La Guerre continue.

A Paris, la nouvelle du désastre de Sedan arrive le 2 septembre aux ministres. Personne ne veut y croire. Pourtant les mots de l'Empereur sont clairs : "L'armée est défaite et captive ; n'ayant pu me faire tuer au milieu de mes soldats, j'ai dû me constituer prisonnier pour sauver l'armée. Signé Napoléon"

Le 4 septembre, le peuple de Paris et les Gardes nationaux envahissent le Palais-Bourbon. Léon Gambetta, à la tribune proclame la chute du régime impérial. Accompagné de Jules Favre et de Jules Ferry, il se rend à l'Hôtel de Ville et proclame la République avec constitution d' un gouvernement provisoire, sous la direction du gl Trochu. C'est un gouvernement de défense nationale, qui ordonne la résistance à outrance. Mais déjà dans certains quartiers de Paris flotte le drapeau rouge. Les aigles du pouvoir impérial sont promptement décrochés.

Pendant ce temps, l’Armée Bazaine, elle aussi marche et combat. A Saint Privat, (ou bataille de Gravelotte 18 août 1870), 120 000 Français et 500 canons s’opposent à 200 000 Prussiens et 700 canons. Von Moltke a concentré ses troupes pour en finir avec l'Armée du Rhin, numériquement inférieure.

Les troupes françaises sont positionnées sur un terrain favorable à la défensive avec des élévations qui surplombent les seuls axes d'attaque possible. Néanmoins, le flanc le plus exposé, celui de droite, est tenu par le seul VI° corps du gl Canrobert. Quant aux réserves, elles sont placées très en arrière vers l'aile gauche. Les Prussiens se déploient face aux positions françaises dans la matinée du 18 août suivant leur plan. Bien visibles, elles ne suscitent cependant aucune réaction française alors que von Moltke prend le risque d'une bataille à fronts renversés en attaquant par le sud-ouest. En début d'après-midi, son IXe corps attaque le VI° corps français avec le soutien de la Garde. Faute de bien avoir apprécié la ligne de défense française, les assaillants sont contraints à une marche de flanc et se retrouvent dans une situation précaire avec une artillerie menacée de destruction.

Sur l'aile gauche, von Steinmetz lance sa Ière armée à l'attaque en contradiction avec les ordres de von Moltke. A deux reprises, les Français les repoussent avec de lourdes pertes. Puis les deux corps engagés sont dispersés par la contre-attaque française. Von Moltke doit engager ses dernières réserves pour empêcher une percée française qui menacerait ses lignes de communication.

La IIe armée prussienne poursuit son attaque sur le VI° corps français. La Garde prussienne se fait massacrer par une attaque trop précoce sur Saint-Privat (Gravelotte). Cependant les positions françaises sont écrasées par l'artillerie ennemie. Le gl Canrobert ne reçoit aucun renfort malgré ses demandes répétées auprès du maréchal Bazaine. En fin d'après-midi, le XII° corps saxon réussit à déborder l’aile droite. Le VI° corps doit se replier malgré une résistance héroïque. Le IV° corps placé sur sa gauche se trouve alors exposé et recule lui aussi.

Le gl Bourbaki envoie les unités de la Garde impériale (une division et deux batteries). Elles permettent seulement de couvrir le repli qui s'effectue en bon ordre. Alors que les derniers combats cessent dans les premières heures de la nuit, von Moltke pense avoir perdu la bataille, ignorant le succès tardif du XII° corps saxon. Malgré la supériorité de son artillerie, ses troupes ont subi des pertes terribles, bien supérieures à celles des Français dont le front semble intact. Bazaine quand à lui a perdu l'occasion de remporter une victoire peut-être décisive. Il choisit de se laisser assiéger dans Metz. Les rescapés du 9e Chasseurs et des 4e, 10e et 12e Régiments d’Infanterie de Ligne couvrent la retraite, 10 400 Prussiens restent sur le terrain.

