![]() |
![]() |
![]() |
Par lauteur de «Une fabuleuse épopée, lIndochine française » et de « Indo-Chine, une histoire coloniale oubliée », Gérard Gilles Epain, s/lieutenant, sursitaire, appelé au GT 516 en Algérie
Préambule
Au terme des six mois de formation
à lEcole dApplication du Train de Tours, les
E.O.R promus se voyaient contraints de choisir, en fonction de
leur rang de sortie, une affectation dans les postes disponibles
de larme. La guerre dIndochine était finie,
cétait des commandements en Algérie, dans
des unités et dans des lieux alors inconnus des récipiendaires,
qui étaient offerts au choix des nouveaux sous-lieutenants
et aspirants, de la promotion Charles Péguy baptisée
depuis ce matin de février.
Javais suivi les affrontements au Tonkin, et je connaissais
par mes lectures récentes à lécole,
lexistence dun Groupe de Transport étiqueté
516, qui sétait particulièrement glorifié
sur la RC 4. Je remarquais quun poste de chef de peloton
était vacant dans ce glorieux G.T alors basé dans
lAlgérois. Pas dhésitation. Mon rang
de sortie mautorisa ce choix ; choix que je nai
pas regretté par la suite et jy terminais heureusement
mon service militaire.
Permettez moi dapporter à votre site « Le
train en AFN », au titre de la mémoire, des
informations existentielles sur lorigine et laventure
Indochinoise de lunité du Train la plus décorée,
le Groupe de Transport 516. Son rôle dans le maintien de
lordre en Algérie, tout honorable quil fut,
na rien de comparable à son engagement dans la terrible
guerre dIndochine
.oubliée par beaucoup.
Sa création et son implication dans la Libération de la France.
Unité relativement jeune,
le GT fut créé dans lurgence et le besoin,
le 1er septembre 1944, à Rivoli près dOran,
avec des tirailleurs algériens extraits dunités
supplétives. Transporté à Marseille il est
affecté en soutien à la 1ère Armée
du Général de Lattre de Tassigny, avec lequel il
servira et fera la campagne de France, les Vosges, lAlsace
et la campagne dAllemagne.
Lencadrement était métropolitain comme il
était dusage dans la coloniale avec quelques sous-officiers
algériens. Il était équipé de matériels
et déquipements en provenance des surplus américains.
Noyé dans la première armée, le groupe du
chef descadron Brandet y forgera sa devise « Servir »
(1). Le 16 août 1945, 3755 missions plus tard et 807 776
kilomètres parcourus, il est rapatrié à Marseille
pour y être dissous. Les hommes rejoignent la 3e division
dinfanterie algérienne.
Sa renaissance
Dans lIndochine occupée
par les Japonais depuis septembre 1940, les peuples de la colonie
de Cochinchine et des quatre protectorats, Annam, Tonkin, Laos
et Cambodge séveillent à lindépendance.
Le gouvernement provisoire de la France a trop tardé à
venir en aide au Gouverneur Général Decoux et aux
coloniaux qui ne se sont pas ralliés à de Gaulle,
ceci expliquant cela.
Quand Paris se réveille début 1945 à lenvie
de récupérer la Perle de lEmpire, il est déjà
trop tard. Les mauvaises décisions senchaînent,
lhistoire semballe, le Japon vaincu a remarquablement
uvré contre la France en abolissant les protectorats
et en éliminant le 9 mars 1945, les forces françaises
dIndochine. Chinois et Anglais se partagent maintenant lIndochine
sur décision de Roosevelt.
De Gaulle qui préfère revenir à la colonisation
davant guerre choisira la force à une négociation
intelligente pour la reconnaissance dindépendance
partagée avec les cinq pays. Il envoie un corps expéditionnaire
commandé par Leclerc qui arrive un mois trop tard à
Saïgon. Labsence de la France a été comblée
par un gouvernement provisoire révolutionnaire au Viêtnam.
(1) Mais quid des citations, du fanion et de linsigne de ce premier 516 ?
