Pour les opérations militaires extérieures du Second Empire, les escadrons d'Afrique du Nord fournissent une grande partie des moyens mis en oeuvre par le Train des Equipages.
La majeure partie des 1er, 3ème Escadrons du Train prennent la mer pour la Crimée. Viendront de métropole les 4ème, 5ème et 6ème Escadrons. Le total des effectifs du Train en Crimée atteint 10600 officiers et Tringlots en 16 compagnies montées, 10 compagnies légères et 10 compagnies d'auxiliaires. Le commandement est assuré par le Général Soleille qui "coiffe" l'Artillerie et le Train. Les conditions climatiques sont particulièrement pénibles, les soldats souffrent autant de la maladie que de l'ennemi russe.
Aux batailles de l'Alma, d'Inkermann, le 3ème Escadron pousse ses mulets, cacolets et litières jusque sous le feu ennemi pour relever les blessés.
Les 1er et 5ème Escadrons accomplissent la même mission au Carénage et au Mamelon vert.
Nous retrouvons trois escadrons (1er, 3ème et 5ème) à La Tchernaïa où ils subissent de lourdes pertes.
A Sébastopol le 8 septembre 1855, dès le signal de l'assaut, tous les escadrons sont présents pour relever les blessés. Dans un dédale de tranchées boueuses, les Tringlots ramassent et transportent plusieurs milliers de blessés russes et français sous le feu de l'artillerie russe.
Au moment où le Corps expéditionnaire allié quitte la Crimée, les Tringlots ont perdu 1 913 morts dans cette campagne de 3 ans (un homme sur cinq).
Les escadrons d'Afrique du Nord prennent le chemin de l'Italie avec les escadrons de métropole. La guerre franco-piémontaise contre l'Autriche mobilise les meilleures unités de l'Armée Française. Les cinq escadrons se retrouvent à Magenta et à Solférino où ils sont chargés de ramasser les blessés sur le champ de bataille. Les deux batailles sont des "boucheries". La tâche des Tringlots est immense, à Solferino on relève 22000 blessés des deux camps. Le Suisse Henri Dunant ému par le sort des blessés commence ce jour là son action qui va mener à la création de la Croix Rouge.
Il semblerait que pour cette campagne, seul le 5e Escadron de métropole fournisse des éléments du Train au corps expéditionnaire franco-anglais. Pour l'expédition de Conchinchine, c'est le même escadron sur le chemin du retour de Chine qui fournit le Train.
En 1860, deux compagnies légères des 2ème et 3ème Escadrons embarquent à Oran en destination du Moyen-Orient. Débarquées à Beyrouth en août 1860, les troupes françaises ne rencontrent que ruines et désolations. Depuis près de 4 mois que les massacres ont eu lieu, les cadavres gisent épars sans sépulture. Les colonnes françaises s'enfoncent vers l'intérieur du pays dans les régions de Bey-Eddin et Kal-Elias. Pour éviter toute épidémie, les soldats campent en pleine campagne loin de toute habitation. Leurs principales missions est d'assainir les lieux habités et de s'astreindee à des corvées de salubrité où plus d'un soldat perdra la vie. Les deux compagnies du Train reviennent à leurs garnisons en juin 1861.
Le 6 décembre 1860, un détachement du 2ème Escadron embarque à Oran à destination du Sénégal (lieutenant-colonel Combalot et une centaine d'hommes). Le détachement est versé dans l'Infanterie Coloniale. Au sein de la colonne Faidherbe, le détachement acccompagne la Coloniale dans les opérations du Gayor puis Benou-Mboro puis Mbidjen. Le détachement participe à la pacification de toute la région. Le 12 janvier 1861, avec le Génie, les Tringlots installent le poste de Lompou. Le 5 février, nouvelle opération dans la Casamance (lieutenant-colonel Pinet-Laprade). Avec ses mulets, le détachement participe aux combats de Sandinieri et entre à Dioudoubou et Bombadiou. Le détachement rentre en Algérie le 27 mai 1861 avec une Légion d'honneur et une médaille militaire.
Après l'Algérie, la Crimée, l'Italie, la Syrie, le Sénégal, le Train va prendre la direction du Mexique. Le Train d'Afrique du Nord est très présent dans cette campagne du Mexique sous la forme de compagnies légères ou de compagnies bis détachées des 2ème et 3ème Escadrons. Des compagnies issues des 4ème et 5ème Escadrons de métropole sont également de l'aventure. Car il s'agit réellement d'une folle aventure, mal préparée, mal organisée, mal commandée.
Si mal préparée que les 100 premiers Tringlots qui débarquent à la mi-janvier 1862 n'ont ni chevaux, ni mulets. Quand la brigade de Lorencez débarque avec plusieurs compagnies du Train, les soldats n'ont toujours pas de chevaux, ni de voitures. Le navire qui les contient parti de Cherbourg le 28 janvier 1861 arrive le 6 mars. Heureusement, l'intendant général du corps expéditionnaire a pu faire acheter 230 chariots mexicains qui ont permis de faire sortir le corps expéditionnaire de Vera-Cruz vers Orizaba où il se rassemble. Quitter Vera Cruz a été le premier objectif des troupes car dans cette ville sévi une épidémie de vomito-négro (une forme de la fièvre jaune) qui a déjà tué de nombreux soldats.
Il serait vain pour cette campagne de citer toutes les missions du Train. Sachons simplement qu'il a été de tous les combats et de toutes les colonnes.
Citons simplement : La 3ème compagnie bis du 2ème Escadron est de la marche sur Quérétaro en octobre 1863, du siège d'Oajaca en février 1865, des combats d'Etla et de Dajar en février 1865, de la colonne de Chihuahua et du Sinaloa en avril 1865.
Le 3ème Escadron avec la 1ère Compagnie Légère, la 1ère Légère bis et la 2ème bis participe aux combats de San-Lorenzo les 8 et 9 mai 1863. L'Escadron est présent à la prise de Puebla le 17 mai 1863 avec sa 1ère Compagnie et sa 2ème Compagnie bis. Les Tringlots du 3ème Escadron font le coup de feu à Nochiztlan le 13 mai 1864, puis à San-Antonio le 10 août 1864. La 2ème Compagnie bis dégage une compagnie du Bataillon d'Afrique encerclée dans l'église d'Oajaca. L'Escadron participe encore à la pacification dans le Sinaloa et à Tancasnéqui. La 1ère Compagnie bis est citée à l'ordre de la division.
Le 3ème Escadron se distingue encore au combat de Mazatlan en mars 1866. Ses Tringlots culbutent les cavaliers mexicains qui harcèlent un convoi de blessés et sauvent l'arrière-garde du convoi.
Les autres Escadrons de métrople ne sont pas en reste et se distinguent également dans cette campagne.
Les derniers soldats du Corps expéditionnaires français rembarquent en février 1867. Les survivants reviennent dans leurs garnisons d'Algérie et de métropole.
Le 28 janvier 1869, les Cinq Escadrons du Train sont dissous et remplacés par des Régiments avec des Compagnies détachées en Afrique du Nord.
A partir de cette date, le Train en Algérie est constitué de 24 compagnies détachées des nouveaux Régiments : 8 compagnies du 1er Régiment de Vernon, 8 compagnies du 2ème Régiment d'Alger, 8 compagnies du 3ème Régiment de Châteauroux.
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