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![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() J'ai attendu 52 ans avant de me libérer. Un petit commentaire sur mes conditions de rapatriement après mon accident. Accident provoqué par l'explosion d'une mine sous mon GMC sur la piste Cutoli, au nord-est de Nédroma. L'explosion a eu lieu le 15 Février 1957 à 13 h 30 puis j'ai été transporté inconscient par hélicoptère à l'hôpital de Tlemcen. A Tlemcen, je me suis réveille le lendemain en fin d'après-midi avec un plâtre à chaque jambe et des pansements au visage, à côté d'un soldant Albert SALVI (soldat du 9ème Génie) qui a eu les jambes coupées et un fémur cassé.Il avait sauté également sur une mine, sur la même piste 3 h plus tôt. Après un mois d'hôpital, nous avons été évacués sur une civière en ambulance vers la gare de Tlemcen puis en train, (civière sur une banquette) vers l'hôpital d'ORAN où nous avons passé 3 jours. Départ toujours en civière et ambulance vers le port,et nous avons effectué une traversée de 24 heures, arrivée Marseille où là, re-ambulance vers l'hôpital militaire. A l'hôpital de Marseille, nous y sommes restés 8 jours. Puis re-civière et re-ambulance pour la gare, direction Lyon où nous avons été hissés, disons plutôt chargés dans un wagon qu'Albert, toujours solidaire, avait baptisé "wagon à bestiaux". Arrivés à Lyon, re-ambulance vers l'hôpital militaire. A l'hôpital de Lyon, je suis resté environ 2 semaines. C'est là que le médecin-chef après avoir fait des bêtises avec mes plâtres, m'a demandé d'où j'étais et où je voulais aller; il a opté pour l'hôpital militaire PERCY à Clamart. Et re-civière et re-ambulance pour la gare ou j'ai été hissé dans un wagon par une fenêtre sur une banquette. Arrivée à Paris, je ne me souviens pas de mon transport ver Percy, je devais avoir perdu connaissance. Le corps humain a ses limites. A Percy, je suis resté près de 2 ans où j'ai subi de multiples opérations chirurgicales. Je ne parle pas de la douleur. Les os de mes pieds et de mes jambes avaient été repositionnés trois jours avant de mon départ de Tlemcen. Je passe sur certains détails. A cette époque, l'avion n'existait peut-être encore pas, ou bien s'agitait-il d'un bug dans le système de gestion des rapatriements sanitaires? Je tenais également à remercier des officiers de mon unité qui, certainement pour ne pas me déranger, ne sont pas présentés à mon chevet. Seul, l'Adjudant PIERRE m'a rendu visite et m'a ramené mes effets personnels avec quelques douceurs payées de ses propres deniers. C'est le seul gradé qui m'a témoigné de la sympathie.
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