1832 : France.

La loi Soult du 26 avril porte le contingent annuel à 80 000 recrues tout en maintenant le tirage au sort. La durée du service armé est de 7 ans. Le tirage au sort et le remplacement sont toujours en vigueur. L’ Armée française est évaluée à 500 000 hommes et reste encore en Europe l’une des premières puissances militaires.

1832 : Algérie.

Les Zouaves de recrutement exclusivement "d'indigènes d'Algérie" commencent à incorporer des métropolitains avant d'être composés exclusivement d'Européens. Les "indigènes" passant aux Tirailleurs.

1832 : Italie.

En février, un vaisseau, trois frégates et deux corvettes débarquent des troupes françaises dans le port d'Ancône, sur l'Adriatique. Louis-Philippe a décidé cette opération afin de contrer l'influence grandissante de l'Autriche dans la région. L'Autriche à l'occasion de nombreux soulèvements et émeutes touchant notamment les États pontificaux et la région des Marches a vu une occasion de se réinstaller en Italie. La seule intervention à Ancône met fin à ses ambitions.

1832 : Belgique.

Un corps expéditionnaire intervient en Belgique en faveur des insurgés belges qui sont menacés par une intervention hollandaise. 11 bâtiments (amiral Ducrest de Villeneuve) appuie cette intervention en collaboration avec la Marine anglaise. L'élément majeur est la prise de la citadelle d’Anvers le 23 décembre. La Belgique obtiendra finalement son indépendance totale en 1849.

1832 : Paris.

5 et 6 juin : manifestation au cours des obsèques du général Lamarque. Des barricades sont élevées dans les rues de Paris. 25 000 soldats et gardes nationaux sont opposées aux manifestants composés d’ouvriers, d’étudiants et de réfugiés politiques. Les insurgés vont tenter en vain de faire basculer l'armée dans leur camp. L'assaut est donné à chaque barricade. Il faut faire donner le canon contre les derniers insurgés. Au soir du 6 juin, on relève : 800 victimes chez les manifestants et 18 tués et 200 blessés dans la troupe.

1832 : Algérie.

La conquête reprend avec le printemps. Une expédition punitive est lancée dans la Mitidja. Sans discernement hommes, femmes et enfants de la tribu d’El Ouffia sont massacrés. On parle de 12 000 morts dans la population. Comme d’habitude, la troupe pille. Un énorme butin est raflé et vendu sur le marché d’Alger. Les troupeaux sont revendus au consul du Danemark. Un véritable coup de main de la marine permet de s'emparer de Bône.

1833 : Algérie.

Un homme se lève contre les Français. L’émir Abd el-Kader n’accepte pas la colonisation et lance 10 000 cavaliers aux environs d’Oran. L’Armée française se retranche et l’émir bat en retraite. En septembre, nouvelle émeute à Bougie. La ville est écrasée par l’artillerie. Il faut 4 jours de combat acharnés, maison par maison, pour que la ville soit reprise.

Un traité est signé avec l’émir en 1834. Les généraux d’Algérie ne respectent pas les termes des traités signés par le Gouvernement Français. La guerre se rallume très vite. Cependant les garnisons françaises continuent à s’installer. A Boufarik, premier poste construit par le 10e d’Infanterie légère et une compagnie de sapeurs. Le poste voit s’implanter un dispensaire et son équipe médicale, un médecin militaire français, 2 infirmiers, 2 jeunes Arabes et un interprète qui seront vite débordés. La colonisation et la mise en valeur de la Mitidja sont en route.

La tenue du soldat d'Afrique diffère peu de celle d'Europe. La casquette d'Afrique créée en 1832 (dont dérivera le képi) remplace le shako. L'habit veste du modèle 1820 à col fermé est fortement inspiré de celui de 1815. Le pantalon dit "à pont" date de 1829. Il est habituellement confectionné en drap garance épais. C'est uniquement l'été qu'il est remplacé par un pantalon identique en toile blanche, ce pantalon remplace la culotte serrée aux genoux. Le fantassin représenté ne porte pas la capote de drap "gris de fer", elle est roulée dans l'étui de coutil rayé bleu et blanc placée au dessus du havresac. Ce sac à dos est en peau de vache, poil au dehors, avec des bretelles et des courroies blanches. Au coté, l'étui de baïonnette et la giberne. Une autre baudrier de buffle blanc supporte le sabre d'infanterie de 1831. Il reçoit aussi deux paires de chaussures, une paire de guêtres blanches en toile, deux caleçons et deux chemises. Habit veste, casquette et équipement en un seul exemplaire. N'oublions pas la brosse à habit et la trousse de couture. Le renouvellement d'usure est soumis au bon vouloir des intendants et des fourriers. Il a fallu attendre 1832 pour que le col montant de l'habit veste soit échancré. Seules les unités indigènes disposent de leur propre uniforme.

Une colonne est transportée par la marine sur Bougie le 29 septembre 1833, 59e de Ligne, 2 batteries d’artillerie, du Train, des sapeurs et une section administrative.

