicaines convergent vers Mortagne et Cholet. Les dissensions au sein de l'Armée catholique et royale divisent les Blancs. Les Bleus de Kléber les écrasent à Cholet.
Le 18 octobre, les débris de l'Armée catholique et royale passent la Loire et remontent vers la Bretagne et la Normandie. Commence alors ce qui sera appelé "La virée de Galerne" dans laquelle 30 000 combattants Blancs encombrés d'autant de femmes et d'enfants vont battre les armées républicaines qui les poursuivent. Le 21 octobre, sous le commandement unifié de Henri de La Rochejacquelein (21 ans), les Blancs s'emparent de Château-Gontier. Le 23 octobre, après leur jonction avec les Chouans de Bretagne et du Maine, ils s'emparent de Laval. Le 25 octobre, l'armée républicaine est écrasée à Entrammes. Le 2 novembre, c'est Mayenne qui est prise, le 4 novembre, c'est Fougères, le 5 novembre, c'est Dol de Bretagne, le 12 novembre, c'est Pontorson, puis c'est Avranches. Mais à Granville le 14 novembre, la ville résiste. C'est léchec et la retraite samorce vers Avranches et Dol..
Le 22 novembre, les Républicains sont devant Dol et tentent d'empêcher la retraite. C'est une nouvelle victoire des Blancs sur les troupes de Westerman, Marceau et Rossignol. Le route de la retraite est libre. Les Blancs échouent dans la prise d'Angers et se replient sur la Sarthe, le 4 décembre. Après avoir occupé Le-Mans, les Blancs se heurtent le 12 décembre aux Républicains de Marceau et Kléber. Les Blancs qui marchent depuis 2 mois sont écrasés. Dans les ruelles de la vieille ville du Mans, encombrées de femmes et d'enfants, le carnage est terrible. 20 000 à 30 000 Vendéens parviennent néanmoins à s'enfuir en direction de Laval. La Virée de Galerne est terminée. La contre attaque républicaine est terrible. Les combats sont féroces. A Savenay, le 23 décembre 1793 : 15 000 Vendéens sont tués sur 18 000. Les généraux républicains qui ont mené la répression se vantent qu'il n'y a plus de Vendéens. Les survivants se sont dispersés.
En 1794, les Bleus voient leurs effectifs augmenter considérablement par larrivée de troupes venues de l'est de la France. La fin du conflit est atroce. LArmée républicaine, constituée en 12 colonnes infernales par Thureau, va appliquer les ordres de la Convention : détruire tout sur son passage, brûler les villages, massacrer la population. " Tous les brigands qui seront pris les armes à la main ou convaincus de les avoir prises seront passés au fil de la baïonnette. On agira de même avec les femmes, filles et enfants qui seront dans ce cas. Les personnes seulement suspectes ne seront pas plus épargnées". Les plus féroces sont les mercenaires suisses de Amey qui brûlent Les-Herbiers. Parties de Cholet, les colonnes vont ravager la province. 200 personnes sont massacrées à Soubise, 468 personnes (dont 110 enfants) sont massacrées à Lucs-sur-Boulogne, 1 500 blessés réfugiés dans la forêt de Vezins sont massacrés, la ville de Mautfoncon-sur-Moine est dévastée, 500 Vendéens sont massacrés dans la forêt de Montbert. A Nantes, les autorités trouvent mieux que la fusillade. Elles noient les opposants dans la Loire, 10 000 victimes. En Vendée, Vimeux remplace Thureau. Le 2 décembre 1794, Lazare Hoche offre l'amnistie aux Vendéens.
En 1795, le conflit continue malgré la trêve signée le 17 février entre la République et plusieurs chefs vendéens. Le 18 mars (28 ventose an III) les Vendéens de Stofflet triomphent des Bleus à Chalonnes mais échouent à Saint-Florent, à La-Ferté-Bernard, à Chemillé. Le 20 avril mai, nouvel accord de paix entre chef vendéens et les représentants de la République. Le 2 mai, le chef de la révolte Stofflet signe également des accords de paix. Mais quelques jours plus tard, nouvelle flambée de violence dans le Morbihan. Reprise des hostilités en Bretagne et Vendée suite à l'annonce de la mort du Dauphin survenue le 8 juin 1795. Charette reprend les hostilités en attaquant le camp républicain des Essarts.
