L’ENTRE DEUX GUERRES

Qui a bien pu baptiser cette période "l’entre deux guerres", alors que la guerre bouleverse le monde pendant toute cette période, Guerre d’Espagne, guerre d’Abyssinie, guerre d'Albanie, annexion de l’Autriche et de la Tchécoslovaquie ? Une autre partie de cette période a été appelée "Le Belle époque". Ceux qui l'ont baptisée ainsi ne devaient pas savoir ce qui se passait en dehors de chez eux.

1918 : Europe de l’est..

L’armistice du 11 novembre ne libère pas tous les soldats du service. Leur libération va commencer avec l’année 1919.  Sont renvoyés chez eux, les réservistes des classes les plus anciennes et les engagés pour la durée de la guerre, puis les autres, classe par classe. Il y aura encore 900 000 hommes sous les drapeaux le 1er juillet 1920.

Les Alliés occupent la Hongrie, la Roumanie, Constantinople, une partie de la future Yougoslavie. Malgré les effectifs nécessaires pour l’occupation de ces pays, la décision est prise de renvoyer en France les hommes ayant plus de 18 mois de service en Orient. Pour l'occupation prévue de la Russie du sud, Berthelot ne peut disposer que d'une division à trois régiments à effectifs réduits. 

Le 21e Bataillon colonial de marche, et une batterie coloniale de marche, portant également le numéro 21 et des Légionnaires participent à des opérations de guerre à Mourmansk et à Arkhangelsk.

En avril 1918, un corps expéditionnaire allié débarque à Vladivostok, les Français sont un millier d’un bataillon mixte indochinois.  Ce corps multinational appuie les troupes anti-bolcheviques. Les Français rentreront avant la fin de l'année sans avoir jamais combattu.

Le 13 novembre 1918, la flotte franco-anglaise (dont cinq cuirassés français) franchit les Dardanelles et mouille devant Constantinople. Il y a 3 ans que les marins attendaient cela. La flotte prend en suite la direction de la Mer Noire. Le 18 décembre, des troupes alliées débarquent à Odessa. Le 26 décembre, d'autres troupes débarquent à Sébastopol.  La situation est extrêmement confuse. De véritables chefs de guerre tiennent le sud de la Russie. 

1918 : Allemagne.

En Allemagne, les troupes françaises occupent avec 100 000 hommes la rive gauche du Rhin. C’est avec une certaine surprise et une hostilité à peine masquée que les Allemands voient arriver dans leurs villes, les troupes coloniales, les Tirailleurs Marocains, Algériens, Tunisiens, Malgaches et les Tirailleurs Sénégalais dont une certaine propagande leur a vanté la cruauté. Ces troupes bien encadrées se comportent très bien. Les Allemands y voient un affront délibéré. Le Haut Commandement français avait-il d'autres moyens avec des unités métropolitaines en pleine démobilisation ? Après 1920, la France va retirer ses troupes de "couleur". Ne resterons que les soldats noirs servant dans la Coloniale ou l'armée "régulière" et les Malgaches. Ces derniers partiront en 1921. Toute une propagande soutient que ce sont les autorités civiles qui ont capitulé et pas l'Armée. Hindenburg a bien manoeuvré en faisant signer l'armistice par un civil, assassiné d'ailleurs.


Les troupes françaises entrent en Allemagne

1919 : Maroc.

Lyautey entreprend l'occupation totale du Maroc. Pour cela, ils disposent de 86 000 hommes de l'Armée d'Afrique revenus d'Europe. La tactique chère à Bugeaud de colonnes convergeant vers des zones précises à partir de points de départ séparés est poursuivie. 4 à 8 bataillons d'infanterie, avec de l'artillerie et du ravitaillement progressent, à raison de 15 kilomètres par jour. Les colonnes sont entourées de cavalerie légère qui éclairent le terrain. Le soir, campement, et l'on repart le lendemain, jusqu'à la rencontre avec les dissidents. Les avions de reconnaissance et de bombardement sont couramment utilisés.

En 1920, 3 colonnes se heurtent à la résistance de 5 000 guerriers qui sont vaincus mais les Français ont perdu 150 morts, 420 blessés. (310 rebelles tués) en 8 semaines de campagne. L'armée française utilise des méthodes courantes pour l'époque, incendie des récoltes, occupation des zones cultivées, capture des femmes.

1919 : Liban.