1834 : France.

Le 9 avril 1834, à Lyon, début de la seconde insurrection des Canuts. Après l'échec des grèves de février 1834, puis le vote de la loi contre les associations ouvrières, le jugement des meneurs de février, ce 9 avril, met le feu aux poudre. L'armée occupe la ville et les ponts, mais déjà les premières fusillades éclatent avec la troupe, qui tire sur la foule désarmée. Aussitôt, les rues se couvrent de barricades. Les ouvriers organisés prennent d'assaut la caserne du Bon-Pasteur, et se barricadent dans les quartiers en en faisant de véritables camps retranchés, comme à la Croix-Rousse. C'est le début de la "Sanglante semaine". Le 10 avril, de nouvelles fusillades ont lieu avec la troupe. Les insurgés s'emparent du télégramme, du quartier de la Guillotière, puis de Villeurbanne où les casernes sont prises. Le drapeau noir flotte sur Fourvière, Saint-Mizier et l'Antiquaille. Le 11 avril, les combats se poursuivent. La Croix-Rousse est bombardée par la troupe qui a reçu des renforts.

Le 12 avril, la troupe attaque et prend le quartier insurgé de la Guillotière, après avoir détruit de nombreuses maisons avec l'artillerie. Le 14 avril, l'armée reprend progressivement la ville et attaque pour la troisième fois le quartier de la Croix-Rousse, massacrant de nombreux ouvriers.

Le 15 avril, fin de la "Sanglante semaine". La deuxième grande insurrection des Canuts est matée dans le sang. Plus de 600 victimes sont à déplorer. 10 000 insurgés faits prisonniers seront jugés à Paris en avril 1835, et condamnés à la déportation ou à de lourdes peines de prison.

Des troubles éclatent également à Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand, Lunéville. A chaque fois, les représailles sont sanglantes.  A Paris dans le Marais : quelqu'un tire sur la troupe, de la fenêtre d'un immeuble. La riposte ne se fait pas attendre. Le lendemain à l'aube, les soldats envahissent le quartier et massacrent tous les habitants de l'immeuble de la rue Transnonain (35e de ligne ? ). Mais les soldats ne s'en tiennent pas là : ils opèrent de nombreuses arrestations pour toutes sortes de mobiles, plus de 2 000 selon certaines sources.

1834 : Colombie.

Intervention navale en Colombie (appelée alors République de Nouvelle-Grenade) pour obtenir réparation d'un "outrage" fait à notre consul. Une division de 5 bâtiments (amiral Mackau) franchit la passe et prend position devant les défenses qui protègent Carthagène. Cette seule démonstration suffit à faire céder le gouvernement de Bogota. La réparation souhaitée est obtenue.

1835 : Algérie.

Abd el-Kader lève une nouvelle armée. Une colonne de 2 300 hommes (66e de ligne, Infanterie légère d’Afrique, Légion Étrangère, 2e Chasseurs d’Afrique, artillerie et génie) sortie d’Oran est attaquée à La Macta, les Français perdent 300 hommes et un matériel important.

A l’été 1835, l’Armée d’Afrique compte 30 000 hommes, mais 5 000 sont des malades enfermés dans les hôpitaux. Les 6 000 soldats de la Légion Étrangère sont en Espagne où leurs régiments ont été vendus aux souverains espagnols. Les effectifs sont insuffisants et de nouveaux régiments venus directement de métropole arrivent en Algérie : 2e et 17e d’Infanterie légère, 47e de Ligne. Avec ces forces, le commandement lance une colonne en direction de Mascara (130 kms au sud-est d’Oran) où s’est retranché Abd el-Kader. Avec 6 000 fantassins, de la cavalerie, des sapeurs et 900 supplétifs turcs et algériens, 800 chameaux, l’Armée française entre dans la montagne. La troupe marche, généraux en tête de colonnes, les drapeaux et étendards flottent au vent, au son des fifres et des tambours dans le chatoiement des uniformes encore éclatants de l’Armée d’Afrique. En face, l’émir dispose de 10 000 hommes qui passent à l’attaque. L’artillerie française fait la différence. En quelques heures, Abd el-Kader a perdu son armée au prix de 40 tués français. Mascara est prise, on y découvre le matériel perdu à la Macta. A Tlemcen, nouveau combat, Abd el-Kader échappe de peu à la capture.  

1836 : Strasbourg.

Tentative de coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte qui à Strasbourg essaie de prendre la ville avec l’appui du 4e Régiment d’Artillerie. Le complot échoue suite au refus de participer à l’action des soldats du 46e Régiment d’Infanterie de Ligne. Louis-Napoléon et des complices sont arrêtés. Quand au sort des artilleurs ?

Pour l’heure, c’est le développement foudroyant de l’industrie qui préoccupe le pays. Mais tous ne bénéficient pas de ses bienfaits. La conscription a de plus en plus de mal à recruter des soldats. La fatigue, l’humidité, la promiscuité, l’alcoolisme exposent les ouvriers aux maladies et aux épidémies. Si bien que sur 10 conscrits des régions industrielles, 9 sont réformés en 1840. Ce sont encore les ruraux qui fournissent le gros des bataillons. Ces conscrits qui sont encore pour 53 % illettrés.