L’Armée Bazaine de retraite en retraite se retranche dans Metz. Des rapports troubles s’établissent entre le Maréchal et le prince Frédéric-Charles de Prusse. Quelles promesses ont été faites ? Malgré les ordres reçus de Paris de rejoindre Mac Mahon ou de rallier Paris, Bazaine qui dispose désormais de 180 000 hommes capitule le 27 octobre, avec toute son armée, sans rien tenter. Bazaine sera jugé, dégradé et gracié. Strasbourg est prise le 30 octobre. Toutes les autres places fortes se rendent l’une après l’autre après une résistance héroïque de leurs défenseurs. Seules les places de Belfort et de Bitche résisteront jusqu’à la paix. Belfort ne cédera que le 16 février 1871, sur ordre du gouvernement républicain français, après 3 mois et demi de combats et 73 jours de bombardement intensif.

L’Armée prussienne déferle sur la France maintenant qu’il n’y a plus rien pour l’arrêter. En quelques étapes, elle est aux portes de Paris le 16 septembre. L’ennemi craint cette ville entourée de bastions, protégée par 15 forts et 6 redoutes. Aussi, c’est un siège méthodique qui commence. Pontoise, Brie-Comte-Robert, Villeneuve-Saint-Georges sont occupés. La Seine est franchie et les Prussiens font leur jonction sous Versailles où s'installe leur haut-commandement. Les Prussiens décident d'amener la reddition de Paris par la famine. Partagée par la population civile, la famine va se révéler plus terrible que les combats. La population et les soldats vont connaitre des conditions de vie épouvantables. L'hiver est terriblement froid. Plus rien n'entre dans Paris bloqué dans ses remparts. A la fin du siège, on aura brulé tout ce qui pouvait apporter un peu de chaleur. On aura mangé de tout, les chiens et les chats, les animaux du zoo, des rats. Par contre, les stocks de vin et d'alcool ont permis de boire tant qu'on a voulu. Paris ne peut communiquer avec la province que par pigeons voyageurs et par ballons.

Le gl Trochu, gouverneur militaire de Paris dispose du XIII° corps d'armée (gl Vinoy) qui vient de s'échapper de Sedan, de 7 régiments d'infanterie, de 10 régiments de cavalerie, de 15 000 marins avec 200 canons, 12 000 gendarmes, 135 000 gardes mobiles, 330 000 gardes nationaux de Paris (à l'encadrement élu), en tout 500 000 hommes. Mais le manque de cadres instruits de la chose militaire est évident. Mobiles et Gardes nationaux ont élus leurs chefs et si les Mobiles sont entrainés, il n'en est pas de même des Gardes Nationaux de Paris à l'entrainement insuffisant.

Le peuple de Paris réclame la guerre à outrance, alors l'État-major n'hésite pas, pour l’éprouver, à jeter dans des sorties mal ou pas préparées cette armée populaire qui fait peur. 19 septembre, 26 000 hommes et 70 canons (gl Ducrot) sortent de Paris en direction de Villacoublay, du Petit-Bicêtre et de Verrières-le-Buisson. Bien vite, c'est un désastre, l'artillerie prussienne bien dissimulée frappent dans les jeunes recrues d'une unité de zouaves. C'est la débandade. La cavalerie tente de protéger la retraite. Les rescapés de Sedan, Carabiniers, Lanciers, Chasseurs d'Afrique, Dragons et Gendarmes réunis dans une seule unité chargent en vain. Les bataillons d'infanterie refluent en désordre sur les forts de la ceinture. Les Prussiens en profitent pour occuper les hauteurs de Chatillon, Clamart et Meudon.

