1939-1945

En cette fin d’été 1939, les femmes voient partir père, mari, fiancé, fils et frère. Ce sont les mêmes scènes d’adieu qu’en 1914. Pour beaucoup de ces femmes, c’est une situation qu’elles ont déjà vécu il y a 25 ans seulement. Elles étaient alors plus jeunes, insouciantes peut être, mais elles ont gardé le souvenir d’une société sans hommes.

Dès le début de la guerre, femmes, enfants et vieillards sont évacués de la zone des armées. C’est un exode plus ou moins organisé et ces exilés vont être dirigés vers le centre et le sud de la France. Certains y resteront 5 ans, jusqu’à ce que leur ville ou leur village soit libéré par les alliés. D’autres rentreront au pays annexé, après l’armistice de juin

En mai et juin 1940, un second exode va rester gravé dans les mémoires. Fuyant l’avance des armées allemandes, tout un peuple va prendre la fuite. Les femmes, les enfants, les vieillards, des villes autant que des campagnes partent sur les routes, dans l’affolement général. Mêlés aux services administratifs qui déménagent, aux soldats qui fuient les combats, femmes et enfants, poussant une charrette, un landau, une brouette prennent le chemin du sud . Les plus fortunés partent en automobile, chargée à outrance. Qu’importe la direction, il faut partir. Les autorités sont dépassées. Sur les cotes de la Manche, femmes et enfants embarquent sur des bateaux de pêche pour rejoindre un port plus au sud. Des mères perdent leur enfant, des enfants cherchent un parent. Les Allemands bombardent et mitraillent ces colonnes de fuyards et des femmes et des enfants meurent


Exode 1940

La débâcle consommée, les femmes voient apparaître les premiers soldats allemands. Surprise, ils ne sont pas aussi terrifiants qu’annonçaient les rumeurs. Des ordres très stricts ont été donné pour que la troupe se comporte convenablement avec les civils. Cela ne durera pas. Beaucoup de réfugiés rentrent chez eux pour y découvrir leur maison détruite

La vie doit s’organiser, 1 800 000 d’hommes sont prisonniers. Les femmes vont prendre leur place, aux champs, à l’usine, aux bureaux, comme ère en 1914.

Elles sont 800 000 qui attendent jour après jour les nouvelles du mari, du père, du fils, prisonnier, dans l’ignorance totale du lieu de étention.


Des

Lorsqu’elles reçoivent des nouvelles , c’est la joie malgré la banalité des propos. Interdiction de parler de la guerre, interdiction de donner des détails sur les conditions de détention, ôlé.

La France est morcelée, une zone annexée au Reich allemand, une zone interdite rattachée à la Belgique, une zone côtière interdite, une zone occupée par l’armée allemande, une zone dite libre gouvernée depuis Vichy, une zone occupée par l‘armée italienne. La vie quotidienne va dépendre en partie du lieu de résidence. L’occupation de zone « libre » en novembre 1942 par l’armée allemande va abattre les quelques différences qui pouvaient

Les femmes doivent survivre dans ce pays divisé, pillé par l‘occupant, avec des allocations ridicules de 10 à 15 francs par jour (20 francs à Paris) alors que le coût des denrées grimpe de jour en jour (en 1943, un kilo de sucre au marché noir vaut 200 francs, un litre d’huile : 1000 francs). Sans cesse, c’est la quête du ravitaillement, la course chez les commerçants, les longues attentes. Les femmes doivent subir les lois de Vichy qui les réduisent au statut unique de mère au foyer. Les femmes fonctionnaires mariées sont invitées à cesser le travail. La femme modèle est la mère au foyer pour qui le gouvernement crée l’allocation de salaire unique. Car il faut faire des enfants. Si la France vient de perdre la guerre, c’est en partie parce qu’il n’y a pas suffisamment de familles nombreuses. Les femmes vont se voir culpabilisées. L’avortement est strictement interdit quelques en soient les raisons. Les femmes qui acceptent l’avortement, les avorteurs sont sévèrement condamnés, une avorteuse sera guillotinée pour l‘exemple. Toute une politique d’incitation à créer des familles nombreuses est mise en place. Des œuvres sociales sont crées en grand nombre, le secours national notamment domine toutes ces oeuvres d’entraide. C’est le Gouvernement de Vichy qui relance la Fête des Mères, créée depuis 1921 mais un peu oubliée. Désormais ée dans nos habitudes.

En 1941, une mesure fiscale va atténuer les difficultés financières. Le gouvernement suspend le paiement des impôts dus par és.

Si la femme française vit dans l’angoisse du lendemain, les femmes juives, alsaciennes et lorraines vivent dans la terreur. Après l’humiliation du port de l’étoile jaune, c’est la peur de la rafle, la peur pour les enfants, la peur pour la famille. Les Alsaciennes et les Lorraines émigrées au cœur de la France ou rentrées au pays, demeurent sans nouvelles de leurs hommes, prisonniers ou engagés de force dans ’armée allemande.