1836 : Paris.

Inauguration de l'Arc de Triomphe de l'Étoile dédié aux victoires de  la Grande Armée. Les travaux ont été commandé par Napoléon en 1806.

1836 : Algérie.

En Algérie, le printemps annonce une nouvelle campagne. 3 000 hommes sortent d ‘Oran en direction de Tlemcen. Combats à Dar el-Atchoun, à  Sidi-Yacoub, les Français battent en retraite.

Un nouveau général arrive en Algérie, il s’appelle Thomas Robert Bugeaud, Marquis de la Piconnerie. La chanson “ la casquette du père Bugeaud” le rendra populaire. Mais n'anticipons pas. Comme tous les généraux de l’époque, c’est un ancien des campagnes napoléoniennes. Avec lui, les lourdes carrioles transportant vivres et munitions sont mises au rencard. Désormais sa tactique, c’est la rapidité d’intervention. Frapper l’ennemi dans ses bases d’opération et dans ses points d’appui politiques, atteindre les populations hostiles dans leurs intérêts matériels, c’est à dire poursuivre Abd el-Kader à outrance et opérer dans les tribus de fréquences razzias, afin de démolir pièce par pièce l’édifice de l’Emir. La rapidité Bugeaud va l'obtenir en inventant les compagnies montées. Un mulet pour deux soldats qui porte alternativement un des deux hommes pendant que l'autre marche à côté. Le mulet porte en plus tout le barda des deux hommes. Avec cette méthode les colonnes alignent des parcours impressionnants. 

L’Armée française achète chameaux, mulets et brêles qui peuvent passer partout. A l’aube du 6 juillet, au bord de l’oued Sickack, les 8 000 hommes de Bugeaud font face aux 12 000 combattants d’Abd el-Kader. A 08H00, tout est terminé. Les Chasseurs d’Afrique (2e Chasseurs) en chargeant les fantassins kabyles les ont mis en déroute. Bugeaud est obligé d’intervenir pour empêcher que les prisonniers soient massacrés. L’émir est en fuite, il a perdu 1 200 tués et 130 prisonniers. Les Français récupèrent 700 fusils. Ils ont 32 tués et 70 blessés. Bugeaud n'aura pas le temps de poursuivre son oeuvre de transformation de l'Armée d'Afrique. Il est rappelé en métropole en 1837.


Supplétifs

A l’est de l’Algérie, 7 000 Français partent à l’assaut de Constantine (Spahis algériens, Infanterie turque, 3e Chasseurs à Cheval, 1er Bataillon d’Afrique, 2e d’Infanterie légère, 17e d’Infanterie légère, 62e de Ligne, 63e de Ligne, 59e de Ligne, 3 compagnies du génie, 16 pièces d’artillerie). Transportés par mer depuis Oran et Alger, ils débarquent à Bône. Malmenés pendant leur parcours maritime, les hommes sont fatigués avant de se mettre en route. Ils prennent la piste par la montagne. C’est l’hiver et il neige sur les hauts plateaux. Des hommes se perdent. Les bivouacs de nuit s’effectuent en plein air, sans feu. Enfin le 21 novembre, Constantine apparaît. C’est une citadelle naturelle bordée sur 3 cotés par les gorges à pic du Rhummel. Pour entrer en ville, 2 accès, un vieux pont romain (90 mètres de long et 6 mètres de large) et un espace désert sous les remparts. Cet espace est battu par l’artillerie de Ahmed-Bey. La première attaque s’effectue sur ce glacis couvert de neige. C'est un échec. Seconde attaque par le pont à minuit, toujours sous la neige, échec total. Inutile de persévérer alors que l’hiver est là et que le ravitaillement n‘arrive pas. La retraite est décidée. Un bataillon du 2e d’Infanterie légère est chargée de couvrir la retraite. Les soldats empruntent le même chemin qu’à l’aller, harcelés par la cavalerie d’Ahmed-Bey. Le 1er décembre 1836, la retraite s’achève à Bône, après qu’un fort détachement ait été laissé à Guelma. 880 hommes ont été tués, 1 200 malades vont mourir dans les prochains jours. Plus que l’ennemi invisible, c’est la maladie qui tue. De nouveaux renforts arrivent. Les effectifs en Algérie passent à 43 000 hommes.

1837 : Algérie.

Nouveau traité le 3 mai 1837 avec Abd el-Kader. Comme les autres, il ne sera pas respecté.