Le 23 septembre à Pierrefite, le 30 septembre à Chevilly-la-Rue et à Thiais, le 13 octobre à Bagneux, le 21 octobre à La Malmaison, les 28, 29 et 30 octobre au Bourget, les 29 et 30 novembre à Champigny-sur-Marne, à Choisy et à Épinay-sur-Seine, et à nouveau le 21 décembre au Bourget, les Français attaquent. Chaque offensive dure quelques heures, mais laisse dernière elle son cortège de morts et de blessés. Ces blessés que les services de santé sont incapables de "traiter" tous. Les plus chanceux sont rapatriés sur Paris où à l'Hotel-Dieu, à la Salpêtrière, on s'efforce de les sauver. Des "portés disparus" isolés, perdus, arrivent par des chemins détournés à rejoindre l'abri illusoire des remparts. Les combats du Bourget d'octobre sont révélateurs de la manière de mener les combats. Le 28 octobre à 08H00, le gl Carré de Bellemare fait sortir 300 francs-tireurs qui s'emparent du Bourget tenu par une compagnie de la Garde Royale Prussienne. Dans la journée du 29, les Prussiens contre-attaquent en force. Quatre compagnies de Mobiles puis deux bataillons de ligne ont réussis à rejoindre les Francs-tireurs. Les Prussiens sont repoussés. Cest l' enthousiasme à Paris. Le 30 octobre, 15 000 Prussiens attaquent les 3 000 hommes qui défendent le Bourget. Les derniers défenseurs succombent vers midi. Ils ont espéré en vain de nouveaux renforts.

Une délégation du gouvernement, qui siège à Tours avec Gambetta (échappé par ballon de Paris), organise fébrilement des armées pour délivrer la capitale. On compte également sur Bazaine, mais il a capitulé le 27 octobre, livrant à l'ennemi une armée intacte de 180 000 hommes et 1 500 canons. La IIe armée allemande est ainsi libérée et elle se porte au-devant des armées de la Loire. L’Armée de l'Est, qui marche sur Belfort avec l'intention de couper ensuite les communications des Prussiens est arrêtée le 17 janvier à Héricourt. Une Armée du Nord tente de se constituer. Formée de gardes mobiles, de compagnies de dépôt, de rescapés de Sedan et de Metz, des recrues de la dernière heure, cette armée tente de conserver Amiens, en vain. Elle retraite vers Arras. Ce qui permet aux Prussiens d’atteindre Rouen. Victoire à Bapaume pourtant par cette armée de 40 000 hommes qui est ensuite défaite à Saint Quentin. La route de Paris est coupée. La garnison de La Fère résiste à 48 heures de bombardement et cède le 26 novembre. Tous ces combats ne sont que des combats d’arrière-garde, les Prussiens sont trop nombreux.

A Paris, l'offensive du 29 novembre a pour but de faire la jonction avec l'armée de la Loire. 100 000 hommes (gl Ducrot) et 400 canons attaquent au sud-est de Paris. La traversée de la Marne effectuée, ils marchent vers Champigny atteint sans trop de problèmes. Mais le 1er décembre, les Prussiens recoivent de nombreux renforts. Les charges des Français à la baionnette sont brisées par le feu de l'ennemi. Le 3 décembre, Ducrot ordonne la retraite. Les survivants rentrent dans Paris.

A Paris, une dernière offensive a lieu le 19 janvier 1871 avec 100 000 hommes contre l'artillerie prussienne de Montretout et Buzenval. C'est un certain succès avec la prise de la redoute de Montretout, mais comme toujours on perd du temps à se regrouper. Trochu une nouvelle fois commande la retraite. Cette dernière offensive a fait 4 070 morts et blessés. La Garde nationale crie à la trahison, Trochu démissionne au profit de Vinoy.