La reconquête militaire
débute au Sud, en Cochinchine puis en Annam, au Laos puis
au Tonkin avec une volonté de Leclerc de faire cesser laffrontement
fratricide avec les viêtnamiens et lespoir qui naît
quand il signe avec Hô Chi Minh, les accords du 6 mars 1946.
Le Haut commissaire dArgenlieu, homme de paille du général
de Gaulle, sabordera les accords Leclerc-Ho Chi Minh et la France
dune quatrième république déliquescente
va sengager, en novembre 1946, dans un terrible conflit
qui durera huit longues années entraînant la mort
de 100 000 soldats et partisans du côté franco
indochinois et sans doute cinq fois plus du côté
des communistes.
Pour mener à bien cette nouvelle guerre fratricide et assurément
évitable, la France avait besoin de moyens et de beaucoup
de soldats. Elle fera appel uniquement aux volontaires métropolitains,
africains, nord-africains et en 1947, à la Légion.
Dix huit mois après sa dissolution, le 16 février
1947, le GT 516, est reconstitué à Alger pour aller
servir en Extrême-Orient où le corps expéditionnaire
commandé par Valluy est déjà en infériorité
numérique et manque de tout. Deux compagnies, lune
constituée dAlgériens, lautre de Marocains
prélevés à la 9e DIC sont mises sur pied.
Les nouveaux tringlots, ignares, ne peuvent être instruits
que théoriquement car ils ne disposeront pas de véhicules
en Afrique du nord.
Le 20 février, parvenu à Marseille, lencadrement
du groupe devra puiser dans les stocks de matériels divers
et variés abandonnés par les troupes US pour séquiper
de GMC déjà usés par les campagnes de France
et dAllemagne. Deux maigres compagnies de transport et une
compagnie des services, hors rang, sont constituées.
Le commandement du GT est confié au chef descadron
Pellerin.
Lacheminement vers la Cochinchine débute le 6 mars
pour un peloton précurseur de la 2/516 qui embarque sur
lIle de France. Le reste du groupement embarquera le 3 avril
1947 pour Saïgon sur le Champollion et lAbbeville.
Après 28 jours de voyage, le groupe 516 découvre
le Nha Bê et Saïgon. Il sera instruit au Cap St Jacques
(Vung Tau) et participe rapidement à des missions locales
de convoyage.
Affecté au Tonkin où les affrontements sont déjà
vifs, le GT arrive le 15 juin à Haïphong, en pleine
mousson et sinstalle dans les hangars de La Cotonnière.
Les missions de transport vont se succéder localement vers
Moncay, en zone côtière, dans le calme relatif de
lété 1947. Les grandes opérations sont
programmées pour lautomne, en période sèche.
Cest un état-major de novices en Indochine qui entoure
Valluy, le successeur de Leclerc qui a été limogé.
Les matériels et équipements sont inadaptés
à la mousson et les hommes ignares pour contrer la guerre
révolutionnaire. Valluy va se battre comme il la
fait heureusement en Europe, mais
par beau temps. Il perd
ainsi six mois et va laisser le terrain au viêtminh qui
se renforce et se regroupe dans les sanctuaires que sont les calcaires
de la moyenne région, le Viêt Bac et le Dong Trieu
à lest.
Le GT aguerri sillonne RC (routes coloniales) et RP (routes provinciales),
du secteur maritime à Langson, depuis sa base de Khé
Tu (Hoành Bô) à une encablure de la baie de
Ha Long. A lusage, la compagnie chargée de ladministration
et du soutien est trop excentrée à Khé Tu.
Elle va se fondre dans les deux compagnies opérationnelles
qui deviennent autonomes et quasiment nomades tant les missions
se succèdent maintenant à cadence rapide.
Le GT 516 dans la guerre. La reconquête du Tonkin.
Après léchec
du modus vivendi, les reprises difficiles des villes de Haïphong
en novembre, Hanoï et Langson en décembre 1946, puis
Nam Dinh, ont permis de refouler les guérilleros du viêtminh
dans le delta et surtout dans les caches de la moyenne région.
