VERS LA LIBERATION

Campagne de Normandie - Libération de Paris

6 juin 1944

Les armées alliées débarquent en Normandie. Sur les plages, la participation française est limitée aux 177 hommes du commando Kieffer. Mais la participation française se situe sur la mer et dans les airs. 3 000 marins des navires de guerre : Georges Leygues, Montcalm, Surprise, Découverte, Escarmouche, Aventure, Aconit, Reconculle, Roselys, d’Estienne d’Orves, La Combattante et des 7 chasseurs et 6 vedettes bombardent la côte et protègent les convois. Les pilotes de chasse des escadrilles : Île de France, Alsace, Cigogne, Berry, et des groupes de bombardement : Lorraine, Guyenne, Tunisie combattent dans le ciel de France. Ce n'est pas sans une certaine émotion que les généraux et amiraux français demandent à leurs hommes de tirer sur le sol national. Le vieux Courbet termine là sa carrière, il est coulé et forme brise-lames au large de Ouistreham. Bien des marins auront un petit pincement au coeur à le voir disparaître.

Il ne faut pas oublier les 35 paras du lt-colonel Bourgoin qui dans la nuit du 5 au 6 juin sautent sur la Bretagne pour y encadrer les maquisards bretons. Leur première base est détruite par les Allemands le 10 juin. Bourgoin et le reste de ses hommes sautent le 10 juin et rassemblent bientôt 10 000 maquisards. Dans l'attaque du camp de Saint Marcel, maquisards et paras vont subir de lourdes pertes. Le Bataillon du Ciel (385 hommes) et ses maquis vont fixer en Bretagne 150 000 Allemands. Le Bataillon ensuite suit les Armées américaines et participe à la Libération de Paris. En novembre, le Bataillon sera transformé en 2e Régiment de Chasseurs Parachutistes.

1er août 1944 : Utah Beach.

La 2e Division Blindée (voir composition) du général Philippe de Hautecloque-Leclerc débarque en Normandie. Pour les soldats l'émotion est très grande. Ces hommes sont venus parfois de l'autre face de la terre pour délivrer un pays dont ils ne connaissent pratiquement rien. L'image de soldats prenant à pleine main une poignée du sable de la plage reste un moment émouvant de l'histoire. Les Régiment de Marche du Tchad,  Régiment de marche de Spahis marocains, 12e Cuirassiers, Régiment Blindé de Fusiliers marins, 1/3e du Régiment d'artillerie Coloniale, 2/13e Bataillon du génie,  12e Régiment de Chasseurs d'Afrique, 1/40e du  Régiment d'artillerie Nord Africaine,  2/13e Bataillon du génie, 501e Régiment de Chars de Combat,  1/64e du Régiment d'artillerie, 22e Groupe Colonial de F.T.Antiaérien,  97/84e Compagnie Mixte de Transmissions, 97e Compagnie de Quartier Général, 197e Compagnie de Transport, 297e Compagnie de Transport, 397e Compagnie de Circulation Routière, 497e Compagnie de Services, 15e Groupe d'escadrons de Réparation (15e G.E.R), 1ere Compagnie Médicale et Groupe d'ambulancières "Rochambeau" (les Rochambelles),  2e Compagnie Médicale et Groupe d'ambulancières de la Marine (les Marinettes),  3e Compagnie Médicale et groupe d'ambulancières "Quakers" (Britanniques) vont entrer dans la légende sans oublier les Aumôniers et les correspondants de guerre. La division française est incorporée au XV° Corps d'armée US avec la 5e D.B.US et la 79e Division d'infanterie U.S., corps d'armée sous commandement de la III° Armée du gl Patton.  Jusqu'à la Victoire, la 2e D.B. restera rattachée à une Armée Américaine et ne sera détachée à la Première Armée Française que pour les combats de Colmar.

Après son regroupement à La Haie du Puits (Manche), la division avance plein sud  vers le Mans, dans l'opération Cobra.  Elle subit le feu de l'ennemi à Granville.  Par le "goulot" d'Avranches, Leclerc lance sa division vers Vitré et Château-Gonthier, puis vers Le Mans. Ensuite du Mans, l'attaque du XV° Corps d'armée U.S. (gl Haislip) en direction d'Alençon est prévue pour le 10 août à 7 heures . Pour ce faire, la manœuvre nécessite de faire pivoter au Mans, toute la 5e D.B.U.S. plein nord, avec pour axe de progression Savigné l’Évêque, Bonnétable, Marolles Les Braults, Mamers, puis la forêt de Perseigne. La 2e D.B  reçoit mission de mener l' offensive sur la gauche de la 5e D.B. La ville du Mans est libérée par les Américains le 8 août . La 2e D.B. contourne la ville par l'ouest et le nord . De Sablé sur Sarthe, la division remonte vers Loué. Les Allemands ont mis en place une ligne de défense sur l'axe allant de Saint Marceau à Bonnétable, avec la 9.panzer, récemment arrivée de Nîmes, les débris d'une Division Blindée et de la S.S.Panzer Lehr, destinés à ralentir la progression des Alliés par des embuscades antichars.