Les troupes de l'Armée d'Orient libérées par la victoire de 1918 ne sont pas encore toutes démobilisées. Une partie de ces soldats part au Liban,  en Cilicie et en Syrie,  où elles vont s'opposer aux troupes turques. Le 412e d'infanterie métropolitain, un régiment colonial, le 17e Tirailleurs sénégalais, le 18e Tirailleurs algériens prennent possession d'un territoire que la Société des Nations à mis sous tutelle française. Ce qui n'est pas du goût des Turcs. Vont débarquer ensuite les 415e d'infanterie, le 3e mixte de Zouaves et Tirailleurs, les 19e et 21e Tirailleurs algériens. Les premiers combats se déroulent sous un froid de moins 20°. C'est un désastre, 700 morts blessés et disparus au cours du premier combat. Les années qui vont suivre vont être marquées par de nombreux combats. Les unités françaises qui tiennent quelques postes sont très souvent encerclées. Il faut sans cesse envoyer des colonnes de secours. La garnison d'Ourfa ne peut être dégagée à temps. Une compagnie du 412e, trois des 17e et 18e Tirailleurs privée d'eau et de vivres négocient leur repli. Acceptation des Turcs, mais le 10 avril, les Turcs massacrent la colonne privée de munitions. Seuls quelques isolés parviennent à s'enfuir et à raconter ce qui s'est passé. Il faut encore des renforts. Arrivent de Grèce et du Rhin, le 2e régiment de marche de Tirailleurs algériens, une brigade de Tirailleurs sénégalais. Formés en colonne (gl Gouraud), ces formations entrent à Damas et à Alep. Un traité de paix met fin provisoirement au conflit avec les Turcs.

Malgré l'indépendance du Liban, promulguée  le 1er septembre 1920, les troupes françaises restent sur place. Il faut toujours faire face à des bandes révoltées. Une division supplémentaire débarque. La 4e division se constitue avec 6 bataillons de Tirailleurs venus de l'Armée d'Orient. Ces Tirailleurs constituent désormais la majorité des troupes françaises au Levant. Le 20 octobre 1921, après un accord avec les Turcs, les troupes françaises évacuent la Cilicie.

Un soulèvement général a lieu dans le djebel Druze en 1925-1926. Le 2 août 1925, une colonne (gl Michaud) progresse en direction de la citadelle de Soueïda assaillie par les Druzes. C'est une colonne lourde (4e et 17e Tirailleurs sénégalais, 43e Bataillon malgache, 11e d'Artillerie coloniale) mais surtout un lourd convoi logistique qui peine à suivre. Les Druzes attaque cette colonne qui par ailleurs est pauvre en munitions. Les pertes sont importantes . Lorsque les Druzes décrochent, les Français ont perdu plus de 600 tués et 500 blessés. Une importante partie du convoi est perdue dont plusieurs canons.

En octobre 1926, des troupes libérées par la victoire au Maroc arrivent au Liban. Les Français sont désormais 50 000 avec 4 bataillons métropolitains, 3 bataillons de Tirailleurs algériens, 6 bataillons  marocains, 8 bataillons tunisiens, 6 bataillons malgaches, 2 bataillons de Légion, 2 bataillons de la Coloniale, 3 régiments de spahis, 1 escadron de la Légion, 8 batteries d'artillerie, 3 compagnies de chars, 4 escadrons d'auto mitrailleuses, 1 régiment d'aviation, les services et des unités locales.  La tactique pour réduire ce soulèvement est la même qu'en Afrique du Nord. Des colonnes parties de divers endroits convergent vers une zone unique où frappent l'artillerie et l'aviation. Le soulèvement est écrasé avec une extrême sévérité.  Il faut attendre l'année 1927 pour que la pacification de la région soit considérée comme acquise. Les troupes françaises ne quitteront le Liban et la Syrie qu'en 1946 après avoir violemment réprimé de nouvelles émeutes nationalistes et bombardé Damas.  Le commandement a dénombré :  9 500 morts de 1919 à 1931.

1919 : Mer Noire.