En haute région, au pays Thaïs et Méos, nos
amis des minorités ethniques résistent et chassent
sans fin les intrusions des Kinhs communistes qui veulent simplanter
chez eux.
Les axes principaux de circulation que sont Haïphong-Hanoï,
la RC 5, Moncay-Langson-Dong Dang, la RC 4, Hanoï- Langson,
la RC 1 et la RC 18 Moncay à Bac Ninh deviennent à
lété 1947, les terrains cruels des jeux du
GT 516 qui transporte les hommes et ravitaille les postes disséminés
dans le pays reconquis aux communistes, encore une peau de chagrin.
A lautomne 1947, la grande bagarre de reconquête et
de pacification du Tonkin commence avec le Général
en chef Salan.
« Le mandarin » appelé au secours
du boute feu Valluy en perdition, organise, dirige et lance le
7 octobre, lopération Léa. Le GT 516 est de
la fête avec le groupement B, comme Beaufre, chargé
de récupérer lintégralité de
la RC 4 jusquà Cao Bang et de boucler la zone frontière.
Succès total.
Du 19 novembre au 14 décembre Salan lance lopération
Ceinture complémentaire qui libère un quadrilatère
stratégique Tuyên Quang- Thaï Nguyên-
Phu Lang- Vietri et la RC 3 qui relie Hanoï à Cao
Bang via Bac Khan. Le GT 516 toujours avec le groupement Beaufre
a été mis à forte contribution sur la RC
4, la future voie sacrée du Tonkin.
Dix tringlots tués et autant de blessés soldent
les deux opérations. Quarante pour cent du matériel
a été mis hors service. Les pièces de rechange
narrivent quavec parcimonie. Les mécanos désossent
et reconstituent Dodges et GMC à Langson, ville garnison,
qui est devenue leur base dentretien.
Le 24 janvier 1948, le GT 516 est cité à lordre
de la division et reçoit la croix de guerre des Théatres
dOpérations Extérieures (TOE) avec étoile
dargent pour son engagement ininterrompu sur la RC4 de Langson
à Cao Bang et sur la RC 3 de Cao Bang à Bac Khan
depuis lautomne 1947.
Mais après la reconquête des axes de circulation
utiles, il convient maintenant de les défendre. La politique
de létat-major général, faute de moyens
aériens, se polarisera sur les seuls moyens de transports
terrestres, même dans des secteurs au relief particulièrement
difficiles au long de la frontière chinoise. La bataille
des convois en zone frontière commence en 1948, quand
Mao concrétise sa victoire sur Tchang Kaï-chek. Il
va peser et apporter un soutien inépuisable aux bataillons
viêtminh qui se constituent, se forment et sentraînent
chez lui tout au long de la frontière.
La bataille des convois.
Depuis Haïphong et Khé
Tu, la zone daction du G T 516 se situe dans le secteur
maritime et sur la RC 4 jusquà la grande garnison
de Cao Bang.
Dès le 1er janvier 1948, un convoi de rapatriables venant
de Cao Bang acheminés par le GT 516 tombe dans une cruelle
embuscade au tunnel du col de Nguon Kim. Parmi les 22 morts et
les 40 blessés, les tringlots auront 12 tués et
22 blessés.
A force dembuscades et de dégagements après
embuscades, lorganisation de la défense des itinéraires
et des convois se rôde et saméliore sensiblement.
Les patrouilles douverture de route et laccompagnement
des convois par des blindés légers redonnent un
peu le moral aux convois tringlots malmenés qui auront
21 tués sur cette route en 1948 et 256 citations individuelles.
Le chef descadron Pellerin qui commandait le Train en zone
frontière est remplacé le 21 mars par son collègue
Nouque-Larrouy.
