OUTRE-MER

Dès que la nouvelle de la déclaration de guerre parvient dans les territoires d’outre-mer le 7 août 1914, les troupes sur place se mettent en marche pour attaquer les colonies allemandes. 5 colonnes anglaises et françaises (3 500 tirailleurs et une cavalerie supplétive) attaquent le Togo (alors colonie allemande). C’est rapide, le 28 août 1914, tout est terminé (200 Allemands prisonniers et la station TSF est détruite). Au Cameroun (alors également colonie allemande), les forces allemandes sont mieux organisées. Si Douala est prise dès le 27 septembre 1914, il en va tout autrement du reste de la colonie.

Les forces britanniques s’occupent de l’Est Africain (en novembre 1914 : 3 500 Allemands prisonniers). Les Japonais et les Anglais s’occupent de la navale base allemande de Kiao-Tchéou en Chine (11 novembre 1914 : 5 000 Allemands prisonniers), des Îles Marshall, Mariannes et Carolines. Les Australiens s’emparent de la Nouvelle-Guinée et les Néo-Zélandais des Samoa. Ainsi en peu de temps, sauf au Cameroun, les Allemands perdent toutes leurs colonies.

En février 1915, une colonne allemande de 1200 hommes à travers le désert arabique tente de franchir le canal de Suez. Les Britanniques les repoussent aidés en cela par deux navires français embossés en Mer Rouge.

1916 : Cameroun.

Poursuite des opérations, 6 colonnes françaises (gl Largeau) associées à des troupes anglaises et belges attaquent l'intérieur du pays, en même temps qu’un blocus maritime est organisé. Les colonnes alliées partent du Tchad, du Gabon, du Congo, de l’Oubangui (Centrafrique), du Nigeria, de Douala. Certaines de ces colonnes ont 1 500 kilomètres à parcourir, sans moyens de communication entre elles, sans moyens de transport, sans cartes, dans des régions inconnues et hostiles. Le corps expéditionnaire français comprend au départ deux bataillons de Tirailleurs sénégalais, une compagnie de la Coloniale blanche, une batterie d'artillerie et un millier de porteurs. C’est déjà un exploit de se regrouper. Les troupes allemandes sont surprises mais livrent combats. Les Français envoient deux compagnies de Tirailleurs sénégalais de plus et deux compagnies belges rejoignent.  Les combats ne cesseront qu’au tout début 1917 avec la prise de Yaoundé le 8 janvier. Ne négligeons pas le sacrifice des 60 000 porteurs recrutés de force dont un grand nombre a souffert de malnutrition, d'épuisement et de maladie.

En Irak, Bagdad est prise fin décembre 1916 par l’armée des Indes après maintes péripéties. Les armées alliées entrent à Jérusalem le 9 décembre 1917 (sans tirer un coup de canon) et à Damas le 1er octobre 1918. Elles ont pris Gaza et Jaffa. L’Empire Ottoman vient de s’écrouler.

1918 : Sibérie orientale.

Une force multinationale de Japonais, d'Américains, de Canadiens, d'Anglais, d'Italiens, de Tchèques, de Polonais, de Roumains, de Serbes, de Croates, de Lettons et 1 000 Français débarque à Vladivostok sur la côte Pacifique de la Sibérie. Certains ont parcouru plus de la moitié du monde pour se battre contre l'Armée Rouge Soviétique. Il ne semble pas que cette force ait combattu. En avril 1919, tout le monde rembarque laissant l'Armée Blanche se débrouiller avec le matériel qui a été laissé sur place.

 

SUR MER

Au début de la guerre, la France dispose de 278 navires de surface et de 67 sous-marins.

20 000 réservistes sont rappelés (dont 800 officiers). A une très grand majorité ce sont des inscrits maritimes, marins pêcheurs ou marins du commerce. Cette réquisition permet de porter les effectifs de la Marine de Guerre à 156 000 hommes.


La France, 1115 hommes d’équipage

1914

Dès la déclaration de guerre, la Marine française est à l’ouvrage. Elle doit assurer le transport de troupes venues d’Afrique du nord et des colonies. Assurer l’escorte des convois chargés de renforts, de vivres et de matériel venant d’Afrique du Nord, d’Égypte, des Indes, d’Australie et de Nouvelle Zélande. Empêcher les navires autro-hongrois de sortir des ports. S’ils sortent, la mission est de les couler. Les navires allemands qui viendraient à venir en Méditerranée, mission identique : les couler. Empêcher la contrebande au profit de l’ennemi en contrôlant tous les navires, y compris les neutres. Assurer la protection des cotes françaises, tunisiennes, marocaines, algériennes. Participer à toutes opérations décidées par le commandement allié.