Depuis leur entrée en  Mer Noire, la flotte et les troupes à terre souffrent d'un manque de coordination.  L'amiral Gauchet qui commande l'armée navale est à Corfou, les troupes sont sous le commandement du gl Berthelot mais la logistique dépend de l'Armée d'orient du gl Franchet d'Esperey. L'amiral Amet commande la II° escadre mais l'amiral Pugliesi Conti est chargé des bases. Toutes ces autorités finissent par créer une source permanente de conflits. Les communications T.S.F. sont détestables et souvent inintelligibles. Il faudra attendre le printemps pour que Franchet d'Esperey prennent en main l'ensemble de l'opération. La logistique est inefficace. A Constantinople, la Marine ne peut créer une base opérationnelle digne de ce nom. Le charbon fait défaut et le peu qui subsiste est attribué à la population. A Sébastopol, la situation est meilleure matériellement, mais la ville est en pleine tourmente révolutionnaire. La situation est aggravée par le départ des derniers navires marchands restitués à leurs armateurs. Une cinquantaine de navires marchands sont découverts dans les ports russes mais sans équipages. Des marins sont transférés depuis des navires de guerre pour les armer. 

Le premier choc avec des Russes à lieu à Kherson sur le Dniepr. Ce sont les troupes d'un "seigneur de la guerre". La garnison française est composée de 2 compagnies au moral en berne, d'un bataillon grec et d'un train blindé (anciennement allemand) armé par des marins français. L'attaque russe débute le 3 mars avec des centaines de soldats bien entraînés. Deux compagnies de renfort parviennent à rejoindre les assiégés. Le désastre est évité grâce à l'intervention de petits navires de guerre qui ont réussi à remonter le fleuve. Le mouilleur de mines Pluton, les avisos Algol, Altair, Aldebaran et le torpilleur Mameluck permettent de rembarquer les défenseurs de Kherson. L'évacuation de Kherson décide Franchet d'Esprey à évacuer Nicolaîev où la garnison est fortement menacée par un soulèvement général. La flotte en profite pour évacuer 10 000 soldats allemands oubliés.

Le 3 avril, les Français décident de faire évacuer Odessa  où des milliers de Russes attendent de fuir l'avance des Bolcheviques. C'est encore la Marine (amiral Lejay) qui va mener à bien cette évacuation car les troupes françaises comptent moins de 1 800 hommes dans la ville d'Odessa. Les cuirassés Justice et Jean-Bart, les croiseurs Jules-Michelet et Bruix, les avisos Aldebaran, Spahi, Dehorter, Mameluck, ainsi que des bâtiments étrangers vont appuyer de leur artillerie les troupes et les civils qui rembarquent. 10 000 civils étrangers et 50 000 Russes échappent à l'emprise des Bolcheviques. 

La Marine continue aussi son blocus des côtes de l'Ukraine et de l'embouchure du Dniepr. L'amiral Caubet dispose pour cela des croiseurs-cuirassés Waldeck-Rousseau, Ernest-Renan, Bruix, des avisos et torpilleurs Aldebaran, Pluton, Spahi, Mameluck, Aspirant-Herber, Mangini.  Avec le reste de la II° escadre,  l'amiral Amet assure la protection de la Crimée et de Sébastopol. Les compagnies de débarquement des avisos Scarpe, Hussard, Phénix, Enseigne-Henry et du cuirassé Jean-Bart brisent deux attaques bolcheviques sur Marioupol en mer d'Azov puis rembarquent dans leurs navires le 30 mars. La perte de tous les ports de Crimée entraîne la décision d'évacuer les 6 000 soldats alliés de  Sébastopol . Le rembarquement est reporté de plusieurs jours car l'amiral souhaite récupérer le Mirabeau en cours de réparation.  Le 15 avril, les premiers éléments de l'Armée rouge se heurtent aux positions alliées (6 000 hommes) qui occupent d'ailleurs les positions russes de 1854.  Le 16 avril,  l'artillerie navale des cuirassés France, Jean-Bart, Vergniaud, Justice, du croiseur Du-Chayla, du torpilleur Dehorter et des navires anglais et grecs dont le porte-avions Empress, s'en prend à l'Armée rouge et brise son attaque. Le 22 avril , Franchet d'Esperey ordonne l'évacuation à un amiral Amet qui finit par s'incliner. L'amiral obéit car il est confronté à une crise grave d'indiscipline au sein de la flotte. 