Champigny

A partir du 5 janvier des pièces de gros calibre bombardent Paris. 10 000 obus sont tirés, faisant 395 morts et détruisant près de 200 immeubles. Les gardes nationaux, à l'instigation des comités de vigilance, demandent la déchéance du gouvernement du 4 septembre aux cris de " Vive la Commune ! "

Le 7 janvier, L'affiche rouge, rédigée en partie par Jules Vallès au nom du comité des vingt arrondissements, réclame une attaque en masse, la réquisition générale, le rationnement gratuit, la punition des traitres, l'éducation pour tous, l'outil à l'ouvrier, la terre aux paysans et le gouvernement du peuple. Le 22 janvier, des gardes nationaux investissent l'Hôtel de Ville, réclamant la guerre à outrance. Les mobiles bretons tirent sur la foule (6 morts).
Le 23 janvier, Jules Favre prend le chemin de Versailles pour négocier avec Bismarck. Le 26 janvier, un armistice est signé, prenant effet le 28 et valable pour 21 jours renouvelables.
Le 29 janvier, les conditions de l'armistice sont placardées dans Paris : désarmement et occupation des forts, paiement de deux cents millions en quinze jours. Des élections doivent avoir lieu dans les 3 semaines pour qu'une assemblée ratifie le texte de l'armistice. Du scrutin sort une assemblée monarchiste, favorable à la paix quel qu'en soit le prix.

27 Janvier 1871, le siège de Paris est levé. Il a duré 135 jours. La Garde Nationale de Paris garde ses armes. Si les Gardes Nationaux des quartiers chics rentrent chez eux, les autres, ceux des quartiers populaires sont en colère et restent sous les armes.
Le 1er mars, l'assemblée ratifie le traité au grand théâtre de Bordeaux. La France devra payer un tribut de cinq milliards, abandonner l'Alsace, moins Belfort, et le tiers de la Lorraine. Le 1er mars, un contingent symbolique de 30 000 Prussiens entre dans Paris rive droite. Vinoy a retiré les troupes régulières rive gauche. Les Gardes Nationaux eux sont sur les deux rives. Mais il n'y aura pas de friction avec les Prussiens qui se font très "discrets". Le 4 mars, les Prussiens repartent. Ils vont rester aux alentours de Paris d'où ils vont assister au drame de la Commune. Ils vont jouer un rôle passif non négligeable.

Pour quelque uns, l’espoir a subsisté de continuer le combat. Le préfet de l’Aisne, par exemple, organise des conseils de révision et parcoure les communes pour recruter des troupes. Il les loge dans les chefs lieux de canton. Il recrute ainsi beaucoup d’hommes mais peu de soldats expérimentés qui de plus sont mal chaussés et mal vêtus. Les francs-tireurs continuent le combat. Ils coupent des voies ferrées, tirent sur des isolés, ce qui entraîne des représailles.

