LA RÉVOLUTION et L’EMPIRE

Le peuple

1792 : L'Armée.

Lorsque le 20 avril 1792, sous la pression de l'Assemblée Législative, le Roi Louis XVI déclare la guerre à l'Autriche, les autorités révolutionnaires sont contraites de s'intéresser à la défense de la Nation. L’Armée catholique et royale est en totale décomposition. Les effectifs sont alors de 80 000 hommes dont des régiments étrangers, auxquels s’ajoute une horde de volontaires. Tous, peu motivés, mal payés, indisciplinés, mal encadrés, peu entraînés. Leur expérience est très limitée. Même les Suisses, troupes d'élite, n'ont pas fait la guerre d'Indépendance américaine. Ces troupes disparates ne peuvent faire face aux armées étrangères de professionnels ères.

Les députés à la Convention décrètent le 11 juillet 1792 “La Patrie en danger” pour faire face à ces armées et la loi du 12 juillet 1792 décide de l’appel de 50 000 recrues et demande 36 000 volontaires. 40 000 Gardes Nationaux sont versés d'office dans l‘armée  régulière.

Cette loi crée les prémices de ce qui deviendra le service militaire obligatoire : la conscription. Une institution qui va durer un peu plus de ècles.

La levée des recrues et volontaires s’effectue sur la base d’unités régionales, ou même locales, constituées à la hâte par les nouvelles autorités en place. Comme il y a bien souvent un nombre insuffisant de volontaires, les vides vont être complétés d’office par ces autorités locales. Parmi ces volontaires, l’histoire va retenir ceux de Marseille qui arrivent à Paris en chantant leur chanson de marche “Chant de Guerre pour l’ Armée ”qui deviendra notre hymne national “La Marseillaise”.


Le recrutement

Dès lors vont apparaître diverses troupes armées qu’il ne faut pas confondre : les bandes armées révolutionnaires et les Armées épublique.

Les bandes armées révolutionnaires, gardes nationaux, sans-culotte, miliciens constituent des unités mal encadrées, plus promptes à faire et défaire les assemblées, à faire régner la terreur, surtout à Paris et les grandes villes, qu’à aller combattre aux frontières. Leur rôle est d'assurer la police et le maintien de l'ordre dans les villes. Bien souven?t elles sortiront de ce rôle pour opérer des actions "plus politiques" et échappent ainsi à élégale (quand il en existe une).

Les Armées de la République (les armées des frontières) vont constituer des unités régulières commandées par quelques officiers de l’ancien régime, ayant rejoint la Révolution, ou par des officiers tout fraîchement nommés ou élus par leurs hommes. Ces officiers et ces sous-officiers nous allons les voir, en première ligne et au cantonnement où ils entraînent de mieux en mieux leurs hommes. C’est l’Armée française qui va courir aux frontières lorsqu’il sera nécessaire, qui obéira généralement au pouvoir en place quelqu’ il soit, qui combattra outre-mer. C’est cette armée qui nous intéresse. Il existe encore dans cette armée des mercenaires allemands et suisses qui ont éserté les armées royales.

1792 : La Marine.

A l’aube de la Révolution, la Marine française a disposé d’une flotte aussi nombreuse que la flotte anglaise. La marine a participé grandement à l’expansion coloniale de la France. Il est vrai que c’est souvent avec des flottilles très éduites que cet Empire colonial a été constitué.

Des mutineries ont éclaté en 1790 à Brest et Lorient dans les équipages partagés entre l’obéissance au Roi, les idéaux de la Révolution naissante. Ces mutineries ont été étouffées. Mais le malaise persiste.

Le commandement est défaillant, les rares officiers compétents (pratiquement tous nobles) ont émigré et n’ont pas formé de successeurs éventuels. Il n’était nul besoin d’être marin pour commander à la mer, être noble suffisait. On va nommer à la hâte au commandement des navires des officiers qui se révéleront bien souvent timorés voire incompétents , et surtout manquant d’expérience.

Le recrutement des équipages est insuffisant. 25 200 hommes arment les navires, il en faudrait 3 fois plus. Ils disposent de 2 900 canons. Le recrutement par l'Inscription maritime est de plus en plus difficile, voire impossible. De nombreuses complaisances entraînent de fâcheux manques dans la levée des conscrits. Pour tout arranger, les arsenaux sont en grève permanente.

Les navires deviennent vite dans un état lamentable. Sur 74 grands vaisseaux de ligne, 21 sont en état de prendre la mer. Les autres sont désarmés, certains pourrissent au fond d'une baie bretonne. Sur 62 frégates, 28 sont armées. Le reste de la flotte est à l'avenant.

En 1792, de nouvelles mutineries ont lieu à Lorient sur le Duguay-Trouin, le Patriote, le Bellone, la Capricieuse, la Cybèle, la Fortunée, La Néréide. A Toulon, la ville entière est en ébullition. A Brest, c'est plus calme. Il faut attendre 1793, pour voir la Marine se redresser avec la "la levée en masse".

1792 : L'armée

Les hommes requis sont regroupés à la hâte pour permettre de constituer une armée de 52 000 hommes, mal équipés, mal vêtus, mal chaussés (beaucoup sont encore en sabots). Une armée dont les hommes ne se comprennent pas entre eux. Différences de langues régionales et patois locaux sont une gêne pour le commandement (en 1863, 7,5 millions de personnes ne parlent pas encore correctement le Français). Une armée mal commandée car la majorité des officiers nobles àl'étranger.

Cette armée va se porter à la rencontre des Prussiens forts de 34 000 à 40 000 soldats expérimentés et entraînés. A Valmy, le 20 septembre 1792, après quelques coups de canons qui font des pertes minimes (peut-être 300 morts des 2 cotés), les deux camps campent le soir, sous une pluie battante, sur le champ de bataille. Après semblent-ils quelques tractations restées secrètes, les armées prussiennes font retraite (des historiens pensent aujourd’hui que les troupes prussiennes souffrant de dysenterie due à la consommation immodérée de mirabelles ne pouvaient plus combattre). Le poète allemande Goethe écrira sur la bataille de Valmy : “D’aujourd’hui et de ce lieu date une ère nouvelle dans l’histoire du monde”. Cette victoire de l'armée du peuple va conforter les dirigeants de la Révolution dans leur idée d’une armée populaire et d’un service

Sous l’Ancien Régime, des tentatives avaient déjà eu lieu pour instaurer la conscription. Tentatives éphémères restées sans lendemain et qui débouchaient le plus souvent sur une insoumission importante. Les diverses milices n'avaient d'ailleurs pas pour but de constituer une armée permanente. Mais le projet de constitution d’une armée de recrues est dans les esprits dès les débuts de la Révolution. Des solutions ont déjà été proposée pour remplacer les régiments étrangers soldés. Le 21 juin 1791, 100 000 volontaires de la Garde Nationale ont été versés d’office dans les régiments de ligne et le 12 décembre 1792, Dubois-Crancé avait proposé le service militaire universel et obligatoire à l’Assemblée Constituante. Le projet avait été repoussé.

Les 8 armées françaises comptent fin 1792 un effectif de 190 000 hommes face aux 375 és. C'est trop peu.


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