8 et 9 août : la quasi-totalité des ponts a été détruit par les troupes allemandes. Le génie américain lance deux ouvrages flottants au cours de la nuit. Ponts qui devraient permettre à la 5e D.B.U.S. et à la 2e D.B. de se mettre en place pour la progression vers le nord. Menant une reconnaissance, des unités légères du 12e Cuirs et du Régiment de Marche de Spahis Marocains franchissent à gué la rivière Sarthe. Par le pont lancé entre la Chapelle-Saint-Aubin et Saint-Pavace les éléments de pointe de la 2e D.B. franchissent la Sarthe et prennent position vers Neuville-sur-Sarthe. Par le second pont lancé entre Saint Saturnin et Neuville -sur-Sarthe, la 5e D.B.U.S. se dirige vers Savigné l’Évêque. Dans l'après midi, la division effectue un violent tir d'artillerie sur le bois d’ Antoigné, à Sainte Jamme-sur-Sarthe, où se trouvent retranchées les Allemands.  Le 10 août 1944, dès 6 heures du matin , c'est le branle-bas chez les Français. A 08H00, un sous groupement se lance en progression offensive en se dirigeant vers La Guierche . En fin de soirée il dépasse Vivoin., bivouaquant prés du village de Juillé . Le s/groupement Noiret libère  les villages de La Guierche et Joué l’Abbé , suivis des chars du 12e Cuirs, qui poursuivent vers Montbizot et “le Boulay“ à Teillé.  Sont alors signalés des chars allemands de la 9.panzer. Montbizot est libérée vers 09H30 par les blindés du 12e Cuirs. Vers 09H45,  les éléments de reconnaissance du 12e Cuirs sont arrêtés par une embuscade anti-char composée de deux Jadgpanther et de fantassins munis de Panzerschreck (lance-roquettes) parfaitement dissimulés dans un bois. Alors que les Français entrent dans les Sablons, les blindés ouvrent le feu. Deux officiers sont tués dans leurs chars détruits. Que peuvent faire les canons de 37mm des M1 Stuart face aux PAK 75 des chasseurs de chars allemands ; les obus traçants ricochant sur les blindages.  Les Thunderbolt américains apparaissent enfin dans le ciel. Mais au lieu de piquer droit sur l'ennemi, les chasseurs déversent les bombes de leur premier passage sur les Français qui ont oublié de mettre les panneaux air-sol d'identification. Par miracle, personne n'est touché. Au second passage, les blindés sont maintenant identifiables. Les automoteurs d'artillerie commencent à arroser le bois de leurs obus de 105, les Jadgpanthers et les fantassins décrochent. Les Français viennent de se voir confrontés avec la "guerre des haies". En milieu de matinée, un violent tir d'artillerie est à nouveau déclenché sur le bois d’Antoigné. Une escadrille de l’Air Force, attaque à la bombe et à la roquette les blindés allemands qui se retirent. Des éléments du 12e Cuirs et du 4/R.M.S.M. progresse alors de Montbizot vers le bourg de Sainte-Jamme-sur-Sarthe distant d’un km repoussant ainsi l'infanterie allemande. Lors de la fouille du bois d’Antoigné deux blindés légers et un camion allemands sont découverts détruits. A midi, le bourg de Sainte-Jamme-sur-Sarthe est libéré. La progression se poursuit en direction du Boulay et de Maresché. Emaresche, est libéré sans combat. La progression se poursuit vers Vivoin , qui est atteint vers 16H00. Sur un autre axe la progression se poursuit de Neuville, vers Joué l’Abbé, Souligné sous Ballon, Ballon, Lucé sous Ballon, Meurcé, Doucelles et Coulombiers, Lucé sous Ballon, Meurcé, Doucelles. Au soir du 10, le général Leclerc établit son P.C. à Doucelles. Sur un troisième axe, l'avance se poursuit par Souligné sous Ballon, St Mars sous Ballon, Congé sur Orne, Lucé sous Ballon, Nouans, Chérancé et Rouessé Fontaine. La commune de Mézieres sur Ponthouin est la première localité de France métropolitaine que la Division Leclerc libère en combattant malgré la perte de 3 Sherman. Face aux Mark IV de la 9.panzer, les blindages des Sherman ne résistent pas.  Jusqu’à 11H00, les Allemands tirent plus de 400 obus avant que les hommes de Massu ne contournent les lieux. Malgré de lourdes pertes, les Français prennent l'avantage. 