Deuxième tentative pour prendre Constantine. 4 brigades d’infanterie (général comte Damrémont) comprenant 13 000 hommes et 4000 chevaux, chargés de 15 jours de vivres, prennent la route de Constantine. Il y a là un régiment d’infanterie métropolitaine (47e de ligne), un bataillon de marche de Zouaves( lt.cl de Lamoricière), deux bataillons de la nouvelle Légion Étrangère, les Spahis de Bône, 2 régiments de Chasseurs d’Afrique, 2 bataillons d’Infanterie légère, 39 canons et leurs artilleurs, des sapeurs). Ils peuvent bénéficier des travaux du Génie effectués l’année précédente et s’appuyer sur les garnisons laissées sur place depuis près d’un an. Le 1er octobre, 2 000 malades ont déjà été laissés en route malgré le beau temps. Le 6 octobre, Constantine est en vue. L’artillerie ouvre le feu sous une pluie battante. Déplaçant sans cesse son artillerie, l’Armée française se rapproche des remparts de la ville. Poussant, tirant les canons au fur et à mesure que les sapeurs creusent les tranchées, fantassins et artilleurs se rapprochent. Le 11 octobre, les canons sont à 150 mètres des remparts, autant dire à bout portant et la première brèche s’ouvre dans la muraille. Le 12, Damrémont tué est remplacé par le gl Valée. Le 13 octobre, 3 colonnes s’engouffrent dans la brèche à 25 hommes de front. Dans la ville, ce sont des combats isolés, rue par rue, maison par maison, étage par étage. A 09H00, le 13 octobre 1837, Constantine est prise. Les Français ont perdu 600 morts dont 3 généraux. Quand aux Arabes et aux Kabyles, impossible de chiffrer les pertes. Pour ne pas être capturées, des grappes humaines se sont jetées du haut des falaises dans le Rhummel . Les autres défenseurs sont enterrés sous les gravats. 2 500 soldats français sont laissés en garnison, les autres retournent à Bône.

1838 : Algérie.

La colonisation de l’Algérie se poursuit avec l’inévitable accompagnement de troupes. Après l’affaire de Constantine, il y a désormais 40 000 hommes en Algérie. Abd el-Kader résiste toujours et c’est en Oranais que vont se livrer désormais les combats.

1838 : Argentine.

Le dictateur Rosas qui dirige l'Argentine multiplie les atteintes aux intérêts français et aussi à nos ressortissants. L'amiral Leblanc entame le blocus de Buenos-Aires. En octobre, il fait occuper l'île de Martin-Garcia qui commande l'embouchure du fleuve Uruguay dans le Rio de la Plata. Par cette action irréfléchie la flotte française se trouve elle aussi enfermée dans un guêpier. La situation va durer jusqu'en 1840.

En 1840, le gouvernement français décide d'en finir. L'amiral Mackau se présente avec 42 navires devant Buenos-Aires en octobre. Le gouvernement argentin cède aux exigences françaises. Il faudra cependant attendre 1845 avec l'intervention d'une flotte franco-anglaise qui détruit tous les obstacles mis sur le Parana pour que la circulation navale dans le Rio de la Plata soit entièrement rétablie.

1838 : Mexique.

Le pays est en pleins désordres. Les émigrants venus d’Europe sont victimes de vexations, et dommages de tous ordres. Une intervention est décidée. La marine avec 21 navires (vice-amiral Baudin) bombarde la citadelle qui protège Vera-Cruz le 27 novembre. La citadelle est écrasée par plus de 8 000 projectiles dont les nouvelles munitions explosives tirées par des obusiers. Les effets sont dévastateurs. Plus de 1 000 défenseurs sont tués et blessés. Le 28 novembre la citadelle se rend. Mais la ville ne s'est pas rendue. Les troupes mexicaines commencent à prendre position autour de Vera-Cruz. Baudin constitue un corps de débarquement de 1 200 hommes. La ville est prise d'assaut et ses fortifications neutralisées. Les Mexicains reconnaissent leurs dettes, mais ne paient toujours pas.

Mais ces succès lointains, Colombie, Argentine, Mexique, les équipages les paient très chers. De véritables épidémies ravagent les navires. Si le scorbut tend à disparaître avec la généralisation du jus de citron, la fièvre jaune et une forme de typhus sévissent. Ces maladies sont considérées comme une fatalité et rien n'est vraiment cherché pour améliorer le sort des marins. Quand aux fortunes de mer dues pour l'essentiel au mauvais état des navires, elles ne se comptent plus. Nous ignorons les pertes humaines car aucune statistique n'en tient compte.

Pour toutes ces opérations, il faut des équipages et l'ordonnance de 1835 a modifié sensiblement les conditions du recrutement. Jusqu'à cette date, seuls les célibataires étaient réellement appelés. L'ordonnance de 1835 répartit la charge sur tous les marins de 20 à 50 ans. Sont concernés tous les gens de mer, du novice au capitaine, les ouvriers des ports, les pêcheurs et les mariniers des fleuves (avec certaines réserves pour ces derniers). En 1845, l'Inscription maritime concernera 100 000 hommes qui pourraient être appelé à tous moments. L'embarquement est de 3 ans en théorie mais bien des marins feront 5 ou 6 ans. Cette menace permanente de partir à la Marine d'État fera que les vocations de marins se feront moindre au commerce et à la pêche. L'état de santé des populations littorales est un frein également au recrutement. Maladies et alcoolisme empêchent de naviguer à l'État. Quand aux désertions, on en comptera jusqu'à 10 000 en 1840. On atteint difficilement un effectif disponible de 57 000 hommes. Ce chiffre ne pourra jamais être atteint, sinon plus de pêche ni de commerce. Aussi, il faudra quelquefois recourir à des expédients pour réunir dans l'urgence des équipages.