27 Juin 1795, débarquement à Quiberon par une flotte anglaise dune force constituée avec des nobles émigrés. Cette force fait jonction avec les Chouans à Carnac et Auray. Le 30, Hoche reprend Auray et bloque les émigrés et les Chouans dans la presqu'île de Quiberon, 15 000 personnes sont prises au piège. La prise du fort de Penthièvre par les Républicains instaure le blocus total de la presqu'île. Des renforts arrivent cependant encore aux émigrés constitués pour partie de soldats républicains prisonniers et peu enclin à se battre. A minuit, le 21 juillet, Hoche lance ses soldats, alors que la mer déchaînée empêche les navires anglais d'approcher. Les Royalistes pris à revers se rendent. La commission militaire gracie les Chouans. Ce sont les émigrés qui vont faire les frais de la répression : 748 émigrés sous uniforme anglais sont fusillés. En représailles, 300 Républicains prisonniers sont massacrés par les Chouans de Charette. La lutte continue et le 25 septembre, l'armée blanche de Charette est écrasée à Saint-Cyr. Les Blancs sont de nouveau battus le 30 septembre à Belleville. Le 30 septembre, les Anglais s'emparent de l'île d'Yeu qu'ils abandonnent le 17 décembre. Le 28 novembre, le camp de Charette est conquis par les Bleus.
Stofflet, chef vendéen est capturé, il tenait la campagne depuis mars 1793. Avec sa mort, le 25 février, à Angers, les Vendéens perdent un de leurs meilleurs chef de guerre. Il aura eu au moins l'honneur d'être fusillé comme un soldat. Le 23 mars, c'est au tour de Charette d'être capturé par un bataillon de chasseurs. Avec son exécution, le 29 mars à Nantes, disparaît le dernier grand chef des Vendéens.
La République nen a pas terminé avec la révolte intérieure. En 1799, les Chouans en attaquant une colonne républicaine près de Vern relance la chouannerie. Le 18 septembre, les Chouans occupent Pontorson. Le 15 octobre ils occupent Le-Mans. Le 20 octobre, ils pénétrent dans Nantes, ouvrent les prisons, puis se retirent. Mais devant Vannes, c'est l'échec. Le 26 octobre, ils prennent Saint-Brieuc dont ils sont chassés le lendemain. Le 29 octobre, une troupe de Chouans est écrasée à Cholet.
200 000 à 250 000 personnes ont disparus pendant cette période dans la population civile. Entre 180 000 et 220 000 soldats républicains sont morts. Les Vendéens n'oublieront jamais ces massacres.
Vendée
Nous sommes en août et depuis plusieurs mois, la ville de Lyon tient tête à Paris et d'incidents en incidents la confusion est totale. Le gl Kellerman est désigné pour mater l'insurrection avec un corps d'armée. Le 14 août 1793, les troupes régulières mettent le siège devant Lyon. La Convention n' a pas lésiné sur les moyens. 70 000 hommes appuyés par des batteries d'artillerie sont en place. Les miliciens lyonnais sont 10 000. Une colonne de renforts venue de Saint-Chamond est massacrée par les Républicains. Kellerman prend le temps de chasser une armée sarde qui avait repris pied en Savoie. En trois semaines, le territoire devenu français est libéré.
Les combats pour Lyon vont durer 60 jours. Dès le 22 août, la ville est écrasée sous les tirs d'artillerie. L'arsenal saute privant les Lyonnais de ses ressources. Profitant de la confusion des assaillants ont pénétré dans la ville et les troupes régulières s'emparent des défenses extérieures. Fin septembre, le centre ville même de Lyon est menacé. Le chef de l'insurrection s'enfuit et le 9 octobre la ville se rend. Le 12 octobre, la Convention décrète que "de Lyon révolté il ne restera plus pierre sur pierre !". A partir du 4 décembre, c'est une horrible boucherie, on sabre, on massacre à coup de pique, de pioche, de hache, tous ceux que la mitraille des canons a épargné.
Au nord, les Anglais sont devant Dunkerque. Les coalisés se sont emparés de Condé-sur-l'Escaut. Le 28 juillet, Valenciennes est tombée. Sur le Rhin, les Prussiens sont en Lorraine et en Alsace. Sur les Alpes, les Piémontais avancent vers Lyon. Sur les Pyrénées, les Espagnols s'avancent jusquà Perpignan et Bayonne. En Méditerranée, les Coalisés ont pris Toulon.
Il faut parer au plus pressé. Le 24 août 1793, la levée en masse est décrétée. Le Comité de Salut Public nationalise les fabrications de guerre et épure le Haut-Commandement. Des commissaires sont envoyés aux armées pour surveiller les généraux. Tout général vaincu risque sa tête. Ils seront plusieurs à être guillotinés. La troupe reprend confiance. La discipline est rétablie. Le 27 juillet 1793, la Convention décrète la peine de mort pour les pillards et les déserteurs. En réalité, sont visés les nobles émigrés et les rebelles. Le simple soldat naura pas trop à souffrir de cette mesure. Dailleurs ils sont trop nombreux à piller et voler. Et interdire le pillage alors que les vivres narrivent pas aux armées parait une décision peu réaliste.
