LA QUATRIÈME RÉPUBLIQUE

1945

La victoire de 1945 n’interrompt pas les besoins en soldats. La France est contrainte encore de maintenir 700 000 hommes sous les drapeaux après le 2 septembre 1945, d’autant qu’un conflit armé se profile en Indochine.

L’ Armée française doit assurer l’occupation d’une partie de l’Allemagne et de l’Autriche et continuer à manifester sa présence dans l’Empire. Elle doit être partout à la fois et n’en a pas les moyens, ni en hommes, ni en matériel. Si elle fait partie des vainqueurs de 1945, elle le doit à l’énorme quantité de matériel, d’équipements, de vivres fournis par l’Armée américaine et celle-ci ne se prive pas de le rappeler. Si la France participe à l’occupation de l’Allemagne et de Berlin, elle le doit à l’obstination du général De Gaulle soutenu par Churchill. Sa zone d’occupation est prise sur celles des Anglo-Américains après d'âpres négociations. L'Autriche est divisée également en quatre zones et Vienne en quatre secteurs. Le Tyrol et le Voralberg sont occupés par l'Armée française. C'est un ensemble disparate qui comprend une partie du Wurtemberg, du pays de Bade, et de Lindau. Le statut de la Sarre, du Palatinat, de la Rhénanie du sud n'est pas encore clairement défini. La Z.O.F. (zone d'occupation française) est la plus petite et est à prédominance rurale.

Alors que les armes se sont tues, les soldats français, conscients de la valeur de leur contribution à la victoire, sont toujours sur la brèche; prises d'armes, revues somptueuses, défilés musique en tête. La démonstration de la présence de la France, pacifique mais ferme, n'est jamais prise en défaut. On y ajoutera la discipline, l'élégance dans la tenue des soldats à l'écusson "Rhin et Danube". Les chefs de corps ont reçu l'ordre d'y veiller personnellement.

Dans leurs zones de stationnement, les neuf divisions de la Ière Armée française ont pour mission de maintenir l'ordre, fonction qui n'est pas superflue, car il arrive que de temps à autre des coups de feu soient tirés sur leurs sentinelles ou les éléments isolés. L'armée a également en charge la récupération du matériel considérable que les Allemands ont emporté pendant quatre ans, en provenance des usines et des laboratoires français. Un butin qui vaut des milliards et qui doit reprendre le chemin de la France. La "chasse aux cerveaux allemands" est une autre activité méconnue à laquelle se livrent la France comme ses Alliés. Bien qu'ayant commencé plus tard que les Anglo-américains ou les Soviétiques, les Français recrutent un nombre important d'ingénieurs et de techniciens spécialistes des missiles, de l'automobile et de l'aviation.

Pendant la période d'été, de nombreux enfants de la banlieue parisienne sont invités à prendre leurs vacances en Forêt-Noire. Chaque régiment se doit alors de recevoir un contingent de petits Français. L’administration civile est confiée à une cohorte de fonctionnaires venus de France sous commandement militaire. Pour en imposer aux Allemands, ces fonctionnaires sont revêtus de l’ uniforme et élevés artificiellement à des grades importants. Décision qui assimilera les excès de ces fonctionnaires à ceux des militaires. Devant les besoins en personnel, l’ Armée française recrute parmi les prisonniers allemands des volontaires pour la Légion, ce qui entraîne une polémique avec nos alliés américains et soviétiques. En 1950, le gouvernement de Bonn annoncera que 40 000 des combattants en Indochine sont des Allemands.


La chasse aux nazis

1945 : Algérie.

Des émeutes de la faim éclatent en mars 1945 à Saint-Cloud, Orléansville, Tiaret, Maison-Carrée. Les communistes et les nationalistes récupèrent le mouvement. Des militaires et des policiers sont attaqués. L’armée intervient. Les Tirailleurs, Goumiers libérés de leurs obligations militaires qui ont été traités équitablement par leur encadrement et leurs camarades de combat comprennent mal que revenus chez eux, ils ne soient pas mieux considérés. Nous en allons en retrouver dans quelques années dans l'encadrement de l'A.L.N..

