Dès l'âge de 18 ans, chaque garçon est tenu de se faire recenser, formalité rappelée par voix d'affiche qui consiste à se rendre à la mairie pour se faire inscrire sur une liste. Pour ma part formalité effectuée le 23 Janvier 1962. Pour éviter d'éventuels oublis (involontaires il va s'en dire), dans bien des mairies les employés municipaux ont déjà procédés à cette inscription.
Nous sommes convoqués ensuite, au chef
lieu de canton, au Conseil de révision.
Devant un aréopage de civils et de militaires, nous défilons
en slip, pour un examen physique superficiel. Ce qui constitue
une amélioration par rapport au passé où
c'est nus, que les postulants défilaient, attributs à
l'air. Quelle honte pour celui qui était déclaré
inapte devant tout le monde. L'exemption définitive qui
n'était pas toujours clairement expliquée ou explicable
entraînait chez les réformés une foule d'interrogation
sur leur état de santé.
Par le passé, la fin de la cérémonie donnait lieu à une beuverie collective et à un défilé en ville. Des margoulins profitaient de l'occasion pour vendre des cocardes, des rubans que certains étaient fiers d'arborer. Dans bien des cas, cette cérémonie constituait pour les jeunes hommes la première sortie de leur village, depuis le certificat d'études. En 1962, cette tradition de beuverie avait disparue, notamment en ville.
On peut considérer que le conseil de
révision marque le passage entre l'adolescence et l'âge
d'homme.
Ne disait-on pas bon pour le service, bon pour les filles.
L'attente commence pour la convocation au centre de sélection. Pour notre région c'est alors Cambrai.