1839 : Algérie.

Les troupes françaises (commandées par le duc d'Orléans) font une démonstration de force avec 3 000 hommes qui partant de Constantine rallient Alger par les "Portes de fer" soit 300 kilomètres en terrain difficile. S‘il le faut, il est prévu de livrer combat. Il n’y aura pas de combat.

Abd el-Kader qui n’a pu s’opposer à cette démonstration lance ses 50 000 guerriers dans la plaine de la Mitidja. Son armée régulière de 10 000 fantassins et cavaliers est structurée, organisée à l’européenne avec uniformes, grades et récompenses. Il a reçu l’appui de déserteurs de l’Armée française, des Légionnaires et Tirailleurs. Il a le renfort d‘instructeurs tunisiens et marocains, le renfort de 40 000 guerriers de diverses tribus. Les premières victimes de cette démonstration sont les Arabes alliés de la France. Des colons sont massacrés (femmes, hommes, enfants, vieillards), des récoltes pillées, des fermes incendiées. Un bataillon stationné à Oued el Alleug tente d’enrayer le massacre : 105 morts, les rescapés se replient. Boufarik et Blida sont assiégés. Valée qui dispose de 40 000 soldats lance de puissantes colonnes qu'Abd el-Kader évite.

L’Armée française reçoit les renforts de 10 000 fantassins venus des régiments du midi de la France et de 4 000 cavaliers. Il y a maintenant 58 000 hommes en Algérie. .

1839 : Afrique centrale.

Premiers établissements au Gabon, au Sénégal, en Côte d'Ivoire. Cette installation est le début d’une politique de points d’appuis remplaçants les comptoirs commerciaux. Points d’appui destinés à ravitailler les bateaux en escale et à maintenir une présence militaire sur tout le globe.

Les officiers de marine grisés par leur succès outrepassent bien souvent leurs instructions et placent Paris devant le fait accompli au risque de se faire désavouer ou féliciter au gré de la conjoncture internationale.

1840 : Algérie.

Abd el-Kader avec 12 000 cavaliers attaque Mazagran défendu par la 10e compagnie du Ier Bataillon d’Infanterie Légère d’Afrique. Les 144 défenseurs tiennent bon. Des renforts venus de Mostaganem tentent de les délivrer de l’encerclement et tombent dans une embuscade. C‘est le repli. Mais devant Mazagran, Adb el-Kader perd trop d’hommes et ordonne le repli de ses troupes . La garnison n’aura perdu que 3 tués, les Algériens ont perdus 600 hommes.

Les troupes françaises sont constamment renforcées, il y a maintenant 72 000 hommes en Algérie. Mais 15 000 sont malades et inaptes au combat. En 4 mois, 4 200 sont morts de fièvres, notamment du choléra. Les embuscades déciment la troupe. L’été est particulièrement cruel, 62 morts près de Médéa, 60 morts près de Coléa.

Bugeaud revient en fin d’année en Algérie et demande que les effectifs passent à 100 000 hommes. En 1842, il en aura 83 000. Il fait modifier l’habillement pour qu’il soit plus adapté aux conditions climatiques, allège les paquetages, supprime de nouveau les voitures que l‘on avait remise en service. Les mulets sont massivement utilisés pour transporter le paquetage et la nourriture des soldats. Une seule doctrine : la mobilité. Le troupier doit avoir des jambes.

6 août 1840 : Boulogne sur Mer.

Seconde tentative de Louis-Napoléon Bonaparte qui a Boulogne sur Mer tente de soulever les troupes. Nouvel échec, cette fois les soldats l’arrêtent. Il est condamné à la prison à perpétuité, mais s’évadera au bout de 6 ans.

1840 : France.

Une flottille prend la mer pour Sainte-Hélène. Sa mission : ramener le corps de Napoléon rendu par les Anglais. Son corps revient en France sur la frégate la Belle-Poule. A Cherbourg, le cercueil est transféré sur le vapeur Normandie. A La Bouille, nouveau transfert  sur la Dorade un petit bateau à vapeur. Le 15 décembre 1840, le cercueil descend les Champs-Élysées escorté par les marins de la Belle-Poule en direction des Tuileries. L’émotion est énorme. Des survivants des campagnes napoléoniennes ont campés dans un froid intense (- 8°) et plusieurs ne se réveilleront pas. Des foules immenses se sont recueillis sur tout le trajet sur les bords de Seine du Havre à Paris. La même émotion suivra le transfert du corps le 2 avril 1861, à l’église du Dôme aux Invalides où il repose depuis cette date.