Nouvelles manifestations à l’occasion du 1er mai 1945. Constantine, Oran, Alger, sont touchés. Les manifestant déploient des drapeaux vert et blanc et l’armée intervient en tirant dans la foule. Le 1er mai, la manifestation du Parti du Peuple Algérien clandestin réunit 20.000 personnes à Alger, dans la rue d'Isly. Elle se solde par 11 morts, des arrestations, des tortures et un afflux d'adhésions au P.P.A..  

L'Armée d’Algérie en ce mois de mai 1945 comprend : 18 bataillons d’infanterie, 12 escadrons à cheval, des troupes motorisées, 6 batteries d’artillerie, des gardes mobiles, des gendarmes, des C.R.S., et plus au sud, des compagnies sahariennes. Toutes ces forces sont la plupart du temps aguerries même si les meilleures unités de l’armée sont encore en France et en Allemagne. Mais ces forces sont dispersées, morcelées sur un vaste territoire. Elles peuvent s’appuyer sur 12 000 gardes auxiliaires, plus ou moins armés.

8 mai 1945, une insurrection éclate dans la région de Sétif et de Guelma. A Périgotville, les émeutiers s’emparent d’armes. L’émeute gagne Bône, Jemmapes, Collo, Saïda. Puis toute la grande Kabylie s’embrase. Des centaines de jeunes algériens sèment la terreur à Sétif. Les policiers se dégagent en tirant. L’armée ratisse le secteur et vient au secours de fermes assiégées. Horrifiés par ce qu’ils découvrent, les Européens, milices civiles, gendarmes et troupe pratiquent une répression systématique avec le concours de bombardiers B 26 et du croiseur Duguay-Trouin qui pilonne les villages de la côte. Les forces locales de 10 000 hommes (dont notamment la Légion, les 15e Tirailleurs Sénégalais, 3e Zouaves, 9e Spahis algériens) ne suffisent pas et des renforts sont envoyés de métropole (13e d’Infanterie), du Maroc, de Tunisie. Arrivent sur le terrain : des Tirailleurs Sénégalais, des Tirailleurs Algériens, des Goumiers, des Fusiliers marins, des Zouaves, la Légion, appuyés par des blindés. Au bout de 12 jours, des milliers de rebelles se rendent. 104 Français ont été massacrés mais près de 3 000 Arabes ont été tués, dont 600 tués par l’armée et 28 condamnés et fusillés suivant le chiffre officiel (d’autres sources indiqueront 15 000, 25 000, voire 65 000 morts). Le reste de l’Algérie est resté calme. Le général Duval qui a mené les opérations en Algérie déclare "Je vous ai donné la paix pour dix ans mais ne vous faites pas d'illusion ". Les illusions vont persister et le général ne se trompera que de quelques mois. Quand aux changements annoncés pour améliorer le sort des français musulmans, ils n’auront jamais lieu.

1945 : Moyen-Orient.

Au Levant (Syrie et Liban), un soulèvement éclate. Les troupes sur place sont constituées de 5 000 hommes sur qui l'on peut compter, quand aux autres ? Le contingent français est constitué aussi d'unités de Tirailleurs sénégalais. Ce qui va exaspérer les populations arabes. Des combats de rue se déroulent à Damas où les Français interviennent avec aviation et artillerie. 400 civils sont tués. Les Français s'enferment ensuite dans leurs casernes. Malgré l'envoi de 3 500 soldats, F.F.I. et Tirailleurs sénégalais jusqu'en fin 1945, les difficultés persistent. Le 29 mai, les Français bombardent Damas. Au début de l'été 1946, la France commence à rembarquer ses troupes. Pour la Syrie, ce sera effectif avant la fin de l'été. Au Liban, c'est terminé au début 1947.  Les combats ont tués 86 gendarmes syriens et 510 civils. Les troupes françaises n’oublieront pas d’avoir été chassé par des Arabes manipulés selon eux par les Américains et les Anglais. Pour ce qui concerne les Britanniques, nous en sommes certains désormais qu'ils manipulaient en sous-main les nationalistes arabes. Ils disposaient d'environ 60 000 hommes en Syrie et 600 000 hommes dans tout le Moyen-Orient. La France ne pouvait risquer un conflit.