Le général Salan commandant en chef des armées
est remplacé le 15 mai par Blaizot. Celui-ci ne sentend
pas avec le Haut-commissaire Pignon. Leffort de guerre au
Tonkin nétait pas la priorité de Pignon qui
préférait sauvegarder les intérêts
des planteurs de Cochinchine dans une guerre statique des postes.
Le Tonkin et la RC 4 sont dans une situation de plus en plus exposée
face au danger chinois.
Les longs convois sont maintenus en zone frontière et deviennent
une proie facile pour les viêts.
Si les attaques sont souvent déjouées, les pertes
nombreuses incombent maintenant aux patrouilleurs et aux détachements
protecteurs des convois. Létat-major sentête.
Il invente et installe les fameux PK, les postes kilométriques
servant de sonnettes dalarme le long de la route dans les
secteurs les plus cruciaux. En octobre, larrivée
du 3/3e REI, retiré de la RC3 devenue intenable et abandonnée
aux viêts jusquà Bac Khan, sécurise
la RC4 où tous les ouvrages dart ont été
détruits et les saignées en touches de piano sur
la route se renouvellent chaque nuit rendant les temps de trajet
et lexposition aux attaques totalement démentiels.
En 1949, le conflit sintensifie encore, la guérilla
a fait place à des affrontements de bataillons. Le GT 516
participe à toutes les missions de transport générées
par les opérations en zone frontière.
La 1/516 qui servait de vivier en hommes et matériels est
dissoute administrativement en février, puis sera recréée
en octobre. Elle est remplacée sur le terrain par une compagnie
de transport légionnaire la 2/503 CTLE qui devient en janvier
1950, la 3/516, compagnie délite forte de deux cents
légionnaires.
Le général Carpentier succède à Blaizot.
Il décide en septembre 1949, au vu des pertes en hommes
et matériels sur la RC4 que Cao Bang et Dong Khé
seront désormais ravitaillés par voie aérienne.
Il oublie le rapport du général Revers qui en avril
1949 était venu en inspection et avait proposé lévacuation
des postes les plus exposés de la zone frontière.
Ce qui avait été entériné.
En décembre, les troupes nationalistes chinoises battues
et repoussées arrivent de Chine par milliers à Dong
Dang. Une fois désarmés, huit cent mille chinois
sont acheminés vers Tiên Yên et Haïphong.
Beaucoup le sont par les tringlots du GT 516.
En 1950 le conflit dindépendance est devenu un conflit
mondial lié à la guerre froide.
En avril et mai 1950, les 2e et 3e/516 sont appelées dans
le massif du Dong Trieu pour lopération
« Parpaing ».
Les attaques viêtminh se multiplient sur les convois. Le
4 mars au nord de Khé Tu, le 25 avril à Lung Phaï,
le 3 juin vers Na Cham et le 3 septembre à nouveau au col
de Lung Phaï, qui sera la plus tragique attaque avec 52 véhicules
détruits sur trois kilomètres. Le 16 septembre un
peloton de la 3/516 est attaqué avant Na Cham. Le 2 octobre,
cest entre Na Cham et Lung Vaï que la première
rame du convoi fractionné en rames de dix véhicules
circulant à dix minutes dintervalle tombe dans lembuscade
qui détruira deux blindés de protection et six GMC.
Un tué et deux disparus seront comptabilisés pour
le GT 516 parmi les soixante quatre soldats tués et disparus.
Dong Khé pris, puis repris, tombe définitivement
aux mains viêts le 18 septembre.
Début octobre, le généchef Carpentier saffole
et décide dévacuer en hâte Cao Bang.
Les opérations « Tiznit et Thérèse »,
opérations de rétraction délicates, sont
montées sans précautions ni intelligence par le
colonel Constans, chef de la zone frontière depuis son
repaire de Langson.
Il va contribuer largement à la tragédie qui sen
suivra, la perte en douze jours de sept bataillons et la première
grande défaite du corps expéditionnaire en Indochine.
Le 18 octobre, pris de panique, il ordonne lévacuation
de Langson, garnison assurément imprenable et nullement
menacée.