Le 11 août, les Leclerc marchent vers Alençon.  Très vite, l'ennemi fait face brutalement. Ses canons anti-chars, épaulés par une infanterie déterminée stoppent les progressions sur l'ensemble du front . Le sous-groupement Massu reprend sa progression vers Chérancé et Rouessé Fontaine. Le sous-groupement Farret butte sur un point de résistance au carrefour de la Nationale et de la route de Fresnay sur Sarthe - Mamers. Plusieurs chars du 12e Cuirs sont détruits ainsi que deux half-track. Les Marsouins vont rester bloqués de longs moments.  En fin de matinée, le bouchon de La Hutte contourné, trois km plus loin en abordant Fyé par la Nationale à proximité du lieu-dit "la route", les Leclerc se heurtent à un nouveau bouchon de la 9.panzer embusquée derrière les haies et des arbres à l'ouest de la route. Le peloton, perd en quelques minutes 5 Sherman et un half-track, une automitrailleuse et une moto. La libération du village a été chèrement payée :  25 morts et autant de blessés. A Louvigny : le sous-groupement Minjonnet fait face à une importante concentration d’armes anti-chars et de véhicules allemands qui progresse vers la forêt de Perseigne . Ces troupes sont détruites avec l'aide de l'aviation alliée.  Le petit bourg est libéré vers 15 heures. A Bourg le Roi : Leclerc improvise un PC pour donner ses ordres afin de poursuivre l'offensive vers Champfleur. Un villageois Louis Martin, prend place sur l'arriéré du char « Brive la Gaillarde » et guide le peloton par des chemins où sont embusqués les blindés de la 9.panzer couvrant le repli des autres troupes allemandes sur Alençon. Louis Martin décédera en 1953 des suites de la commotion subite lors de l'explosion du char.  Le peloton du lt Krebs arrive à Champfleur, il a perdu deux chars. Il est rejoint par Leclerc. A mi-distance de René et du village des Mées, au lieu-dit « la hutte » lors de la progression les artilleurs de la 2e batterie du 1/40 R.A.N.A. sont surpris en pleine progression vers le nord par des avions U.S. . Bilan de ce bombardement par méprise deux morts. Méprise qui une fois encore est due à l'absence de panneaux d'identification . A Rouese Fontaine : le sous-groupement Massu se heurte à un bouchon ennemi retranché dans une ferme. Deux chars moyens sont détruits,  un peloton force le barrage et atteint le village,  un autre contourne par Ancinette puis Ancinnes. A Ancinnes : la 6e Cie du 2/R.M.TT et le peloton Rives détruisent trois automitrailleuses et font 77 prisonniers. Tout est terminé vers 19 heures. A St Gilles : Diot a installé son P.C. au sud de Saint Paterne pour la nuit, il est rejoint par Leclerc. Vers 01H00 un projectile ennemi  incendie un half-track. Le général se dirige vers sa jeep, y monte, à son côté Guillebon. « Allons-y «  dit-il a son chauffeur. Direction Alençon. La route est vide. Leclerc rattrape les troupes et les chars de Noiret, qu'un civil guide dans les rues endormies. Le général prend la tête et arrive le premier, par la rue de la Sarthe, au nord de la rivière dont le pont est intact. L'occupation de la tête de pont est immédiate par le Régiment du Tchad. Rassuré le général fait demi-tour et repart par la route de Mamers. A la sortie de la ville, sa jeep tombe nez à nez avec une voiture légère allemande. Guillebon réagit immédiatement en tuant le chauffeur. Les occupants du véhicule lèvent les mains. Ce sont des officiers de la 9.panzer porteurs de cartes renseignées ce qui permettra au général Leclerc de comprendre la manœuvre envisagée par l'ennemi et d'anticiper.

