Le 15 février, au large de Bonifacio, la frégate La Sémillante coule avec ses 300 hommes d’équipage et les 700 soldats qu’elle transporte en Crimée, il n’y a aucun survivant.
Avec les beaux jours, les assiégeants de Sébastopol reprennent l’offensive. Les généraux alliés ne sont pas d’accord entre eux sur la tactique et certains sont remplacés. Le 1er mai, le 22 mai, assauts des Français (1er et 2e Étrangers, 98e d‘Infanterie, Chasseurs à pieds) qui prennent quelques redoutes et bastions. Il apparaît vite évident que le bastion de Malakoff est l'élément clé de la défense de Sébastopol. De plus, ce bastion est protégé par d'autres ouvrages plus petits, eux aussi puissamment armés. L'offensive française va s'attaquer aux lignes du "Mamelon Vert" et les "Ouvrages Blancs", qui sont défendus par 27 bataillons russes,
Pendant que les Français attaquent pour s'emparer du Mamelon Vert, le 88e d'Infanterie anglais attaque les premières batteries du Redan, et s’en empare en moins de vingt minutes. Mais il y en a d'autres. La lutte va se poursuivre jusqu’à 22H30. Le Mamelon Vert et les ouvrages qui l’entourent sont quatre fois conquis par les soldats français, mais à chaque fois qu’ils y pénètrent, ils sont foudroyés par le feu des bordées du Redan. Ce qui les forcent à battre en retraite. Deux bataillons d'élite anglais vont de nouveau attaquer le Redan dont le feu massacre les Français. Mais, trop peu nombreux, les Anglais doivent céder à des forces russes supérieures en nombre. Ils ont pu cependant enclouer des pièces qui se trouvent ainsi inutilisables. Vers 22H30, les Français, qui n’ont plus à redouter ces canons, gl Bosquet en tête, remontent à l’assaut. Les Russes sont culbutés à la baïonnette, et s'enfuient. Après cette lutte sanglante, une des plus forte de ce siège, le MamelonVert, les Ouvrages Blancs et les Carrières tombent définitivement aux mains des Français et des Anglais. 62 canons et 6 mortiers sont capturés mais seulement 9 canons sont encore en état que les Français vont retourner. Les Français seuls ont perdu plus de 2 000 hommes tués ou blessés. Les pertes russes sont évaluées à 6 000 és et blessés .
Dans la nuit du 15 au 16, le gl d’Allonville, qui bivouaque avec sa division de cavalerie à la naissance de la vallée de Baïda, envoie prévenir le général en chef qu’il a du monde devant lui. Le gros des troupes russes, descendu des hauteurs de Mackensie ou débouchant par Aï-Todor, s’avance à la faveur de la nuit sur la Tchernaïa. A droite les 7e, 5e et 12e divisions traversent la plaine, et à gauche la 17e division, une partie de la 6e et la 4e suivent les plateaux du Chouliou. Une cavalerie nombreuse et 160 canons soutiennent l'infanterie. Les postes avancés de l’Armée sarde se replient, et annoncent que l’ennemi s’avance avec des masses importantes. Les Russes mettent leurs pièces en position sur les hauteurs de la Tchernaïa,
Le gl Herbillon, qui commande les troupes françaises avait pris ses dispositions de combat : à droite, la division Faucheux, avec la 3e batterie du 12e d’artillerie ; au centre la division Herbillon, avec la 6e batterie du 13e ; à gauche la division Camou, avec la 4e batterie du 13e. Le gl de la Marmora a lui aussi disposé ses troupes sur des positions de combat. La division Morris de Chasseurs d’Afrique rapidement rejointe par la cavalerie anglaise du gl Scarlett, se place en arrière des mamelons de Kamara et de Tratkir. Le colonel Forgeot, commandant l’artillerie de la ligne de la Tchernaïa, tient prête une réserve de 6 batteries à cheval, dont 2 de la Garde Impériale. 6 bataillons turcs amenés par Sefer-Pacha, viennent se joindre aux troupes franco-anglaises. La division Levaillant, la division Dulac, et la Garde Impériale éserve.