L’Armée de la Loire a eu plus de succès. Fin septembre, l'Armée de la Loire n'est encore qu'à l'état de noyau, elle comprend 30 000 hommes commandés par le gl de la Motte-Rouge. C’est l’ancien XV° corps reconstitué avec des troupes venues d'Algérie. Ses objectifs : effectuer des reconnaissances dans la direction de Paris.
Pour le contrer, l'État-major prussien détache une partie de sa III° armée (Ie corps Bavarois plus les 17e et 22e Divisions d'infanterie et les 2e, 4e, 6e Divisions de cavalerie ; soit 60 000 fantassins, 15 500 cavaliers et 320 canons) placée sous les ordres du grand-duc de Mecklembourg-Schwerin. Le premier combat sur le front de la Loire s'engage à Artenay les 10 et 11 octobre, où les Français sont battus. L'ennemi occupe alors Orléans. Le 13 octobre, Gambetta remplace le gl de la Motte-Rouge, par le gl d'Aurelle de Paladines. Puis il ajoute au XV° corps, le XVI° corps du gl Chanzy formés au camp de Salbris. Cette première armée de la Loire comprend 90 000 hommes commandés par d'Aurelle de Paladines.
Le général rétablit la discipline, difficile dans cette armée non régulière, en appliquant le décret du 2 octobre, qui accélère les procédures de jugement et qui permet de fusiller l'accusé le lendemain matin. L'Armée de la Loire est battue à Châteaudun le 18 octobre. Mais le 9 novembre, elle bat les Prussiens à Coulmiers et reprend Orléans abandonné.
Frédéric-Charles, quitte Metz qui vient de capituler, et amène à marche forcée le renfort de la IIe armée allemande. Le 27 novembre, les Français sont battus à Beaune-la-Rolande.
Fin novembre, la "première armée" de la Loire, se renforce. Elle comprend 350 000 hommes, mais seulement 200 000 en état de combattre toujours commandés par d'Aurelle de Paladines. Les XV°, XVI°, XVII°, XVIII°, XIX°, XX° et XXI° corps vont tenter de sauver ce qui peut encore l’être. Les 2 et 3 décembre, le gl de Sonis, à la tête des vaillants volontaires de l'Ouest, est battu à Loigny. L'Armée de la Loire se retrouve alors coupée en deux : la partie Est, commandée par Bourbaki, se replie à Bourges ; Chanzy prend la tête de la partie ouest, qu'on appellera la 2ème Armée de la Loire, et marche sur Vendôme. Elle ne comprend plus que 120 000 hommes
(d'Aurelle de Paladines jugé trop peu offensif a été renvoyé).
Le 5 décembre, les Allemands réoccupent Orléans sans combattre. Chanzy est battu par Frédéric-Charles à Beaugency (appelée aussi bataille de Villorceau) le 10 décembre, et se replie sur le Mans le 19 décembre.
Le 12 janvier, l’Armée de la Loire est battue au Mans. Réduite à 20 000 hommes, la 2ème armée de la Loire se replie sur Laval, où les Prussiens épuisés ne la poursuivent pas. Chanzy réussit à reformer de nouveau son armée sur la Mayenne, et reprend Blois le 27 janvier. L'Armée de la Loire est dissoute par l'armistice du 28 janvier.

Vaincue à Loigny le 3 décembre, nous l’avons vu, l'Armée de la Loire a été coupée en deux. Chanzy a prit la tête de la partie ouest, qu'on appelle la 2ème armée de la Loire; la partie Est, commandée par Bourbaki, se replie sur Bourges. On l’appellera l’Armée de l'Est, formée de 130 000 hommes peu entraînés. Elle comprend les XV°, XVIII°, XX°, XXIV° corps et la division indépendante de Cremer. Gambetta fait transférer les troupes en chemin de fer vers l'est, pour couper les lignes de ravitaillement prussiennes, ce qui les obligerait à lever le siège de Paris, et débloquer Belfort assiégé où résiste toujours Denfert-Rochereau. L'armée de l'Est part de Bourges vers Nuits en chemin de fer. Mais Strasbourg capitule, le détachement de la IIIe armée, commandé par Werder, qui assurait le siège se retrouve donc libre, et vient contrer l'Armée de l'est. L'Armée de l'Est combat à Nuits le 19 décembre, et à Villersexel le 9 janvier, où elle est victorieuse face à l'armée de Werder. Du 15 au 17 janvier, les Français sont battus à Héricourt soit à seulement 15 km de Belfort. Épuisés, ils essaient de se replier sur Besançon, mais la Ie armée allemande arrivant de Normandie vient renforcer Werder. Ensemble, elles coupent la retraite de l'Armée de l'est, l'acculant à la frontière Suisse. Le 28 janvier, le gouvernement ordonne à Gambetta de faire exécuter l'armistice en province, mais oublie de mentionner l'exception du front est ! L'Armée de l'est, surprise, est attaquée et décimée (alors que ses chefs croyaient la guerre finie). Bourbaki ayant tenté de se suicider, est remplacé par le gl Clinchant qui négocie avec la Suisse, l'entrée des débris de l'armée de l'Est dans ce pays neutre où tous ses soldats sont internés. Tous les combats cessent le 13 février.


L’armée Bourbaki

Garibaldi a offert ses services à la République et la France. Les autorités françaises se trouvent dans l'embarras face à l'offre de renforts de Garibaldi et de sa troupe de "chemises rouges"; le 8 octobre, il est décidé de ne pas l'incorporer dans l'armée régulière et de lui attribuer une statut équivalent aux corps francs dans une "Armée des Vosges" qui se replie sur Besançon et capitule à Dijon le 31 octobre.