Les Japonais et l'Indochine

9 mars 1945 : L’ambassadeur japonais Yatsumoto remet à l’amiral Decoux un ultimatum exigeant le contrôle des forces militaires et navales stationnées en Indochine, ainsi que le controle de l’administration française. Devant le refus de l'amiral, les Japonais menacent d'attaquer les forces françaises très inférieures en nombre et d'occuper l’ensemble du pays.

Depuis 1941, l’occupation japonaise pèse. Occupation avec laquelle les autorités françaises (amiral Decoux) du gouvernement de Vichy ont apprit à composer. Il y est contraint par la faiblesse de ses effectifs : 50 000 hommes dont 15 000 Européens (Marsouins, Légionnaires et Tirailleurs indochinois).

A 19H00, le 9 mars 1945, les troupes japonaises (65 000 hommes) attaquent les Européens. Opération préparée de longue date car tous les Français, hommes, femmes et enfants, où qu’ils soient, sont attaqués. Au sabre, au couteau, à la pelle, à la pioche, au fusil, c’est un massacre général. N’insistons pas sur le sort des femmes violées par une multitude et tuées ensuite à coups de crosse. A Lang Son, à Hanoi, à Saigon, à Vientiane se déroulent les mêmes scènes d’horreur. Des unités tentent bien de résister à Hanoi et Hué, mais leur résistance ne tient que quelques instants. Ainsi à Lang Son, le gl Lemonnier dispose de 1 200 hommes. Ce 9 mars, invité à une réception des Japonais, il délègue plusieurs officiers et le résident général Auphelle. A 21H00, en pleine réception, les officiers sont abattus par leurs hôtes. Au même moment, 10 000 soldats japonais attaquent nos soldats. Les combats durent une vingtaine d'heures avant que les Français survivants ne se rendent. Tous ces prisonniers sont massacrés, Lemonnier décapité. Une centaine de grands blessés sont épargnés. Les 11, 12 et 13 mars, les Japonais qui ont rassemblés 460 blessés ramassés aux alentours, les décapitent à la hache, les mitraillent ou les transpercent à la baïonnette au bord de la rivière Song-Ky-Cong.

A Dong-Dang, les 150 hommes du 3e Régiment de Tirailleurs Tonkinois (capitaine Anosse) résistent deux jours et trois nuits avant de se rendre. Anosse est tué d'une balle dans la tête par le commandant japonais et ses hommes décapités. A Hagiang, à Hongay les mêmes scènes se déroulent. A Hué, les combats continuent toute la journée du 10 mars. Mais une bonne partie des survivants parvient à s'échapper et à gagner l'arrière pays.

Grâce à la clairvoyance de quelques officiers prudents et méfiants, 6 000 hommes des 5e R.E.I., 1er et 4e Tirailleurs Tonkinois (colonne Sabatier et Alessandri) prennent le maquis en direction de la Chine. Après 57 jours de combats retardateurs menés contre les Japonais qui les poursuivent, ils parviennent à franchir la frontière chinoise. Ils reviendront en Indochine pour reprendre le combat, cette fois contre le Vietminh. Des isolés gagnent la brousse où les minorités ethniques, vont les recueillir, les guider, les nourrir et combattre avec eux.

Les unités françaises ainsi que le quartier général des alliés à Calcutta sont totalement surpris. En quelques heures, 90 000 hommes et femmes dispersés à travers la péninsule, sont morts ou captifs. 4 000 soldats et civils sont internés au camp de la mort lente de Hoa Binh. Malgré la capitulation japonaise, ils ne seront libérés qu'en 1946. Les partisans et soldats indochinois ont été fusillés.

14 août 1945 : Indochine.

Le Japon capitule aussi en Indochine. Des troupes japonaises restent cependant sur place pour maintenir l’ordre avec le consentement des Alliés le temps que des troupes chinoises et britanniques arrivent pour les désarmer. Pour tout simplifier, l’Annam est séparé en deux zones. Au sud du 16ème parallèle, les troupes britanniques sont chargées de désarmer les garnisons japonaises, au nord du 16ème parallèle, ce sont les troupes chinoises. Les Français ne sont même pas consultés.