Mais ce n'est plus la Marine du XIX° siècle, du deuxième rang elle est passée au quatrième rang mondial. Surpasée par la marine britannique, la marine allemande et la marine des Etats-Unis.

Nos alliés anglais sont chargés du commandement des opérations navales en Manche orientale et Mer du Nord puis en Méditerranée orientale. La France est chargée du commandement des opérations navales en Manche occidentale et en Méditerranée.

La défense des côtes françaises est confiée à nos rappelés qui jour après jour vont attendre un ennemi qui ne tentera jamais une incursion sur les côtes françaises.

La marine a fait d’énormes progrès depuis le second Empire et n’a plus rien de comparable. Les coques en bois ont toutes été remplacées par des coques d’abord en fer maintenant en acier. Ce qui permis de construire des navires plus grands. Toutes les manœuvres s’opèrent désormais à l’aide de moteurs mécaniques. Ce n’a pas toujours été sans mal que des ingénieurs comme Dupuy de Lôme ont réussi à imposer leurs vues. Les conditions de vie des marins n’ont plus rien de comparable. La nourriture est meilleure grâce à l’invention des conserves et des chambres froides. Le scorbut qui décimait les équipages a disparu. Les locaux d’habitation sont plus spacieux, même si l’emploi du hamac est conservé. Beaucoup de conscrits y trouverait même un certain confort par rapport à leur bateau de pêche. Il n’est plus nécessaire de monter sans cesse dans la mature pour changer l’orientation des voiles. Mais dans les fonds, les soutiers doivent alimenter les chaudières à charbon, travail dantesque dans la chaleur des fours. Il y fait souvent plus de 60°.

Ce charbon dont il est fait une consommation énorme nécessite de nombreuses escales où tout l’équipage mobilisé charge les sacs dans les soutes. Un grand cuirassé à 20 nœuds consomme tout son charbon en 5 jours. Il faut sans cesse ravitailler.

Ces escales il faut les garder et de petites garnisons s’installent un peu partout dans le monde. Les hommes qui gardent ces dépôts n’auront jamais l’honneur du communiqué.


Dessin des chaufferies d’un grand navire

Le système de recrutement des appelés est toujours le même grâce à l’inscription maritime. Ainsi, lorsque la nouvelle de la déclaration de guerre parvient le 9 août 1914, sur les bancs de Terre Neuve aux 3 chalutiers et 46 trois-mâts de Fécamp, la flottille fait immédiatement route vers la France. 2/3 des marins Fécampois rejoignent la Marine Nationale*. Cette mobilisation posera problèmes les années suivantes pour constituer des équipages pour repartir en pêche où 15 voiliers non armés seront coulés par l’ennemi.

* Mon grand père faisait partie de ces réservistes.

Des combats, les hommes ne verront plus rien ou presque. Enfermés dans les tourelles d’artillerie ou sous les ponts blindés, ils font fonctionner cette formidable machine qu’est devenu un navire de guerre. Les soutiers doivent travailler encore plus durement pour donner plus de puissance aux machines, charriant le charbon à la pelle, à une cadence infernale. Les distances de tir permises par les puissants canons sont devenues telles que seuls quelques rares officiers grâce à leurs télémètres et les vigies en haut des mats voient l’ennemi.

Mais ne plus voir l'ennemi, c'est aussi ne plus savoir comment se déroule la bataille, combien sont importants les dégâts éventuels subit par le navire. Devons nous abandonner le navire ? L’incendie, le chavirement menacent. Le problème pour les hommes des fonds consiste à sortir à temps en franchissement les portes des cloisons étanches et des ponts blindés, volontairement étroites. Gagner les chaloupes de sauvetage, est le seul d’espoir d’en réchapper. Il y a la hantise des sous-marins qui peuvent frapper à tous moments. Les mines qu’il faut détecter. Chaque minute devient un instant de vigilance. 

Nous avons quitté l'Armée navale fin 1914 avec le torpillage du cuirassé Jean-Bart. Voyons quelques faits significatifs. 

