1931 : Maroc.

Les opérations militaires n'ont pas réellement cessé depuis 1926. Les troupes françaises comportent de plus en plus de supplétifs locaux et les combats continuent désormais été comme hiver. Les tribus dissidentes se rallient les unes après les autres, mais celles qui résistent tiennent encore des régions entières. En 1928,  une embuscade est tendue au gl Clavery. C'est la dernière opération de l'année pendant laquelle 174 Français perdent la vie. En 1929, la garnisons d'un poste de la vallée du Ziz doit être secourue par l'artillerie et l'aviation. En 1930, deux acrochages dans la région de Colomb-Béchar,  72 soldats, tirailleurs, légionnaires et goumiers sont tués.

En 1931, la plupart des tribus Aït-Atta résistent encore à la  pacification dans leurs montagnes arides du djebel Sarhro. Le gl Niéger qui a levé 4 000 supplétifs entreprend de les réduire. Il n'y parviendra qu'au printemps 1932 avec des colonnes venues de Marrakech et de Meknès. La campagne 1932 voit 30 bataillons d'infanterie, de la cavalerie, de l'artillerie, des goumiers, réduire les Aït-Haddidou.  La phase essentielle de la campagne 1933 s'ouvre en juillet. Quatre groupes mobiles,  regroupant chacun les effectifs d'une petite division progressent pour réduire les derniers groupes de résistance. Tirailleurs marocains, Tirailleurs algériens, Tirailleurs sénégalais, Légion Étrangère (2 compagnies montées des 2e et 3e régiments étrangers et une compagnie motorisée du 1er régiment étranger),  Spahis (2 escadrons du 8e Régiment de Spahis algériens), des automitrailleuses, des canons de campagne, des Goumiers (32e, 14e, 39e, 34e, 7e, 16e, 17e, 28e et 33e Goums)  sont appuyés par les 10 000 hommes de la logistique qui assurent le ravitaillement.  Progressant par la vallée du Dadès et par la montagne,  les groupes mobiles des généraux Catroux, Loustal de Tadla, de Niéger et Giraud s' infiltrent dans le Haut-Atlas. A la fin juillet, c'est la rencontre de ces 4 colonnes et le Haut-Atlas est coupé en deux. Pendant tout le trajet, la Légion a construit des postes et tracé des pistes.

Les combats sont un mélange des anciennes méthodes de combat où l'on monte à l'assaut au son du clairon et de nouvelles méthodes avec l'emploi de l'artillerie et de l'aviation. Pas moins de 10 escadrilles assurent la reconnaissance, l'évacuation de blessés et le bombardement. Les vieilles méthodes perdurent quand la troupe monte à l'assaut. Derrière les supplétifs qui éclairent le terrain, les bataillons d'infanterie, officiers en tête, avancent derrière le barrage d'artillerie, les automitrailleuses gardant tous les accès. Face à eux, les dissidents exploitant les ressources naturelles mitraillent cette masse qui avance. L'artillerie fait la différence. Quand les derniers résistants s'abritent dans leur dernier retranchement, le commandement fait donner la Légion qui lance ses grenades. Les partisans sont moins de 2 000 fusils. La bataille de  Bou-Gafer a duré 42 jours.

La reddition des survivants est tout un rituel. Les dissidents remettent leurs armes. Leurs chefs se prosternent au pied des officiers français. Les clairons résonnent, un taureau est égorgé, tout cela devant la population des villages environnants.

L'année 1934 verra la fin des combats au Maroc pacifié avec l'entrée symbolique du gl Giraud à Tindouf. Plus de 8 000 soldats français (métropolitains et indigènes) ont perdu la vie. Le chiffre des dissidents tués est inconnu.

1932 : Mer de Chine.

Invasion de la Chine par les armées japonaises. La flotte française d’Extrême-Orient est envoyée, attend les ordres d’intervenir qui ne viendront jamais. Et puis la Chine et le Japon c'est bien loin.

1934 : France.

Le 6 février, manifestation populaire à Paris. La foule marche sur le Palais-Bourbon. La cavalerie est appelée au secours de la police totalement dépassée. La police tire dans la foule. Au soir, 15 morts et près de 1 500 blessés sont relevés chez les manifestants. Un mort et 400 blessés dans les forces de l'ordre.

En Afrique du Nord également,  l'Armée est employée à maintenir l'ordre. Il est à remarquer une manifestation de colons français à Rabat dispersée par les Tirailleurs sénégalais.

A Douaumont, le mausolée est inauguré en grande cérémonie. Il monte la garde sur un cimetière de 16 000 tombes. Ce sont des dons privés américains et français qui ont permis sa construction.

1934 : Algérie.