Au Cambodge, l’influence française est vite rétablie. Au Laos, les Chinois établissent un gouvernement provisoire à leur solde. En Cochinchine et au sud Annam, les Britanniques laissent l’Armée française rétablir la souveraineté de la France. Au Tonkin et au nord Annam, les communistes (le Vietminh) partisans d’un Vietnam libre regroupant Annam, Cochinchine et Tonkin, proclament l’indépendance du pays le 2 septembre 1945 (avec le soutien des troupes chinoises (160 000 hommes) et des services spéciaux américains (O.S.S)) et se heurtent ainsi aux Français qui veulent avant tout rétablir la souveraineté de la France sur toute l‘Indochine. C’est une confusion totale.

Le 3 octobre 1945, les 4 500 hommes du gl Leclerc débarquent au sud Annam . La flotte d'Extrême-orient de l'amiral Thierry d'Argenlieu se positionne. Le corps expéditionnaire entame la reconquête du pays face à des groupes de partisans Vietminh (deViêt Nam Doc Lap Dong Minh Hôi = Ligue pour l'indépendance du Viêt-Nam)


L’armée française revient

1945 : Indochine.

La guerre d’Indochine ne concernera pas la masse des appelés, cependant elle concerne l‘armée française dans sa totalité, directement ou indirectement. Mais aussi tous les Français sans qu‘ils s‘en doutent. L’Indochine de ce début 1945, c’est un assemblage de nations : Laos, Cambodge, Annam, Cochinchine, Tonkin et un ensemble de peuples qui s’ignorent ou se détestent, Lao du bas, Lao des montagnes, Khmers, Vietnamiens, Chinois, les colons et fonctionnaires européens et une myriade de minorités ethniques : Moïs, Méos, Hrés, Thaïs, Nungs, Lolos, Muongs, Tos, Hmong que seule l’autorité de la France arrive péniblement à rassembler.

1946. La situation est confuse. Dans le sud, les 30 000 hommes de Leclerc ne controle plus rien. Un armistice est signé le 7 janvier 1946. La situation politique en métropole n’arrange rien. D’accords non respectés en promesses non tenues, le conflit est inévitable. Le Vietminh encercle les maigres garnisons françaises du Tonkin, le 2 décembre 1946, bloque Long Son, Haiphong et Hanoi. Le commandement prend peur. A l'instigation de l'amiral Thierry d'Argenlieu, les troupes du gl Dèbes tente de reprendre la ville d'Haïphong au Vietminh. La flotte française bombarde les quartiers et les banlieues de Haiphong. Les Français attaquent le lendemain et contrôlent Hanoi. Les quartiers annamites et chinois sont rasés. Le chiffre des pertes vietnamiennes est lourd, des chiffres variants de 200 à 6 000 morts sont avancés. Le Vietminh prend le maquis. La guerre d’Indochine commence.

Les appelés ne sont pas engagés en Indochine. Seuls les professionnels ou les volontaires y sont envoyés, venant de tout ce qui reste de l’Empire. Des réservistes et quelques appelés s’engagent pour un séjour limité. La grande majorité des Français, tout occupée à relever le pays en ruines, va se désintéresser de cette guerre lointaine quand elle n‘y sera pas hostile. Ceux qui vont s’y intéresser, c’est pour combattre cette guerre «impérialiste et colonialiste«. Les soldats embarquent et débarquent à Marseille sous les hués, les insultes et les crachats. Les dockers refusent d’embarquer leur matériel. Ils refuseront l'aide aux blessés qui reviennent, refuseront de décharger les cercueils. Des troupes d’Afrique du Nord (Légionnaires et Tirailleurs) embarquent, elles à Alger dans le calme.

En 1949, le corps expéditionnaire compte 120 000 hommes, dont 44 000 Français métropolitains, 15 000 Légionnaires, 15 000 soldats Nord-africains, et 39 000 autochtones. Effectifs portés à 204 000 en 1954 (dont 60 000 métropolitains).  Posons nous encore la question sur le volontariat réel des Vietnamiens « engagés » dans les rangs de l’Armée française. La marine participe au conflit avec 10 000 hommes. Nous y trouvons le Richelieu, le Suffren, la Gloire, le Triomphant, le Fantasque, le Somali, le Sénégalais, les transports Quercy et Béarn.  