Les armées françaises reprennent l'initiative en septembre. Les 35 000 hommes de l' Armée du nord, le 8 septembre 1793 libère Dunkerque de l'encerclement par la victoire de Hondshoote (gl Jean Nicolas Houchard), 4 000 Français et 2 000 Coalisés sont restés sur le terrain. Les Coalisés se reprennent et les troupes françaises prisent d'une panique injustifiée battent en retraite vers Lille. Le gl Houchard est rappelé à Paris et guillotiné. Il est remplacé par le gl Jourdan qui reprend l'armée en main.
Second objectif, dégager Maubeuge et ses 20 000 hommes encerclés. La bataille de Wattignies rejettent les Coalisés vers Mons. Le commandant de la place de Maubeuge devra s'expliquer devant le Tribunal révolutionnaire pour n'avoir pas effectué de sortie qui aurait écrasé l'armée ennemie. L'Armée des Ardennes est envoyée sur Philippeville et Sedan, et l'Armée du nord est cantonnée à Dunkerque, Lille et Cambrai. Jourdan rappelé à Paris le 15 novembre sera destitué pour n'avoir pas su exploiter la victoire de Wattignies où plus de 6 000 Autrichiens sont restés sur le terrain
Wattignies
Les armées du Rhin et de Moselle reprennent également l'offensive. L'Armée de Moselle rejoint les Prussiens le 28 novembre sous les murs de Kaiserslautern et les attaquent. Défaits, les Français de Hoche ne peuvent débloquer Landau assiégé. Mais l'offensive ne s'arrête pas. Les Français repartent. Les Prussiens sont obligés de se replier sur Pirmasens, Deux-Ponts et Hornbach. L'Armée du Rhin reprend Haguenau. Les deux armées fusionnent. Le 26 décembre, les troupes de Lazare Hoche dégage Strasbourg par la victoire du Geisberg.
Le 27 décembre, l'Armée du Rhin entre dans Wissembourg et Lauterbourg et occupe Luxembourg.. Le 28 décembre, Landau est débloquée. Les Autrichiens ne résistent pas et dés le 30 décembre repassent le Rhin en désordre laissant les Prussiens seuls aux prises avec les Français. Le 31 décembre 1793, la route du Palatinat est ouverte. L'Armée du Rhin entre dans Spire, reprend Fort-Louis et occupe Kaiserslautern. Cette victoire permet de dégager toute l'Alsace.
Toulon s'était livré
au Anglais le 27 août 1793. Ils ont occupé la rade
où une imposante escadre est au mouillage. La garnison
de 15.000 hommes environ est composée de Sardes, d' Espagnols,
de Napolitains et de deux régiments anglais. C'est l'Armée
d'Italie (gl Dugommier) qui est chargée de reprendre Toulon.
Tache difficile, car une multitude de petits forts sur les hauteurs
entourent le port et protègent la rade. Par la mer, c'est
encore plus difficile, les goulets à franchir et les forts
enserrent la grande et la petite rade, sans compter les vaisseaux
anglais dans la rade. L'attaque se fera par la terre. Première
étape, reprise des gorges d'Ollioules en venant de Marseille,
en vue de s'établir face à Toulon avec 8 000 hommes.
Un autre corps à Lavalette avec 4 000 hommes, séparés
des autres par le Mont Faron. L'armée assiégeante
grossit de jour en jour, toutes les troupes disponibles étant
dirigées sur Toulon. Le siège traîne cependant
en longueur, dans un désordre total.
Il se trouva que le capitaine Bonaparte (24 ans) se voit confier,
l'artillerie. Bonaparte fait venir de loin des pièces
d'artillerie de siège qu'il positionne autour de la ville.
On le voit partout, chargeant lui même certaines pièces.
Des mortiers et des canons de siège de 24 sont amenés
en toute discrétion. C'est le 18 décembre à
minuit sous un terrible orage que se déclenche l'attaque.
Le succès est décisif, deux fort tombent. Les Anglais
quittent la rade de Toulon dès le 19 décembre,
sans prévenir ni la population ni même leurs alliés
espagnols. Ils ont préalablement pillés les magasins
généraux, incendiés l'arsenal et les navires
français encore présents dans la rade, 38 vaisseaux
ou frégates sont ainsi la proie des flammes. Le 20 décembre
1793, les troupes françaises entrent dans Toulon. Sur
le Champ de Mars, entre 800 et 2 000 sympathisants royalistes
sont mitraillés et achevés à l'arme blanche.
Sur le front de Savoie et Nice, les Piémontais sont arrêtés dans leur marche sur Lyon par l'armée rendu disponible par la chute de Toulon qui les stoppe vers Nice. Les troupes françaises se contentent de reprendre les positions perdues dans le courant de l'année.
Sur les Pyrénées, les troupes un moment découragées sont reprises en main et 22 000 hommes de Dugommier et Augereau attaquent les Espagnols qui sont battus au camp du Boulou. Après cette victoire, les places françaises tombées entre les mains des Espagnols sont reprises une à une et les Français entrent en Catalogne espagnole.
Le terrain perdu au début 1793 est maintenant repris aussi sur tous les autres fronts.