Rien ne laissait prévoir qu'un incident mineur déclenche une telle violence. Un soldat juif ne trouve rien de plus intelligent que d'uriner contre le mur de la mosquée. "Un passant en état d'ébriété" titre la presse.  Une foule d'émeutiers musulmans se répand dans le quartier juif, de façon a bloquer plusieurs habitants dans leurs logements et agressent des passants juifs. Un bon nombre de magasins juifs sont saccagés. L'émeute dure presque toute la nuit du 3 au 4 août. Le dimanche 5 août,  jour de marché, de nombreux jeunes armés, le plus souvent de couteaux, de rasoirs ou de matraques, mais aussi d' armes à feu, provoquent des bagarres entre juifs et musulmans, incidents qui ne tardent pas à prendre de l'ampleur. Les Juifs tirent de nombreux coups de feu par les fenêtres de leurs appartements,  ne manquant pas ainsi d'envenimer les choses. Suivant des consignes de non-intervention, soldats et officiers (à de rares exceptions près) restent spectateurs, ne disposant d'ailleurs que d'armes dépourvues de cartouches. Au début de l'après-midi, on fait distribuer aux troupes les munitions nécessaires pour rétablir l'ordre. Les consignes nouvelles ne peuvent plus rien changer aux  atrocités déjà perpétrées :  vingt-huit morts, pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards, ainsi que les dizaines de blessés. Les habitants  français et européens non juifs se sont bien gardés d'intervenir.

1935 : France.

La durée du service militaire est portée à 2 ans. Des mesures officielles réservent un grand nombre d’emplois à ceux qui sont libérés des obligations militaires fermant ainsi la porte de carrières administratives aux femmes et aux réformés. Par contre, les étrangers naturalisés peuvent accéder à ces carrières s’ils ont accomplis leur service militaire dans l’Armée française. Le recrutement du contingent atteint désormais les classes creuses. Les effectifs fondent, faute de jeunes nés en 1915, 1916 et 1917. Il y a 300 000 soldats de moins qu’en 1914.

De nombreuses unités d'Afrique du Nord, infanterie et cavalerie, vont venir tenir garnison en métropole pour combler les vides. Pour tenir l'Afrique du Nord, ce sont des régiments de Tirailleurs sénégalais qui prennent garnison. 

1935 : Allemagne.

L’Armée allemande entre en Rhénanie, zone démilitarisée par le Traité de Versailles. Le gouvernement français ne fait rien malgré cette violation de tous les traités en vigueur. .

1935 : Ethiopie.

L'Armée italienne envahit le royaume d'Ethiopie. Le discours pathétique du Négus à la Société des Nations entraîne un mouvement de sympathie mais aucune autre action n'est menée. L'Italie a les mains libres.

1938 : Autriche

12 mars : L'Armée allemande entre en Autriche. Le 13 mars, les Nazis sont à Vienne. L'Autriche est tout simplement annexée au Reich allemand. Les autres nations européennes ne réagissent pas. Une chanson est à la mode : "Tout va très bien, Madame la Marquise". Toute une certaine idée de la situation !

24 septembre 1938 : France.

Devant les menaces allemandes sur la Pologne et la Tchécoslovaquie, la France mobilise 1 million de réservistes. Les soldats qui auraient du rentrer chez eux fin septembre ne sont pas libérés. Les autorités découvrent avec surprise que 33 % des conscrits potentiels sont inaptes au service armé.

29 septembre 1938 : Munich.

Un espoir soulève les populations, Hitler, Mussolini, le Français Daladier et l’Anglais Chamberlain signent des accords de paix à Munich. L’espoir de paix sera de courte durée, même les signataires n’y croyaient pas. Il suffit de voir la tête de Daladier sur les documents d'époque pour s'en convaincre.

1 er octobre 1938 : Tchécoslovaquie.

Les troupes allemandes entrent en Tchécoslovaquie dans le territoire des Sudètes. L'occupation allemande commençe et réduit la Tchécoslovaquie de 30 000 km², sans que les autres puissances européennes ne réagissent.

Hiver 1938-1939 : Espagne.

Des milliers de Républicains espagnols qui fuient la répression franquiste se réfugient en France. Ils sont internés dans des camps du sud de la France. Le gouvernement français ne veut pas d'eux.

1939 : Tchécoslovaquie.

Le 15 mars 1939, Hitler parachève la conquête et les Allemands entrent dans Prague par les rues vides. 16 mars, la République tchécoslovaque devient officiellement "Protectorat de Bohême-Moravie". Les démocraties occidentales ne bronchent pas.

1939 : Albanie :

Une force expéditionnaire italienne commandée par le gl Guzzoni et composée de 2 divisions, 4 régiments de Bersaglieri et un bataillon blindé débarque en plusieurs points du littoral. Le gendre de Mussolini, le comte Ciano dirige en personne une escadre d'une centaine d'avions devant opérer une démonstration de force au-dessus de Tirana. Les démocraties occidentales ne vont pas au delà de quelques protestations verbales.


1930



1939