Abandonnant un butin incroyable, de quoi équiper deux divisions
viêtminh en armement et impedimenta, Langson est livrée
au vietminh comme That Khé, Na Cham et Dong Dang sans que
ces garnisons ne soient menacées sur lheure dune
offensive générale du viêtminh, tout heureux
de récupérer sans combat des villes stratégiques
et une prise de guerre incroyable.
Le GT 516 sera de tous les convois de rétraction. Ses véhicules
seront partout sous les déluges de la mousson et les attaques
communistes. Il faudra ensuite une douzaine de jours aux trois
compagnies pour réussir à se regrouper à
leur ancienne base de Khê Tu.
Après avoir contribué à la conquête
avec Salan de la RC 4, après avoir lutté pour sy
maintenir, le GT 516 contraint et forcé par la stratégie
Carpentier, la quitte pour de nouvelles missions qui seront désormais
dans la peau de chagrin que constitue le delta du fleuve Rouge,
encore tenu par les Français.
La 1 / 516 revient à Khê Tu, létat-major
et la 2/516 sinstalle à Haïphong, la 3/516 à
Khê Sat et à Nam Dinh.
Cité une nouvelle fois à lordre de la division
pour les 211 missions accomplies en zones particulièrement
difficiles et dangereuses depuis le 1er janvier 1950, le GT sera
aussi distingué
pour sa contribution à lévacuation
des postes avancés
.y compris Langson.
Cette seconde citation comporte lattribution de la croix
de guerre des TOE avec étoile dargent.
1951. Le roi Jean et la réorganisation du GT 516
Dès son arrivée
le 17 décembre 1950, le général de Lattre
purge le corps expéditionnaire de tous les acteurs de la
défaite et reprend fermement les combattants en main. « Désormais,
mes petits, vous serez commandés ». Avec Salan
comme patron opérationnel de ses troupes, il reconstruit,
réorganise et renforce les unités avec maintenant
laide logistique des Etats-Unis. Le matériel arrive,
même du matériel inadéquat au terrain dIndochine !
Le GT 516, qui sest couvert de gloire na rien à
craindre des foudres « delattriennes ».
La 1/516 est honorée et devient la 2/CTQG, compagnie de
transport du quartier général, installée
à Sept Pagodes le 15 février 1951.
La 2/516 se renforce dun peloton fluvial de 8 LCM avec servants
indochinois. Elle est basée à la verrerie de Haïphong.
La 3 /516 est toujours à Khê Sat.
En octobre, la 1/516 renaît avec le quatrième peloton
de la 2/516.
Durant lannée 1951, les missions senchaînent
au gré des opérations. Ce sera Vinh Yên, le
Dong Trieu, Méduse, Reptile, la bataille du Day, Citron,
Mandarine, Amande, Tulipe, Lotus et la reprise de Hoa Binh.
Une troisième citation à lordre de larmée
avec attribution de la croix de guerre des TOE et étoile
de vermeil vient récompenser le GT 516.
De 1952 à la fin de 1953, cest laction ininterrompue dans le delta.
Le GT participe à la
bataille de Hoa Binh et son évacuation fin février,
la bataille de la RC6 et de la rivière Noire. Les opérations
terrestres et fluviales se succèdent sans fin, Amphibie,
Mercure, Dromadaire, Boléro, Lorraine et Bretagne en 1952.
De Lattre avait exigé le jaunissement de larmée
et lengagement de Bao Daï dans le conflit qui était
désormais vietnamien depuis lindépendance.
Des renforts viêtnamiens viendront tardivement.
Le GT 516 composé surtout de conducteurs maghrébins
possède maintenant sa 3e compagnie constituée de
trois pelotons de viêtnamiens fidèles à Bao
Daï.
Durant le premier semestre 1953, lactivité du GT
516 restera en priorité dans le delta du fleuve Rouge.
Aux opérations Artois, Normandie, Nice et Corse et Hautes
Alpes sajouteront Brochet, Claude, Mouette, Buffle et Gerfaut.
