LES CIVILS

Au cours du raid la population de Dieppe a été invitée à rester chez elle et de ne surtout pas intervenir dans les opérations militaires en cours. A cette fin d'innombrables tracts ont été lancés sur la ville. La BBC émet des messages elle aussi allant dans le même sens (mais qui est à l'écoute de la BBC qu'il est interdit d'écouter ?). La population reste donc passive. Les rares passants assistent au lent défilé des prisonniers et les blessés se rendant vers les points de regroupement. On remarquera quelques gestes de sympathie vers ces prisonniers.

Les bombardements, même limités, tant aérien que naval entraînent des pertes dans le population. Ces pertes sont très rapidement exploitées par Vichy et les autorités allemandes. Le 21 août , le journal "la Vigie de Dieppe" (ouvertement pro-allemand) fait paraître la liste des victimes et les communiqués du Haut Commandement Allemand en France et celui du Quartier Général du Führer. Il y aura même un télégramme envoyé par Vichy pour féliciter l'Armée Allemande de son succès.

 

Les victimes dieppoises :

Alexandre BESLY
Jean BIDARD
Mme BOSQUIER
Suzanne BOUCOURT
Alexandre CLAIRE
André CONSEIL
Henri COUSIN
Mme DAVENET
Mme FOLLIOT
Charles GAILLARDON
Mr GALLENE
Sénateur GODALIER
Emile HUREL
Marcel HURAY
Louis LEQUIEN
Fernand LEROUX
Mme Vve LEROY
Paul LEVASSEUR
Alphonse MAGNIER
André MAGNIER
Marguerite MAGNIER
Bernard MENIVAL
Marie MENIVAL
Mme MORIN née GIFFARD
Albertine PICARD
Jean SAUTREL
Mme SIOUR
Alban VEREL
+ 3 non identifiés
 
et environ cinquante blessés

Au soir du 19 août, les commerces ouvrent de nouveau après autorisation du Standortkommandant le colonel Bartlet.

Vichy et les Allemands glorifient la prétendue collaboration des Dieppois avec les troupes d'occupation. Elle aura une issue inattendue. Refusant une importante somme d'argent, le maire de Dieppe (René Levasseur) propose la libération des Dieppois prisonniers de guerre en Allemagne. Il obtient satisfaction. En plusieurs trains, environ 1600 reviennent à partir de septembre 1942. La propagande allemande en tire partie, mais pour éviter tout débordement, les cérémonies officielles de retour des prisonniers se font à Serqueux à plusieurs dizaines de kilomètres de Dieppe. Tous les dignitaires de l'armée d'occupation et les dignitaires du gouvernement de Vichy sont présents. Mais dès les 2 ème et 3 ème trains, il n'y a plus aucune cérémonie. Il n'y aura jamais de 4 ème train. Certes, le retour des prisonniers est apprécié mais les Dieppois savent qu'ils le doivent au millier de morts anglo-canadiens. Les prisonniers originaires de Varengeville et de Berneval sont exclus de ce marchandage. Ce sont les deux endroits où le débarquement a connu le succès.

Parlant des civils, il serait injuste d'oublier le dévouement de tous ceux et surtout celles qui ont soignés les blessés du raid : les Soeurs Augustines de l'Hôtel Dieu de Dieppe, l'aumônier Willig, les Soeurs Augustines de la Miséricorde de Jésus à Rouen, (parmi celles-ci Soeur AGNES-MARIE VALOIS présente aux cérémonies de 2004).

).

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