A l'issue des combats le sous-groupement Mijonnet reprend sa progression vers Dangeul. Remontant plein nord vers Argentan, les Français se préparent à la jonction avec les Canadiens et Britanniques. C'est par cet axe qu'ils vont se propulser jusqu'à Alençon.  Dio et son groupement surprennent la 2.panzer en pleine pause, après plusieurs jours de combats épuisants. La division allemande vole en éclats devant la détermination des équipages français. Après cette offensive, l'unité ennemie cesse d'exister. Rien n'arrête plus les Leclerc. Après la prise d'Alençon le 11 août, la division se porte vers les ruines d'Argentan. Puis, le 13 août à Ecouché, c'est la même audace qui anime les marins et leur Tanks Destroyers M10 qui bouleversent toute logique. Face aux surpuissants Panther, les Sherman ne font  pas le poids. Hors, avec une précision diabolique et une confiance presque surhumaine, les fusiliers marins alignent un par un les blindés lourds allemands, presque à cadence régulière. Deux compagnies complètes sont ainsi anéanties.

A Carrouges, les combats sont tout aussi acharnés. Les 18 et 19 août 1944, à Chambois, la liaison est établie avec la II° Armée Britannique.  Canadiens, Polonais, Français et Britanniques se retrouvent enfin. Dire que ce ne sont que successions d'embrassades parait exagéré : les relations Franco-Britannique portent les traces douloureuses de Mers El Kébir. La fermeture de la poche de Falaise est le prélude à la mort annoncée de la VII° Armée allemande.  Inlassablement, avions et canons bombardent les Allemands encerclés. Lorsque les débris de ce qui fut la VII° Armée allemande se rendent, les cadavres allemands jonchent les chemins de la campagne normande. C'est un amoncellement de débris de chars, de véhicules divers, d'équipements. Les cadavres de chevaux et de bétail jonchent les herbages. La puanteur est épouvantable au point que les avions d'observation ont pour consignes de ne pas survoler la zone.

Pendant ce temps les Armées alliées ont avancés partout : 4 août : Libération de Rennes. 6 août : Libération de Vannes, Redon, Vitré, Laval. 7 août : Libération de Saint Brieuc. 8 août : Libération de Morlaix. 9 août : Libération de Quimper, Saint Malo, Le Mans. 11 août : Libération de Nantes et Angers. 13 août : Libération de Quimperlé. 19 août : Libération d’Argentan.

La 2e D.B. est placée au repos et attend les décisions du Commandement Allié. Eisenhower a prévu de ne pas entrer dans Paris et de contourner la ville. De négociations en discussions au plus haut niveau politique, le 22 août, la 2e D.B. et la 4e D.I.US ont ordres de marcher sur la capitale car à Paris la situation se dégrade.

Paris.

Le 9 août arrive à Paris le nouveau commandant du Gross Paris, le gl von Choltiz. Il a ordre d'Hitler de conserver Paris à tous prix et si c'est impossible de détruire la ville. Von Choltiz est un expert, il a sévi à Rotterdam et à Sébastopol. Il dispose de 20 000 hommes pas tous motivés, de 60 chars et de quelques avions. Il peut compter sur le renfort des troupes de passage. Il est bien décidé à exécuter les ordres. S'il ne peut engager d'opérations d'envergures, il peut causer de graves dégâts.

Le 12 août, les cheminots passent à l'action et se mettent en grève. Tout le réseau ferré de la région parisienne est bloqué. A leur tour, les employés des transports parisiens se mettent en grève. Puis ce sont les postiers, les infirmiers et infirmières, les employés des Pompes funèbres. Le gaz et l'électricité sont partiellement coupés. Le ravitaillement n'arrive plus et les prix montent en flèche. Le 15 août, les policiers se mettent en grève et occupent la Préfecture de Police où flotte bientôt le drapeau tricolore. Le 17 août, les dignitaires de Vichy alors dans la ville sont enlevés par les Allemands et transférés à Belfort.

La ville est traversée par les colonnes en retraite de l'Armée allemande qui quittent l'ouest de la capitale. Les services d'occupation brûlent leurs archives et commencent à partir. Sur des kilomètres, des dizaines, des centaines de camions, de cars, de blindés, d'ambulances se suivent sous les yeux d'une population ravie. Le colonel Rol-Tanguy chef des F.F.I.* de la région parisienne déclare l'insurrection générale. Mais l'armement des F.F.I. est dérisoire. Les combats viennent à peine de commencer que sous l'impulsion du Consul de Suède une trêve est proclamée. Les barricades continuent cependant à s'ériger. Les F.F.I continuent à occuper les édifices publics. La trêve est très vite dénoncée et le 22 août, Rol-Tangy lance à la population parisienne l'ordre de mobilisation générale. Malgré ce qui en sera dit ensuite, l'ordre de mobilisation est peu suivi. Plusieurs émissaires partent vers les lignes alliées pour demander de l'aide. Les nouvelles reçues sur le sort de Varsovie (qui datent de plusieurs jours) sont très mauvaises. On craint le pire pour Paris. Les Allemands se sont réfugiés dans des points d'appui puissamment défendus d'où il est impossible de les déloger. La menace de destructions massives plane toujours sur la ville. Enfin Eisenhower lâche la 2e D.B. et la 4e D.I.US sur Paris.