Le retour des Cendres

1841 : Algérie.

Bugeaud passe à l’offensive. Les victoires françaises s’enchaînent : prise de Cherchell, de Médéa, de Mascara, de Boghar et de Taza. La guerre devient atroce. Les populations civiles sont massacrées par un camp ou l’autre. Les prisonniers sont égorgés, les villages pillés et brûlés, les récoltes emportées, les arbres fruitiers coupés. Même les morts ne connaissent pas le repos, ils sont mutilés, leurs oreilles récoltées comme trophées. A Dahra, des partisans d’Abd el-Kader enfermés avec la population civile dans les grottes sont enfumés et succombent brûlés vifs ou asphyxiés (500 morts). A Deira, 300 prisonniers français sont massacrés .

Sous l’impulsion de Bugeaud, l’Armée d’Afrique se transforme. De supplétives, les troupes indigènes deviennent des unités à part entière (ordonance royale du 7 décembre 1841). Les premiers, les Zouaves sont regroupés en un régiment. Viennent ensuite les Tirailleurs appelés à l'époque les Turcos qui regroupent les anciens bataillons de volontaires turcs, les engagés volontaires de la province d'Alger (les autres provinces viendront ensuite).

Les troupes "indigènes" pourront combattre partout où la France en a besoin. Chasseurs d’Afrique, Spahis, Tirailleurs Algériens, Infanterie Légère d'Afrique vont se développer. Les Zouaves qui étaient des troupes à recrutement indigène deviennent des troupes composées uniquement de Français de souche. La Légion Etrangère est destinée à combattre exclusivement hors de France (jusqu'en 1914 car alors on en aura besoin).


Zouave

Et des troupes indigènes, il en faut simplement  pour maintenir  un effectif de combattants conséquent.  La maladie, malaria, dysenterie, typhoïde, et choléra décime les soldats européens. Entre 1830 et 1834 :  8 300 hommes meurent de maladie ; pour la seule année 1840 : 9 686 morts. A Miliana,  50%  des  12 000 hommes de la garnison meurent. François-Clément Maillot,  le médecin-major de Bône sauve l'armée d'Algérie d'un plus grand désastre encore avec ses travaux sur les maladies tropicales.

1842 : Sur les mers.

La marine est une nouvelle fois à l’honneur avec l'annexion de Tahiti et des Marquises.

1843 : Algérie.

Le duc d’Aumale (fils de Louis-Philippe) prend la piste à la recherche d’Abd el-Kader avec 1 300 fantassins, 600 cavaliers et 300 auxiliaires (33ème et 64 e de ligne, spahis, chasseurs d’Afrique, gendarmes). Le 16 mai, les troupes françaises montent à l’assaut de son campement et capture la smala d’Abd el-Kader (sa capitale mobile avec sa famille, ses archives, son P.C. de campagne). Les Français ont 9 morts. Cet événement sera pour des générations d’écoliers une référence dans les guerres coloniales. L'émir n’est pas là.


La prise de la smala

La maladie décime toujours la troupe. En 1843, sur les 4 750 morts en Algérie, 4 692 le sont de maladie.

1844 : Maroc, Algérie.

Abd el-Kader s’est réfugié au Maroc et obtient la protection du sultan. Une armée française commandée par Bugeaud et forte de 8 000 hommes très aguerris entre au Maroc à sa poursuite

La Marine française (prince de Joinville) avec 21 navires dont 11 à vapeur bombarde Tanger le 6 août et Mogador le 7 août. Le Suffren, le Jemmapes, le Triton s'approchent des remparts de la ville et commencent leur tir. Ils sont bientot rejoints par le Cassard et l'Argus. Puis du Pluton, du Cassendi et du Phare débarque un détachement de 500 hommes (un bataillon du 3e de marine, un détachement du 2e de marine et une compagnie d'artillerie de marine) et prend l'île de Mogador (83 marins et soldats tués ou blessés). La ville de Mogador est à son tour conquise, c'est un tas de décombres.

Le 14 août, au plus fort de l’été, l’Armée marocaine de 45 000 hommes dont 25 000 cavaliers attaque les colonnes de Bugeaud : les 32e, 41e, 53e d'infanterie de ligne, les 6e, 8e, 9e et 10e Bataillons de Chasseurs, 2e Bataillon du 1er Zouaves, les 3e, 6e, 13e et 15e d'infanterie légère, le 3e Bataillon du 48e de ligne, les 1er, 2e et 4e régiments de chasseurs à cheval, le 2e Hussards et des Spahis, environ 11 500 hommes. La rencontre des deux armées à lieu au bord de l’oued Isly. Il fait une chaleur d’enfer : 60° au soleil. Les Français ont adopté une formation en losange avec la cavalerie au centre. Toutes les charges des cavaliers marocains se brisent sur la muraille de feu. C’est bientôt une débandade.  Les Français perdent 27 tués, 96 blessés. Les Marocains ont 800 morts et 1500 blessés, ils perdent 11 canons et 18 drapeaux.