La brume épaisse qui couvre les bords de la Tchernaïa, et la fumée des canons empêche de voir où les Russes poussent leur attaque. La 7e division russe vient donner contre la division Camou . Il y a là : le 50e de Ligne, le 3e Zouaves, qui les reçoivent à la baïonnette, et le 82e de Ligne, qui les attaque de flanc. Les Russes font demi-tour, pilonnés par l'artillerie française. On ne reverra plus la 7e division russe. Au centre, l'ennemi a lancé deux divisions contre le pont de Traktir . Plusieurs de ses colonnes se ruent à la fois et sur le pont et sur des passages improvisés à l’aide d’échelles, de ponts volants et de madriers. Elles dépassent la Tchernaïa, puis le fossé de la dérivation, et enfin s’avancent sur nos positions Les divisions Faucheux et de Failly, culbutent les Russes qui sont forcés de repasser le pont qu’occupe le 95e de Ligne, et sont poursuivis par le 2e Zouaves, le 97e de Ligne et une partie du 19e Bataillon de Chasseurs à pied. La brume s’est dissipée, et il maintenant possible de voir les mouvements des Russes. La 17e division russe, descendue des hauteurs du Chouliou, tente, sans succès, de repartir au combat. Cette division es repoussée. A 09H00, il est visible que les Russes amorcent un mouvement de retraite. A 15H00, toute l'Armée russe a disparu. Prudemment les Français et les Anglais ne poursuivent pas. Dans l’Armée française, on compte environ 1 500 soldats tués ou blessés, et dans l’Armée sarde, 250 tués ou blessés environ. Les Russes perdent dans cette affaire plus de 6 000 és et prisonniers.
L’artillerie française avait acheminée 600 canons vers Malakoff et de leur côté, les Anglais, bien que ralenti par le terrain avaient environ 200 canons en batterie. Les Russes n'étaient pas resté inactifs et du coté de Malakoff ont construit une seconde enceinte. Le 5 septembre, l'artillerie alliée commence son travail qui va durer 3 jours. Dès le matin du 8 septembre, toutes les troupes d'assaut sont à leurs postes. A midi juste, toutes les batteries allongent leur tir sur les réserves de l’ennemi. Les divisions françaises de Mac-Mahon, Dulac et de la Motte-Rouge sortent des tranchées. Tambours et clairons battent, sonnant la charge. Au cri de “ Vive l’Empereur!”, les soldats français se précipitent sur l’ennemi. Le 1er Zouaves suivi du 7e de Ligne, avec à sa gauche le 4e Chasseurs à pied, s’élancent contre la face gauche et le saillant de l’ouvrage de Malakoff. L'ascension en est difficile, la largeur et la profondeur du fossé, la hauteur et l’escarpement des talus ralentissent les hommes. Mais les soldats parviennent sur le parapet, garni de soldats russes, qui se font tuer sur place, et qui, à défaut de fusils, se font armés de pioches, de pierres, d’écouvillons, de tout ce qui se trouve sous leur main. Les Français repoussent les Russes à coups de crosses et de baïonnettes, s’emparent des premiers retranchements. Les Russes contre-attaquent mais sont finalement refoulés. Peu d’instant après le drapeau français flotte au sommet de Malakoff. Mais tout le bastion n'est pas encore définitivement conquis. A droite et au centre, dans le même élan, les divisions Dulac et de la Motte-Rouge, se sont emparées du Petit-Redan, du Carénage et de la Courtine. Elles atteignent la seconde enceinte en construction. Le gl Pélissier fait alors le signal convenu avec le général anglais Simpson pour l’attaque du Grand Redan. Malgré des efforts inouïs, les Anglais sont repoussés avec des pertes énormes. Les Français qui sont toujours maîtres de la tour Malakoff, subissent pendant près de cinq heures, les attaques des Russes qui veulent reprendre cette position capitale pour la défense de Sébastopol. Mac-Mahon avec la brigade de Vinoy, les Zouaves de la Garde Impériale, la réserve française de Wimpfen, et une partie des voltigeurs de la Garde Impériale, tiennent la position. On prête la phrase "J'y suis, j'y reste" àMac-Mahon.