1915

Les  Dardanelles : première tentative de forcer le détroit par une flotte combinée franco-anglaise. C’est une catastrophe car l'ensemble de la flotte française (amiral Guépratte) est un amalgame de bâtiments anciens et de navires modernes. L'opération débute le 10 février par le bombardement des forts turcs de Koum-Kalch et de Seddu-Bahr, sans résultats. Les 25 et 26 février, les tirs reprennent, sans plus de résultats. Au matin du 18 mars, la flotte combinée s'engage dans le détroit. Quatre cuirassés anglais foncent en tête suivis par 4 navires de Guépratte. Canonnés violemment par des batteries côtières, les navires français battent en retraite.  Le Bouvet victime d’un mine, coule très rapidement.en quatre minutes. Sur 744 marins, 75 seulement seront sauvés. Le Suffren, le Gaulois, le Charlemagne, affichent des pertes sévères.  Le Gaulois va s'échouer à la cote pour éviter de couler.  L’Océan et l’Irrésistible coulent. Les Anglais perdent également plusieurs navires. 

Les Alliés décident de débarquer un corps expéditionnaire (gl Hamilton) à Gallipoli pour conquérir les détroits. Les flottes vont appuyer le débarquement. Le 25 avril 1915, c’est le débarquement sous le “parapluie” de la flotte qui bombarde le rivage. Les sous-marins ennemis ont réussi à prendre la mer et les batteries cotières vont infliger des pertes à nos navires.  Le cuirassé Jean Bart, le croiseur Léon-Gambetta notamment sont touchés. Sur le Léon-Gambetta,  les trois-quarts de l'équipage, la presque totalité des officiers et l'amiral Senès disparaissent. 4 sous-marins français, le Saphir, le Joule, le Mariotte et le Turquoise sont victimes des filets anti-sous-marins. 

En octobre 1915, une escadre (amiral Le Bris) débarque des troupes à Salonique et oblige le roi de Grèce à retirer les siennes. C'est la première des actions qui vont se succéder contre la Grèce dont la politique ambiguë ne convient pas aux Alliés. 

La marine française attend la grande bataille navale qui doit lui permettre de démontrer tout son savoir faire. Cette grande bataille n’aura pas lieu. Alors nos marins accompagnent les convois qui traversent la Manche et l’Atlantique apportant des vivres depuis nos colonies. Elle transporte les soldats qui viennent de tout l’Empire combattre en France., travail fastidieux, sans gloire, mais tellement nécessaire. Elle remporte quelques succès comme la destruction du sous-marin U 2 par le torpilleur Bisson, le torpilleur autrichien 51est coulé par le Papin. 

1916

Une flotte franco-italienne composée de navires de guerre mais aussi de paquebots, de chalutiers, va entamer à partir du 7 janvier 1916, l'évacuation depuis le cote d'Albanie des soldats de l'Armée serbe. Ces soldats épuisés, en proie au typhus, harcelés par l'ennemi , sont accompagnés de milliers de réfugiés. L'évacuation va durer 45 jours. Les évacuations s'effectuent d'abord vers Bizerte, mais c'est trop loin et les rotations trop longues. L'Armée navale établit des bases à Argostoli et Corfou. 150 000 hommes dont 6 000 malades sans compter une nombre inconnu de réfugiés parviennent ainsi à échapper à l'ennemi. 

Au  mois de mars 1916, l'Armée serbe de 128 000 hommes rééquipés, va de nouveau être transportée vers Salonique cette fois. Commence alors la campagne d'Orient.  

Les Anglais et les Allemands se livrent une gigantesque bataille de rencontre dans le Jütland à partir du 31 mai 1916, où les Anglais perdent 14 navires et 6 094 marins, les Allemands 11 navires et 2  645 marins. A la suite de cette bataille, les navires allemands de haute mer restent bloqués dans la Baltique. La flotte française n’aura plus à les combattre. Elle aura assez à faire avec les sous-marins. La marine française est également présente en Méditerranée orientale des cotes du Levant à la Tripolitaine avec l'Amiral-Aube, le Cavalier et le Janissaire. Le Montcalm et le Desaix eux croisent en Mer Rouge. Au printemps 1916, ils sont rejoints par le Pothuau, le d'Estrées et le d'Entrecasteaux à hauteur de Médine. Ils ne pourront empêcher les Turcs de s'y maintenir jusqu'à la fin de la guerre. 