Le 28 mai 1953, Navarre succède à Salan, mis à
lindex par Coste Floret pour son immobilisme. Il avait
succédé au général de Lattre parti
en France pour mourir et ne cessait de réclamer des renforts.
Les structures du groupe vont se modifier avec le nouvel arrivant.
La 1/516 est dissoute le 31 juillet. Le peloton fluvial de la
2/516 rejoint le GT 515 et la 3/516 récupère un
peloton fluvial, le 1er septembre. Enfin la 3/516 perd ses légionnaires
rappelés au 3è REI, remplacés par des viêtnamiens.
Le 516 est cité une quatrième fois à lordre
de larmée avec palme, le 15 juillet et la 3/516 CTLE
avait été citée le 31 janvier, à lordre
du corps darmée avec attribution de la croix de guerre
des TOE avec étoile de vermeil.
Les derniers combats et le repli du Tonkin.
De janvier à mars 1954,
le groupe transporte, hommes, engins et impedimenta dans le delta
puis lapprovisionnement des avitailleurs vers Diên
Biên Phu jusquà la chute du camp retranché.
Isabelle, le dernier bastion, se rend le 8 mai à 1 heure
du matin.
Après la chute de DBP, le GT 516 sera chargé de
lévacuations des dépôts stratégiques
prescrits par Cogny, puis à lévacuation des
forces françaises, vietnamiennes et des civils du delta
vers Hanoï puis vers Haïphong, une fois sécurisé
laxe stratégique de repli qui est la RC 5.
Le second semestre 1954 sera occupé à rapatrier
les unités, les catholiques, les minoritaires et les partisans
qui fuyaient le communisme. En septembre, le peloton fluvial a
mission de récupérer les 10754 prisonniers de lunion
française, les survivants rescapés du goulag libérés
parcimonieusement à Vietri (1).
Le 24 janvier 1955 le GT 516 fait ses adieux au Tonkin. Embarqué
pour Saïgon, il sinstalle à Baria tout près
de Vung Tau, le Cap St Jacques, où les hommes vont souffler
et se reposer
au soleil.
Les dernières missions locales assurées, véhicules
remis en état, le groupe est rapatrié en Afrique
du Nord, sa terre dorigine et celle de beaucoup de ses hommes
survivants.
(1) Sur 46383 prisonniers du corps expéditionnaire et des forces indochinoises, les communistes ne libèreront que 10754 soldats, tous les autres ne reviendront pas des camps de la mort lente.
Du 22 au 28 septembre les matériels
sont embarqués sur le Montbéliard, lAtlantique
et le St Nazaire. Le 28, les hommes montent à bord de lAthos
II à destination dAlger.
Le 19 octobre, alors que le groupe est encore en mer, il reçoit
une ultime citation, la seconde à lordre de larmée,
croix de guerre des TOE avec palme, elle couvre les années
1953 et 1954.
La fourragère spéciale aux couleurs du ruban de
la croix de guerre des TOE, ultime récompense acquise au
Vietnam par le GT 516, ne lui parviendra que le 25 juillet 1956
clôturant les honneurs.
Gloria victis.
Cen était bien fini de la guerre dIndochine
pour la France malmenée. La guerre américaine du
Viêtnam se profilait déjà avec une réserve
insoupçonnée dhorreurs et nos chers politiciens
allaient nous offrir un bis repetita en Algérie comme si
leurs erreurs passées avaient été gommées
comme par miracle !
Après un bref séjour dans lAlgérois,
le GT 516 rejoint le Maroc par la voie ferrée. En novembre
1955 il sinstalle au camp Lyautey dAin el Harouda
près de Casablanca.
En août 1958, il est rappelé aux missions du maintien de lordre en Algérie et ses compagnies sont dispatchées dans des fermes européennes de la plaine de la Mitidja.
![]() |
![]() |
![]() |
Tringlots en Algérie | |
Unités du Train en Afrique du Nord |