Que les combattants du corps expéditionnaire se battent avec acharnement, dans la peur, la boue, dévorés par les maladies tropicales, n’intéresse pas la métropole. Paradoxalement, elle sera intéressée plus tard par la guerre médiatisée des Américains. Devant les difficultés rencontrées et les appels des généraux qui réclament toujours plus de monde, l’envoi du contingent est envisagé. Étude bien vite abandonnée devant l’absence de moyens de transport. Il faut alors 3 jours pour arriver de Paris à Saigon par avion. Les États-unis ont révisé leur position et commencent à fournir à la France un nombreux matériel.

Le gratin de l’armée professionnelle est en Indochine et ce sont les appelés qui supportent une grande partie du poids des incidents qui se déroulent dans les autres colonies ou protectorats.

En août 1945, le général De Gaulle demande à ce que les effectifs globaux des armées soient ramenés à 690 000 hommes. Soulagement de la population sur laquelle pèse le poids de la conscription. En 1946, les effectifs sont ramenés à 460 000 hommes. La durée du service actif est ramené à 12 mois, puis en 1950 sera remise à 18 mois. Les 3 armes voient leurs effectifs réduits. Pourtant en 1947, il y a encore 70 000 hommes en Allemagne (+ 130 000 fonctionnaires civils).

On modifie l’instruction en la portant sur l’instruction physique, la propreté, le goût de l’hygiène, le goût de l’effort coordonnés pour un meilleur rendement collectif. La nation tout entière confrontée à la reconstruction du pays comprend mal la nécessité de soutenir une armée qui investit une part très importante du budget national, des effectifs, de la main d’œuvre, des matières premières, des équipements, des crédits. Et personne ne doute que si les Alliés ont fourni beaucoup de matériel pendant la dernière guerre, il va falloir le payer un jour.

Les désastres de Cao Bang, de la Route Coloniale n° 4 puis de Dien Bien Phu qui capitule le 7 mai 1954, vont réveiller un temps les esprits. Suite aux accords de Genève, les prisonniers du Vietminh sont libérés en septembre 1954. Sur les quelques 37 000 prisonniers fait par le Vietminh, 8 000 reviennent. Sur les 13 000 prisonniers vietnamiens incorporés dans l’armée française, 1 000 reviennent. Une question reste encore sans réponse : où sont passés les 40 000 hommes qui manquent dont 8 000 des prisonniers faits à Dien Bien Phu. Disparus pour toujours. La France ne demandera jamais d‘explications sur ces disparitions. Il faudra attendre aux survivants l’année 1989 pour que la reconnaissance de leurs droits de prisonniers de guerre soit enfin reconnue.


Après Dien Bien Phu

Ce conflit coûte à la France 120 000 blessés et rapatriés sanitaires et 92 800 morts, mais comme uniquement 20 700 sont de métropole, l’opinion publique ne s’émeut guère plus que quelques mois, d’autant que la guerre en Algérie va mobiliser les esprits. Le Laos et le Cambodge obtiennent leur indépendance. L’Annam est partagé en deux zones, la zone nord rattaché au Tonkin devient la République Démocratique du Nord Vietnam, le sud englobant l’ancienne Cochinchine et la partie sud de l’Annam devient la République du Vietnam. Des dizaines de milliers de Vietnamiens du Nord prennent le chemin de l’exil vers le sud. Les minorités des hauts plateaux qui ont combattu avec les Français, qui s’en soucie ? La guerre ne va pas tarder à reprendre entre le Nord Vietnam et le Sud Vietnam. C’est une autre page d’histoire d’où les Français seront absents.

La plus grande partie des troupes françaises d’Indochine rembarquent fin 1954. Beaucoup de ces soldats ne rentrent pas en métropole, ils prennent le chemin direct pour Alger où les « événements » ont commencé. La dernière unité française (le 7e Bataillon de Parachutistes coloniaux) quitte l’Indochine le 27 avril 1956.

Ce n'est que dans les années récentes que les anciens d'Indo seront reconnu comme de vrais anciens combattants ayant servi leur Pays.


La Guerre



1946