Quelques femmes s’engagent dans la Résistance et y jouent un rôle très important. Elles assistent et cachent les évadés, transportent le courrier, les radios et les explosifs. A la Libération, elles seront oubliées, d’ailleurs elles viennent d’obtenir seulement le droit de vote. Elles vont également s’engager dans les armées de la libération comme ambulancières, infirmières, pour la durée

Les prisonniers de guerre vont rentrer par petits contingents au gré du bon vouloir de l’ennemi. Il y a 2 ans, 3 ans, qu’ils sont absents. Les femmes vont « récupérer » un mari brisé, amer. Pendant des semaines, il va falloir éapprendre à vivre ensemble.

Avec les combats pour la Libération, pour toutes les femmes, c’est la peur du bombardement. Les alliés, jour après jour déversent des tonnes de bombes sur la France. Combien de femmes et d’enfants sont morts sous les ruines de leur maison ? Avec la Libération vient le temps de la vengeance. Combien de femmes tondues pour avoir « fréquenté«  les Allemands ? Combien de familles brisées par une dénonciation tenant plus du règlement de compte que de la justice réelle

1944, les troupes alliées débarquent en Normandie. La joie de la Libération cache mal l’inquiétude du lendemain. La guerre n’est pas terminée. Beaucoup de prisonniers sont encore en Allemagne. Et que sont devenus tous ceux que les Allemands ont emmenés : déportés raciaux, déportés politiques, requis du travail obligatoire ? Dans l’euphorie de la libération, des hommes souvent jeunes se sont engagés pour finir la ères et les épouses.

8 mai 1945, fin de la guerre. Les prisonniers, les déportés, les requis rentrent en France. Les femmes vont découvrir des hommes qu’ils va falloir soigner, soutenir. L’heure n’est pas à la joie car la fin de la guerre ne signifie pas la fin des privations. La recherche quotidienne de nourriture continue. Les tickets de rationnement vont encore circuler pendant des années. Des couples reformés vont se retrouver sans maison, sans meuble, sans travail. Les villes de Normandie, du Nord, sont rasées. Des familles vont vivre dans des logements minuscules et d’autres vont vivre 30 ans dans des bâtiments en bois et papier goudronné. Ces logements fabriqués à la hâte, étaient prévus pour durer quelques mois. Des employés et employées d’administration, que tout le reste de la population jalouse, vont également travailler dans ce type de bâtiments pendant des années. Le pays est en ruine, les routes sont défoncées, les voies ferrées sont détruites, tout est à reconstruire. Le nouveau gouvernement demande que l’on fasse beaucoup d’enfants. Ils vont être élevés dans des conditions de confort sommaire, car tout manque. Le slogan gouvernemental est « retroussons nos manches ». Alors hommes, femmes et enfants vont s’atteler à la tache. Ces enfants de la guerre, nous les retrouverons dans érie.

1945 à 1962

Lors des guerres d’Indochine et d’Algérie, les femmes continueront à attendre les nouvelles de leurs hommes, comme l’avaient fait leur mère et leur grand-mère. Ces mères d'ailleurs avaient vu partir leur mari il y 16 ans à peine, mainteant c'est leur fils. Elles redoutent de recevoir un télégramme ou une enveloppe bleue. C’est seulement dans les villages que le maire se déplace pour annoncer une mort pour la France, en ville rarement. Dans les jours qui suivent la famille et le père reçoivent la notification officielle du décès. Les familles reçoivent également les courriers adressés par les chefs et les copains du disparus. Quelques semaine plus tard, le corps est amené dans un cercueil plombé, transporté par un camion qui effectue une tournée des villes et villages. Bien souvent, un peloton d’honneur constitué d’une unité métropolitaine et des anciens combattants èques et tout est dit.

La correspondance adressée par les soldats se révèle par ailleurs fort utile pour connaître le moral des hommes., même si leurs propos ne reflètent pas toujours une vérité absolue. Beaucoup, par pudeur évitent toute allusion aux àla peur.

Lorsque le fils, le frère, le fiancé a la chance de servir en métropole, elles seront nombreuses à profiter des dimanches pour rendre visite à leur soldat. Le père sera souvent du voyage pour vérifier si la situation a évolué depuis

L’armée aura le bon goût, à l’instar des entreprises privées, de créer des opérations portes ouvertes, au cours desquelles les familles pourront voir dans quelles conditions sont traitées les recrues. Quand le soldat sert outre-mer, il en va tout autrement. Le chansonnier Jean Nohain aura pourtant l’excellente idée le 1er janvier 1958, d’emmener 6 familles en Algérie pour rendre visite à des és au sort, heureuse initiative sans lendemain.

Un jour est venu où les femmes devenues les égales des hommes peuvent s’engager ’Armée.

Tout d’abord elles ont été incorporées comme auxiliaires (AFAT), secrétaires, ambulancières, infirmières, convoyeurs, après des formations spécifiques. Puis comme personnel féminin (PFAT) sans avoir le “droit” de combattre. Le Service de Santé des Armées va lui connaître un nombre croissant de femmes s’investir étier militaire.

Désormais au même titre que les hommes elles peuvent combattre après avoir suivi le même entraînement et la même formation. L'humanité a t'elle fait un bond dans l'avenir ? A qualification égale = salaire égal = risque égal ?

Depuis 2002 , les jeunes filles sont soumises comme les garçons aux formalités de recensement à partir de l'age de 16 ans et à ée d'appel à la défense.


Les femmes



Pour réfléchir