Des marins vont continuer à mourir. Le 16 novembre 1916, le Suffren est torpillé par un sous-marin allemand au large de Lisbonne. Le bâtiment explose, il n’y aura aucun survivant (entre 700 et 800 morts). Le 27 décembre 1916, le Gaulois est à son tour torpillé, miracle,  il n’y a que 4 disparus. Le 8 mars 1917, le Danton est victime de 2 torpilles : 296 morts. En Adriatique, des unités légères subissent également des pertes, les torpilleurs Renaudin et Fourche sont envoyés par le fond par des sous-marins allemands. Le Casque et le Commandant-Rivière sont endommagés par des sous-marins autrichiens. Les navires français remportent quelques succès en coulant le destroyer Czepel par le Bernouilli. Le Circé coule le UC24. Le sous-marin français  Foucault est certainement le premier submersible coulé par un avion. L'Ampère se distingue tristement en coulant le navire-hopital Elektra malgré ses marques distinctives

A l'été 1916,  la marine effectue une opération de force devant les cotes grecques pour obliger le roi de Grèce Constantin à adopter un comportement favorable aux alliés. La démonstration permet la livraison de 20 torpilleurs par la marine grecque et le désarmement partiel des troupes grecques. Mais le 1er décembre 1916, après le débarquement de 3 000 marins à Athènes, de violents incidents opposent ce corps de débarquement à l'Armée grecque. L'amiral Dartige du Fournet donne l'ordre à la flotte d'ouvrir le feu. Les incidents reprennent dans l'après midi, de nombreux marins sont tués et blessés. La flotte ouvre de nouveau le feu.  Les combats cessent. Les marins regagnent leurs navires, ils ont perdu 6 officiers et 64 marins. L'amiral Dartige du Fournet sera limogé.

Mais les opérations navales qui mobilisent le plus de marins sont celles dirigées contre les sous-marins allemands. Dès 1914, la Marine allemande à envisagé une guerre sous-marine totale pour répliquer au blocus économique pratiqué par les Alliés. Le 4 février 1915, l'Etat-major allemand déclare que les eaux autour de la Grande-Bretagne y compris la Manche sont zone de guerre. Le 7 mai,  le torpillage du Lusitania avec ses 1 198 disparus dont 118 Américains préfigure ce que sera la lutte sur les mers. Le 19 août, c'est le torpillage du paquebot Arabic (39 disparus). Et dès lors, les U-Boote ne vont plus cesser de faire subir au commerce des Alliés de lourdes pertes. Ceux-ci répliquent en faisant naviguer leurs navires de commerce en convois protégés par les navires de guerre. Les navires de commerce allemands à l'abri dans les ports sont partout saisis. La guerre anti-sous-marine dévore les navires et épuise les hommes . Les torpilleurs n'y suffisent plus, les chalutiers armés manquent de puissance et de vitesse. Il faut rapidement construire des avisos, des canonnières, des escorteurs, mais aussi trouver des équipages. Des ponctions sont opérées à bord des grands navires qui ne servent pas. Des milliers de marins embarquent sur les navires d'escorte. En 1917, 2 300 bâtiments de patrouille assure la protection des convois entre les îles Shetland et la frontière espagnole.

En 1917, la situation grecque n'est toujours pas éclaircie et les Alliés décident de nouveau d'agir. Une force expéditionnaire de 13 000 hommes et plusieurs grands bâtiments se présentent devant le Pirée, Corinthe et en baie de Salamine. Le 11 juin, un ultimatum est adressé au roi de Grèce  au moment où une division alliée pénètre en Thessalie et occupe le canal de Corinthe. La Grèce est au bord de la guerre civile. Le roi de Grèce abdique en faveur de son second fils. La pression des alliés s'allège alors au point qu'en début août l'escadre est dissoute, ses navires sont appelés à d'autres missions. Une seule division de cuirassés reste à Salamine, division réduite bientôt au seul cuirassé Vérité

La combinaison navires d'escorte et circulation en convois porte ses fruits. Pas moins de 35 000 navires abordent en Angleterre et 17 000 en France en 1917 chargés de matériels et de fournitures diverses. Les sous-marins allemands commencent à subir de sérieuses pertes. 20 submersibles sont coulés au premier semestre 1917, 45 au cours du second. 

