L'insigne en forme d'écu rappelle par ses motifs centraux que l'unité est issue d'un corps d'infanterie. La roue du Train est bien entendu présente ainsi qu'un minaret stylisé qui rappelle son implantation en Afrique du Nord.
Lors du passage au Train du 146e RI, l'unité est commandée par le Chef d'Escadron Chambreuil. Vont lui succéder en février 1957, le Chef d'escadron Norroy, puis en novembre de la même année, le Chef d'escadron Dupont, ensuite prendra le commandement le Chef d'escadron Bittard en juin 1958. Le Chef d'escadron Fossat prend le commandement en juillet 1960. C'est le chef d'escadron Casanova nommé en mars 1962 qui est chargé de la dissolution.
C'est ce dernier qui recevra les éloges du Général de division Le Masson, commandant le 23e Corps d'armée puis ceux du Général commandant supérieur des troupes en Algérie alors que l'Etat-major du Bataillon rejoint la France sur le Sidi Bel Abbès.
Le 146ème Régiment d'Infanterie est créé à Nancy le 6 juin 1956, héritier des anciens 146 qui l'ont précédé depuis 1813. http://www.kerfent.com/regiment146.htm Le 1er novembre 1956, le 587ème Bataillon du Train est créé à ALGER par changement d'appellation du 1er Bataillon du 146ème R.I.
Formation spécialisée dans la surveillance et la sécurité des communications ferroviaires, le bataillon arme 2 trains blindés, 20 draisines, 20 trains de voyageurs et 35 trains de marchandises pour tout l'Algérois. Ses compagnies s'implantent à ORLEANSVILLE, MAISON-CARREE, BLIDA, MENERVILLE. Il compte alors 700 hommes.
Dès les premiers jours de la rébellion, il est apparu opportun pour l'A.L.N. de s'en prendre à l'important réseau de chemin de fer en Algérie. Rien de plus facile que de déposer une mine, déboulonner un bout de voie ou de monter une embuscade sur ces voies. Dès les premiers attentats, le commandement décide d'interrompre le service la nuit. Mais il faut bien que la circulation des convois continue. Des miradors sont construits auprès des ouvrages d'art. Des points de surveillance sont installés sur les hauteurs mais surtout il faut procéder à l'ouverture des voies avant le passage des trains et escorter les convois.
Le 587ème Bataillon est chargé des ouvertures de voie et des escortes pour le département d'Alger, notamment pour la ligne vitale Alger-Blida-Djelfa par les gorges de la Chiffa. Les pelotons sont implantées dans les villages le long des voies. La grande majorité de l'effectif est constitué d'abord de rappelés puis d'appelés venus d'abord des Chasseurs alpins puis du Train.
Pour ouvrir la voie, on utilise une draisine du modèle standard dont le plancher est couvert de sacs de sable et le dessous et les cotés légèrement blindés. La draisine est équipée d'un poste de radio dont l'antenne flotte au vent. Devant la draisine est poussé un wagon plat chargé de sable destiné à encaisser l'explosion d'une mine éventuelle. Mais les rebelles vont vite utiliser divers systèmes de retardement pour que la mine saute uniquement au passage de la draisine, ou plus tard au passage d'un véritable convoi. Tous les matins, une équipe part avec la draisine pour ouvrir la voie sur sa section de territoire. Cette équipe entraînée par les employés de la Compagnie des Chemins de Fer Algérien est réduite à une poignée d'hommes, un brigadier/radio, un conducteur de draisine et 4 guetteurs. Mission éprouvante nerveusement à une vitesse de 10kms/h pour que les guetteurs à l'avant repèrent toute anomalie.
Parallèlement à cette ouverture de voie des équipes de quelques hommes parcourent continuellement à pied le réseau. Ces dispositifs n'empêchent pas les attentats.
En mars 1962, les missions de surveillance des voies s'arrêtent lors du Cessez le feu. Le Bataillon s'installe alors à LA TRAPPE et les quatre compagnies se voient confier la surveillance et la protection du sous-secteur et des installations portuaires d'Alger.
Embarqué le 18 aout 1962 à Alger, le Bataillon regagne la France sur le "Sidi Bel Abbès" pour être dissous à Sissonne le 31 août 1962. Les appelés ont été préalablement versés dans des Groupes de Transport.
Le Bataillon a perdu en Algérie 48 Morts pour la France, ses hommes ont reçu 44 Médailles militaires et 349 citations.