Le Maroc cesse son aide à Abd-el-Kader,


Spahi

Les effectifs en Algérie sont de 90 000 hommes puis rapidement 108 000 en 1846. Les régiments continuent à débarquer à Alger, 2e, 23e, 24e, 26e, 47e, 48e de Ligne. Les 2e et 23e sont des régiments de la Grande Armée aux drapeaux couverts de décorations. En 1864,  66 des 100 régiments d'infanterie de ligne de l'Armée française "seront passés" en Algérie.

Le service obligatoire est institué pour les Algériens (qui voudront bien s’y plier). Ces conscrits algériens, dès le début, vont être victimes de discrimination, 1 an de service de plus que les métropolitains, puis 6 mois seulement, pas de lit ni de draps dans les casernements. S’il devient sous-officier, le soldat arabe ou kabyle ne touche pas la même solde. Il est exclu qu’il devienne officier.

Les soldats, engagés et enrôlés du service obligatoire de 7 ans sont tous devenus des soldats de métier. On y retrouve, la camaraderie, l’esprit de corps, le respect du chef, qualités propres à la Vieille Garde de l’Empereur. On peut tout demander à ces hommes. Mais cette armée va se couper de la Nation, se couper des réalités du pays. Cette armée était pleine de faste dans un chatoiement de couleurs, elle cache maintenant une misère profonde. Les soldats brunis par le soleil, mal rasés, se nourrissent sur le pays, leurs uniformes colorés sont en loques, les chaussures depuis longtemps remplacés par des sandales de fortune, les coiffures vont du shako à la feuille de palmier. Mais les soldats marchent au son des fifres, des clairons et des tambours. La marche en colonne devient le lot quotidien des troupiers. Marches forcées, interminables, ou cependant l’on chante. On avance lentement derrière les sapeurs qui tracent la route, sur des chemins étroits au pas des mulets. L’hiver, les soldats découvrent qu’il fait froid aussi en Afrique du Nord. En montagne il y a du brouillard. Pour suivre clairons et tambours résonnent sans arrêt.

L’armée se fait colonisatrice, construit routes et ponts, construit des villages pour les émigrants, leur fourni vivres et instruments agricoles, soigne et ravitaille les civils. L’Armée d’Afrique, aux uniformes chamarrés, pleine de panache va sombrer dans la guerre de 1870. N’anticipons pas.

1845 : Algérie.

Une colonne française surprend un groupe de 1 000 Ouled Riah. Pas de piété, les hommes mais aussi les femmes et les enfants sont bloqués dans des cavernes. La troupe met le feu à des buissons devant les entrées.  Les 1 000 personnes enfumées périssent.

Une colonne de 425 soldats (dont 354 fantassins du 8e Chasseurs et 64 cavaliers du 27e Hussards) surprend les fidèles d’Abd el-Kader dans le Djebel-Kerkour. Contre toute logique militaire, sûr de la force de sa troupe, le commandant morcelle ses hommes. L’ennemi surgit de partout. Une première partie de la colonne est anéantie le 23 septembre. Les survivants reculent vers Sidi-Moussa, où ils subissent une nouvelle attaque des partisans d’Abd el-Kader, nouvelle défaite. A la koubba du Marabout de Sidi Brahim,  les survivants se regroupent. Ils sont 80, sans eau, sans vivres, peu de munitions (60 cartouches par homme). Un drapeau est fabriqué qui flotte bientôt sur la koubba. Ces encerclés vont tenir 3 jours. Au troisième jour, les derniers survivants tentent une sortie à la baïonnette. Ils sont 16 à rejoindre Nemours (aujourd’hui Djemaa-Ghazaouet ) à 10 kilomètres. Tous les autres sont morts. Sur les 16 rescapés, 5 mourront les jours suivants de leurs blessures. Depuis ce jour, la Sidi-Brahim est la fête des régiments de Chasseurs. En fait, quelques rescapés isolés pourront ensuite regagner une position française. 410 morts français ont été perdus dans cette suite embuscades. Abd el-Kader poursuit son offensive, il arrive avec ses troupes à 60 kilomètres d’Alger. Son armée est vaincue dans la vallée de l’Isser.

1845 : Madagascar.

Un corps franco-britannique débarque à Tamatave. 400 marins des compagnies de débarquement et 110 Marsouins du 3e d'Infanterie de marine appuyés par la canons de la flotte infligent une sanglante défaite aux troupes de la reine Ranavolana. Deux jours plus tard, tout le monde rembarque pour la Réunion.

1846 : Saint Etienne.

30 mars, manifestation d'ouvriers. La troupe intervient. On relève 6 morts parmi les ouvriers.

22 mai, manifestation d'ouvriers drapiers à Elbeuf.

30 septembre, manifestation à Paris au faubourg Saint Germain, la troupe intervient. Des émeutiers seront condamnés.

21 au 23 novembre, émeutes à Tours. Arrestation de membres des société ouvrières.