En novembre 1918, la France dispose de 1 131 navires pour assurer la défense des lignes de communication malgré la pénurie de main d'oeuvre.  La liberté des mers ainsi maintenue a permis à 2 000 000 de soldats et de travailleurs venus des colonies d'arriver en France. Algérie et Tunisie ont fourni 1 600 000 hommes ;  le Maroc : 237 000 ;  l'Afrique noire : 138 000 ; l'Indochine : 120 000 ; Madagascar, les Somalis et la Nouvelle-Calédonie 55 000. Pour palier à la baisse de production due à l'occupation des départements du nord : 30 millions de tonnes de charbon, 1,5 million de tonnes de produits pétroliers, 1 million de tonnes d'acier et 35 millions de tonnes de céréales sont arrivés en France.   

A la fin de la guerre, la marine aura perdu 115 navires mais surtout 11 500 hommes. La marine de commerce a perdu 2 200 marins. N'oublions surtout pas le rôle des  6 000 Fusiliers marins qui ont participé aux combats terrestres. La brigade de fusiliers a perdu  3 600 hommes.  N'oublions pas non plus les canonniers-marins qui vont servir tout au long de la guerre et qui vont tenir un rôle essentiel avec leurs canons de 140 et 160 à Verdun. 

Les pertes paraîtront insignifiantes par rapport aux pertes de l’Armée de Terre. Mais sans le courage de nos marins, conscrits pour une partie, il n’y aurait pas eu de victoire terrestre.

 

DANS LES AIRS

L’aviation naissante va également participer à la guerre. La bataille de Verdun est considérée comme la première bataille aérienne de l’histoire. Peu de conscrits seront réellement concernés par cette arme nouvelle, qui dépend pour partie de l’ armée de terre et pour partie de la Marine. Les poilus verront dans les pilotes des privilégiés qui survolent le champ de bataille, sans se salir les souliers et qui peuvent rentrer se coucher le soir dans des draps blancs. Les mécaniciens qui entretiennent les avions seront également considérés comme des veinards. Cependant un bon nombre d’entre eux, pilotes et mécaniciens venus de l’infanterie et de la cavalerie ont déjà combattu en première ligne et volontaires pour l’aviation, c’est par un heureux hasard qu’ils deviennent ces privilégiés. Privilégiés qui lorsqu’ils sont abattus sont parfois contraints de faire le coup de feu. L'aviation a formé 16 825 pilotes et 2 000 observateurs au cours de la guerre. 5 333 hommes de l'aviation sont morts au combat.

Ils sont de toutes les offensives. : observation des lignes, photographie, réglage des tirs d'artillerie, destruction des ballons d'observation, chasse des appareils ennemis, bombardement des lignes, des cantonnements et des dépôts. Il y a aussi le dépot d'observateur derrière les lignes ennemies. Vers la fin de la guerre, les aviateurs participent au combat terrestre. En rase-motte, armés de mitrailleuses, ils harcèlent les tranchées et les colonnes ennemies.

Après le bombardement des villes anglaises par les dirigeables allemands (les Zeppelins), les aviateurs alliés bombardent Mayence, Stuttgart, Coblence, Fribourg, Karlsruhe, Trèves, Mannheim démontrant que le territoire allemand n'est pas inviolable.

Jalousés, les pilotes n’en deviennent pas moins des héros même parmi les fantassins . Ces derniers reconnaîssent qu’il faut bien du courage pour monter dans ces assemblages de toile et de bois.

Les noms de Fonck (75 victoires homologuées), Guynemer (53 victoires), Nungesser (dans la cavalerie en 1914), pour ne citer que ceux là, sont à jamais gravés dans la mémoire collective. D‘autant que plusieurs d‘entre eux, la guerre terminée associeront leur nom à la grande aventure de l’aviation.


SpadVII

Il est un corps méconnu, celui des aérostiers. Les risques sont importants de s'élever au dessus du champ de bataille dans un ballon captif pour y observer les lignes. Relié au sol par un filin ,c'est une cible facile pour les mitrailleuses allemandes. Aucun moyen de défense. En cas d'attaque, espèrer que le treuil manipulé depuis le sol puisse les redescendre à temps, ou sauter en parachute avec la crainte d'être mitraillé dans la descente ou d'atterrir dans les lignes ennemies.


Front d'Orient 1918



La Victoire