La Marine avec ses 400 navires était la seule partie de l’armée qui était plus ou moins préparée. On ne lui demandera rien. Elle n’a pas engagée d’action importante qui aurait pu peser sur le cours de la guerre. Elle organise un blocus sur les côtes d’Allemagne mais n‘entre pas en Baltique, le Danemark s'y opposant. Le 14 juillet, l'escadre appareille de Cherbourg (amiral Bouet-Willaumez) avec cinq frégates cuirassées, deux corvettes et quelques avisos dans l'improvisation totale avec des ouvriers à bord que l'on va débarquer à Dunkerque. Le 8 août, la flotte de Méditerranée quitte à son tour Cherbourg avec six frégates et une corvette cuirassée. La flotte réunie va croiser en Mer du Nord jusqu'au 12 septembre, puis rentre à Cherbourg. Le 6 octobre une partie de la flotte reprend la mer pour tenir un blocus des côtes prussiennes de la Mer du Nord. Le blocus sera levé le 20 octobre. Les navires français n'ont capturé que 17 petits bâtiments.  La seule présence de la flotte française aura cependant bloqué sur les côtes de la Mer du Nord 100 000 soldats prussiens. La surveillance de la Manche et du Pas de Calais se poursuit tout au long de la guerre. Une seconde escadre surveille les cotes d'Algérie. Avec l'avance prussienne, le blocus est rétabli sur les côtes de la Manche notamment au large de Fécamp et Dieppe puis l'escadre participe à la défense du Havre avant d'évacuer la garnison sur Cherbourg.  Une seule rencontre navale a lieu entre une frégate française l'Héroïne et une corvette prussienne Augusta. La corvette rallie le port de Vigo en Espagne ou elle est bloquée jusqu'à la fin de la guerre par l'Héroïne.

Il est une tache ingrate cependant à porter au crédit de la Marine, c'est le ravitaillement par voie de mer des troupes et l'acheminement des tonnes d'armement achetées en Grande Bretagne et aux Etats-unis.  

30 000  marins sont débarqués et aux cotés des troupes de marine sont employés à terre. Les canonniers suivent les canons de marine eux aussi débarqués. Des amiraux (Jaurès, Jaureguiberry, Penhoat) commandent des unités à terre comme dans l’Armée de la Loire qui ne vit jamais la mer. Les marins (amiral de la Roncière) nous l'avons vu étaient aussi très présents dans la défense de Paris. 

Dans cette guerre, la France perd l’Alsace et une partie de la Lorraine. Territoires perdus que tous les Français rêvent de reconquérir. Tous les écoliers français seront élevés dans l’esprit de la revanche de la guerre de 1870. Un énorme indemnité de guerre est due à la nouvelle Allemagne. Les 5 milliards de Francs-or seront intégralement payés en 25 mois.

Dans les années suivantes, lorsque seront évoqués les combats de 1870. Le sacrifice de l’infanterie de marine à Bazeilles (les dernières cartouches), la charge de la cavalerie à Reichshoffen seront cités en exemple.


Un marin du siège de Paris

940 000 hommes ont été envoyés au combat. 142 000 morts, 145 000 blessés militaires et 400 000 prisonniers

(dont 17 000 mourront en captivité) , n’oublions pas les 400 000 décès civils, vont ternir le bilan d’un Empire qui avait été plébiscité par toute une nation à ses débuts.

Louis-Napoléon mourra en exil en Grande Bretagne le 9 janvier 1873, l'Impératrice Eugénie lui survivra près de 50 ans, en mourant en Espagne en 1920. Leur fils unique, le Prince-Impérial sera tué sous l'uniforme anglais en combattant les Zoulous en Afrique du Sud en 1879.


La guerre sous l'Empire



La Trosième République