La 2e D.B. de Leclerc est en route vers Chartres et Rambouillet. Le soir du 24 août, une colonne légère blindée, composée en majorité d'anciens républicains espagnols et commandée par le capitaine Raymond Dronne, est la première à pénétrer dans Paris. La nuit tombe, la foule en liesse acclame les libérateurs et monte à l'assaut des véhicules. La radio annonce la nouvelle, les cloches des églises sonnent à toute volée. Le détachement parvient à l'Hôtel de Ville, guidée par un motocycliste, il est 21H20 (heure allemande). Au matin du vendredi 25, les chars Sherman de la division Leclerc entrent dans Paris en trois colonnes par le sud et l'ouest qui se rejoignent Place de la Concorde. A midi, le drapeau français flotte sur la tour Eiffel. L'unité du col Billotte prend d'assaut l'hôtel Meurice et obtient la reddition du commandant du Gross Paris : le gl von Choltitz. Celui-ci signe son acte de capitulation vers 15H30 à la préfecture de police, en présence de Leclerc. Quelques instants plus tard, au PC de Leclerc, gare Montparnasse, le général allemand rédige ses ordres de cessez-le-feu.  C'est là que Leclerc fait signer au colonel Rol-Tanguy, chef des F.F.I. parisiens, l'acte de reddition, avant que ne les rejoigne le général de Gaulle. Le chef de la France libre reproche à Leclerc d'avoir laissé le résistant communiste signer un exemplaire de l'acte de capitulation.  Puis de Gaulle se rend à l'Hôtel de Ville où l'attend le Conseil National de la Résistance rassemblé autour de son chef, Georges Bidault. De Gaulle refuse de proclamer une République qui, pour lui, « n'a jamais cessé d'exister ». Il rend hommage à la capitale, et bras ouverts, salue depuis un balcon les Parisiens qui l'acclament. 

Le 26 août, un défilé militaire sur les Champs Élysées marque l'entrée de la France dans sa capitale. Il y a au moins deux millions de personne sur l'avenue. Le soir, un bombardement sur Paris fait 189 morts et 890 blessés. Le 31 août, le Gouvernement de la France Libre s'installe à Paris. De Gaulle réintègre son bureau de 1940 au Ministère de la Guerre.

Les Allemands ont perdu 4 000 prisonniers aux mains des F.F.I. et 12 800 prisonniers aux mains de la 2e D.B.. Les Parisiens ont perdu 1 500 personnes dans les combats et les bombardements.


Paris

24 août : Libération de Cannes, Grasse et Grenoble. 26 août : Libération d'Avignon, Arles et Tarascon. 27 août : Libération de Bordeaux, Toulon et Montélimar. 29 août : Libération de Nîmes. 30 août : Libération de Rouen et de Reims. 31 août : Libération de Montpellier, Béziers, Narbonne, Valence. 1er septembre : Libération de Dieppe. 2 septembre : Libération de Nice et de Chambéry. 3 septembre : Libération de Lille et de Lyon  (Lyon délivré en 20 jours au lieu des 3 mois prévus au plan initial). 6 septembre : Libération des Sables d’Olonne . 7 septembre : Libération de Lons-le-Saulnier. 8 septembre : Libération de Beaune et Chalon-sur-Saône. 10 septembre : Libération de Besançon. 11 septembre : Libération de Dijon. 12 septembre : Libération du Havre.


L’Armée française de la Libération

* J'emploie le terme F.F.I. pour toutes les formations armées de la résistance pour faciliter la compréhension du texte. Les F.F.I. ou Forces Françaises de l'Intérieur sous le commandement du général Koening comportent de multiples groupes armés issus des mouvements de résistance. Citons les F.T.P. (Francs Tireurs et Partisans), O.R.A (Organisation de résistance de l'armée), l'O.C.M. (Organisation civile et militaire), M.O.I. (main d'oeuvre immigrée), et tant d'autres fondées à l'initiative de chefs locaux.


Début 1944



Groupe d'Armée B