La colère gronde dans les équipages depuis plusieurs jours. Depuis longtemps déjà une révolte sourde couve à bord des "gros-culs" où règne une discipline sévère. Tout marche au clairon et au sifflet, et les sujets de mécontentement sont nombreux. En provenance d'Odessa, la France est arrivée à Sébastopol le 16 avril. Une compagnie de débarquement a été mise à terre et des dispositions de combat ont été prises en vue d'enrayer l'avance de l'Armée rouge qui approche de Sébastopol. Les premiers incidents éclatent à bord de la France le 19 avril lorsqu'il est question d'une corvée de charbon pour le lendemain, un dimanche (la corvée de charbon n'est pas une partie de plaisir, loin s'en faut). Pendant que certains, cédant aux menaces de sanction redescendent dans les machines, les irréductibles sont arrêtés et mis en cellule. De proche en proche, la colère gagne le Jean-Bart.  A bord des deux cuirassés retentit l'Internationale et des cris se font entendre : A Toulon ! Les fayots à l'eau ! Une délégation est reçue par le commandant en second de la France et formule 5 exigences :  1- Cessation de la guerre contre la Russie. 2- Retour immédiat en France. 3- Adoucissement de la discipline. 4- Amélioration de la nourriture. 5- Envoi de l'équipage en permission. Demandes inacceptables.

Le 20 avril, des membres des équipages de la Justice, le Vergniaud, l’Algol, le Bruix se joignent au mouvement. L'amiral commet une erreur en pensant désamorcer la crise. Il autorise des marins à descendre à terre. A terre, c'est l'enthousiasme, la foule acclame les marins. C'est le moment où des marins grecs et des officiers-mariniers français tirent sur la foule faisant plusieurs victimes (dont un marin du Vergniaud).  A l'annonce de cette nouvelle, la colère des équipages s'accentue à bord de tous les bâtiments. A bord de la France, les mutins se précipitent vers l'arrière, et demandent que réparation soit faite. Les marins se rendent maîtres de tous les navires. Le commandant Robez, de la France demande aux délégués de calmer l'équipage et va jusqu'à promettre qu'aucune sanction ne sera prise. Le 21 avril, la situation s'est calmée sauf sur l'Algol. Le cuirassé la France quitte Sébastopol le 23 avril, à 9 heures. L'aviso Scarpe surveille le cuirassé, son canon braqué sur la plage avant. Ils arriveront à Bizerte le 29 avril.  

Pendant ce temps, les Britanniques ont effectué le retrait des troupes de Sébastopol et ont procédé aux destructions de toutes les installations.  

La Suippe arrivée à Sébastopol le 23 avril, en repart le lendemain, pour mouiller le 25 à 07H00 en baie de Tendra, à proximité du croiseur Bruix et du cuirassé Démocratie, et doit en repartir en fin de matinée pour ravitailler le Waldeck-Rousseau toujours en rade d'Odessa. Le 26 avril, la flotte française d’Orient part pour Bizerte.  Les causes de la révolte sont imputées exclusivement à la propagande bolchevique. En réalité, la prolongation de la guerre, l'incompréhension sur la mission, le froid (la mer est transformée en banquise sur une partie du littoral), le manque de vêtements chauds, la monotonie de la nourriture, le manque de communication avec la France, les chargements incessants du charbon (il n’y a plus de dockers) et la diminution des équipages sont la cause première de ces révoltes. Sur la France, il manque 350 hommes sur les 1 200 prévus.  La propagande communiste n'aura touché qu'un faible nombre de marins. 

Les incidents ne se limitent pas à la flotte de la Mer Noire prouvant que le mouvement initial vient de France.  A Cherbourg, Brest, Lorient, Toulon (la Provence), à Bizerte (le Voltaire), dans le golfe de Patras (le Guichen), en Méditerranée orientale (le Diderot et le Touareg), en Baltique également, des incidents éclatent. Les incidents n'épargnent pas les ports et arsenaux. Il faut parfois faire intervenir la Gendarmerie et la cavalerie. A bord du Guichen, à Toulon, un bataillon de Tirailleurs sénégalais monte à bord pour rétablir l'ordre. 

 Malgré les promesses  faites à titre personnel, les tribunaux maritimes ne sont pas tendres à l'égard des mutins qui se voient infliger des condamnations allant de dix à vingt ans de prison. Les différences de traitement sont imposantes. A bord de la France, 26 condamnations ; à bord du Jean-Bart : 3 condamnations : aucune pour les incidents dans les ports. Une légende va naître, annexée par le Parti communiste. 