1846 : Tahiti.

16 décembre, site de Fatahua. Les marins du Capitaine de corvette Bonard, 28 miliciens, une compagnie de Voltigeurs et 31 Marsouins du 2ème R.I.M. donnent l'assaut à une position élevée en à pic, tenue par 300 rebelles tahitiens. Les Marsouins escaladent les falaises, et avec les marins et les miliciens prennent à revers les rebelles. La surprise est totale, les rebelles perdent de nombreux hommes. Le drapeau du R.I.M. écoré quelques années plus tard.

1847 : Algérie.

18 colonnes françaises pourchassent les tribus qui ne veulent pas se soumettre. Au cours de l’année, un grand nombres de tribus vont se rallier aux Français. Le 23 décembre, Abd el-Kader abandonné de tous, poursuivi par son ancien allié le Maroc, ses survivants tremblant de froid, affamés, se rend aux Français. Ceux qui l’attendent se sont placés près de la koubba de Sidi-Brahim ou l‘on peut voir encore des taches du sang des Chasseurs morts il y a plus de 2 ans.

Malgré les promesses qui lui auraient été faites d’un exil en Égypte, Abd el-Kader est interné à Toulon, puis à Pau, puis à Amboise et ne sera libéré que par Napoléon III en 1852 qui lui fera verser une pension (en 1979, elle serait encore versée à ses héritiers). La jeune République Algérienne de 1962 en fera un des héros de la résistance aux Français oubliant que les troupes d‘Abd el-Kader auront tués bien plus d‘Arabes et de Kabyles que de soldats français.

1847 : France.

13-14 janvier, émeute à Buzançais (Indre). Après la mort d'un propriétaire, la troupe intervient. Trois émeutiers capturés, jugés et condamnées. Ils seront exécutés le 16 avril.

27 juin, émeutes à Mulhouse. L'armée intervient. Il sera relevé plusieurs morts.

31 août au 7 septembre, émeutes à Paris rue Saint-Honoré.

Toutes ces émeutes localisées ne sont que les expressions locales d'un grand mécontentement national. L'explosion va se faire à Paris.

1848 : Paris.

Février : émeute sanglante à Paris, révolution déclenchée par les intellectuels, les républicains et une nouvelle classe sociale : la bourgeoisie. Ces émeutiers s’insurgent contre l’immobilisme des gouvernements successifs. C'est l'interdiction d'un banquet républicain le 22 février 1848 qui déclenche un cortège d'abord paisible. Mais le cortège devient une immense manifestation qui piétine jusqu'au lendemain sur les boulevards. Commerçants, étudiants et ouvriers disputent le terrain à la troupe autour de la Concorde. Le 23 février à midi, place des Victoires, la Garde Nationale passe subitement aux côtés des manifestants et les protége contre les Cuirassiers. Des barricades commencent à s'édifier. Les troupes quadrillent la ville, ce qui entraîne la construction de nouvelles barricades. Le 23 février au soir, un coup de pistolet tiré sur le boulevard des Capucines déclenche une fusillade. Toute la nuit, la foule traîne ses morts en appelant aux armes. Le 24 février, les premières barricades sont enlevées par l’armée régulière constituée en 4 colonnes. Le 14e Régiment d’Infanterie de Ligne tire sur la foule : 52 morts. Les soldats font face à des ouvriers comme eux, des artisans comme eux. Les bourgeois sont restés prudemment en arrière. Devant la dernière barricade, l’assaut s’arrête. C’est toute la troupe qui change de camp. Le Roi refuse de faire intervenir d'autres troupes venues de province et se retire. Le 25 février, les fils de Louis Philippe qui commandent l’armée et la marine en l’Algérie se soumettent au gouvernement provisoire qui vient de se mettre en place. Louis Philippe prend la route de l’exil.

A Lyon des manifestations se déroulent dès le 26 février sous l'impulsion des Canuts. Ils saccagent les congrégations religieuses, des ateliers.

Un gouvernement provisoire se met en place. La République est proclamée. Le roi très populaire au début de son règne est chassé. Son armée ne l'a pas suivi.

Pour l’heure, l’ Histoire de France se fait et se défait à Paris, siège du pouvoir, siège du gouvernement, siège des États-majors, siège de l’information , siège des partis politiques, lieu de résidence des élus de province. C’est la seule ville qui peut se permettre une manifestation de masse, les forces de l’ordre malgré leur nombre très important ont le rapport population/soldats le plus faible. Une manifestation à Poitiers, Rouen, Bourges ou même Marseille n’a aucune chance de changer le gouvernement central. Si des manifestations ont lieu en province, c’est souvent 3 ou 4 jours après Paris, le temps que les nouvelles arrivent. C’est ce qui va se passer dans 3 ans.

Les évènements de Paris sont connus de l'Europe entière et des incidents éclatent en Prusse, en Autriche, en Italie, au royaume de Naples, au royaume de Piémont-Sardaigne, en Hongrie, en Bohême.


1831



La Seconde République