Les Russes tentent encore de reprendre l'ouvrage. Formés en colonnes profondes, ils attaquent par trois fois l’ouvrage, et trois fois ils sont obligés de se retirer, avec des pertes importantes. Il est 17H00, les Russes suspendent leurs attaques. Le général en chef se prépare à repousser de nouvelles attaques pendant la nuit, et prend des dispositions pour s’établir solidement sur la position. Précautions inutiles, car on s'aperçoit vite que les Russes commencent à évacuer la ville de Sébastopol. De longues files de troupes et de bagages défilent sur la rive nord. Bientôt des incendies embrasent la ville. Tout saute, défenses, magasins à poudre, édifices publics, établissements industriels. S'aventurer en ville serait une folie. Les soldats attendent. Au jour, c'est un spectacle tragique. Les derniers vaisseaux russes mouillés la veille dans la rade sont coulés. L’ennemi enlève ses derniers fugitifs sur des vapeurs sauvés de la destruction. La ville brûle de partout. Les pertes, dans cette bataille de Malakoff, sont pour les Français de 7 551 tués, blessés és entrent dans la ville.
Ceux de la bataille de Malakoff, sous les ordres du Général Pélissier : Au Premier Corps d'armée : les 5e, 6e, 9e, 10e Bataillons de Chasseurs à pied ; les 19e, 26e, 39e, 74e, 21e, 42e, 46e, 80e, 28e, 98e, 18e, 79e, 14e et 43e Régiments d'Infanterie ; les 1er et 2e Régiments de Légion Étrangère ; et en cavalerie les 1er, 3e, 2e et 4e Régiments de Chasseurs d'Afrique. Au Deuxième Corps d'armée : les 1er, 3e, 19e, 17e, 4e Bataillons de Chasseurs à pied ; les 7e, 20e, 27e, 50e, 82e, 6e, 95e, 97e, 57e, 85e, 10e, 61e, 86e, 94e, 49e et 100e Régiments d'infanterie ; les 1er, 3e, 2e Régiments de Zouaves, un régiment de marche des Tirailleurs algériens ; le 4e Régiment d'infanterie coloniale et en cavalerie : les 1er et 4e Hussards et les 6e et 7e Dragons. Au Corps d'armée de réserve : un régiment de marche des Zouaves, les 1er et 2e Voltigeurs de la Garde, le Bataillon de chasseurs de la Garde, les 1er et 2e Grenadiers de la Garde, les 14e, 7e, 17e Bataillons de Chasseurs à pied ; les 47e, 52e, 62e, 73e, 9e, 32e, 15e, 96e, 57e, 85e,10e et 61e Régiments d'Infanterie et en cavalerie : les 6e et 9e Cuirassiers. N'oublions pas les régiments d'artillerie, les services. N'oublions pas non plus, les marins et les canonniers qui sont transportés à terre
Après la prise de Sébastopol, les Russes accepteront la paix signée à Vienne
310 000 Français ont pris la mer pour la Crimée, bilan : 94 000 morts (dont
Le remplacement est supprimé. Mais contre une somme de 2 800 Francs versée à l’Armée, un appelé peut être dispensé ‘armée).
L’Infanterie de marine cesse d’être employée à bord des navires. Pour assurer le service à bord est créé
Napoléon III institue la Médaille de Saint Hélène. Elle est destinée à récompenser les vétérans des guerres du Ier Empire encore en vie. Ils sont encore 390 000 à édaille.