L'agitation de la flotte ne met pas fin à l'action de la Marine en Mer Noire et en Méditerranée orientale. En mai 1920, la flotte participe au transfert de l'Armée blanche Denikine sur Sébastopol. Les 14 et 15 novembre 1920, le Waldeck-Rousseau appuyé par quelques avisos soutient le rembarquement du reste de l'armée Denikine. 

En 1922, des compagnies de débarquement interviennent à Moudania et à Smyrne (aujourd'hui Izmir en Turquie) pour recueillir des milliers de Grecs fuyant le conflit entre les Turcs et les Grecs. 

1919: Afrique.

Un décret allège la contribution africaine à la conscription. L’Afrique ne fournira désormais que 10 000 hommes par an.

1er mai 1919 : France.

L’Armée continue a être utilisée comme force de maintien de l’ordre. La fête du travail donne lieu à une gigantesque manifestation à Paris. Cette manifestation, interdite par le gouvernement, dégénère, coups de feu, charge sabre au clair. Bilan : un ouvrier tué, de és.

1920 : France.

La durée du service militaire actif est réduite à 12 mois.

1920 :  Europe du Nord. 

Le 1er janvier 1920, le 22e Bataillon de Chasseurs, est désigné pour surveiller les élections devant avoir lieu au Schleswig concernant le rattachement de la région au Danemark ou à l'Allemagne. Un petit détachement de l'unité stationnée en  Rhénanie doit partir de Cologne et par Hanovre, gagner Haderslev et Söenderburg. Cette intervention alliée n'est pas du goût des Allemands et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne vont pas se montrer coopératifs. Lorsque le détachement précurseur se présente à la gare le 17 janvier, pas de train. L'officier commande "baïonnettes au canon" et miracle un wagon vient se positionner.  Le voyage peut commencer. Mardi 20 janvier,  les compagnies de Chasseurs arrivent à Haderslev après deux jours de voyage. C'est une entrée triomphale dans la zone à majorité danoise. Jusqu’au plébiscite, prévu à partir du 10 février, les fêtes, les manifestations, les réceptions, sont continuelles. Les Chasseurs sont associés à la compagnie de débarquement du croiseur "La Marseillaise" et vont se joindre à des troupes britanniques.  Le plébiscite organisé en deux zones attribue une zone au Danemark et une zone aux Allemands. Les Français, dans quelques mois, vont rendre Flensburg aux Allemands, mais, avant leur départ, ils vont saluer les Alliés morts dans le territoire pendant la guerre : quinze Français, cinq Anglais, un Belge, deux Roumains et une soixantaine de Russes. Le 22e Bataillon de Chasseurs Alpins quitte le Schleswig pour être du 26 mai au 6 juin, l'invité de la ville de Copenhague. Huit jours de réceptions, de fêtes, d'excursions. Retour en Rhénanie avant  rapatriement définitif  vers la France.

Le 15 Février 1920, le gl français Odry  prend en main l'administration du territoire de Memel (aujourd'hui en  Lituanie) aidé par une petite force armée (dont le 21ème Bataillon de Chasseurs à Pied). La Lituanie récupérera ce territoire anciennement allemand en janvier 1923 pour passer ensuite sous régime communiste.

1921 : Haute-Silésie.

Pour séparer les communautés allemandes et polonaises, une force d'interposition composée  de Chasseurs (13e, 23e, 24e, 27e ? ) se déploie en Haute-Silésie. La situation risque de dégénérer suite au plébiscite douteux de 1920 et le partage de régions  entre l'Allemagne et la Pologne. La Société des Nations procédera au partage le 20 octobre 1921, ce qui mécontente les deux parties. Les Français rentreront dans leur garnison. 

1923 : France.

La durée du service militaire actif est portée à 18 mois. De nouvelles dispositions fixent les exemptions, les dispenses et les sursis.

1923 : Allemagne.

Pour faire pression sur l’Allemagne qui ne règle pas ses dettes de guerre, des troupes françaises (57 000 hommes) et belges occupent la Ruhr, région la plus industrialisée d’Allemagne. Elles franchissent la frontière le 11 janvier agrandissant ainsi la zone d'occupation déjà établie en 1918.  Ce sont des troupes "blanches" qui sont envoyées même si la propagande allemande s'offusque de la présence de 200 soldats de couleur originaires des Antilles, des 4 communes énégal et de la Réunion.


La Victoire



1924